PAKISTAN Le gouvernement d’Islamabad toujours favorable au dialogue.

Des Pakistanais dénonce la mort du chef des Talibans. AFP PHOTO / S.S MIRZA

Les Talibans pakistanais nomment le fils d’Hakimullah Mehsud comme étant son successeur.

Les talibans pakistanais ont annoncé samedi que Khan Saïd a été choisi comme leur nouveau commandant militaire, pour succéder à son père Hakimullah Mehsud, tué par un drone américain au Nord Waziristân, il y a deux jours. Khan Saïd est réputé être un dirigeant opérationnel très doué et il a un long palmarès personnel d’actions terroristes majeures ayant coûté la vie à beaucoup de gens.

DEBKAfile 2 novembre 2013, 3:43 PM (GMT+02:00)

Le conseil central des talibans pakistanais se réunissait samedi afin de choisir un successeur à Hakimullah Mehsud, tué la veille par un tir de drone américain, une nomination cruciale pour l’avenir des pourparlers de paix avec le gouvernement d’Islamabad.

Samedi, le ministre pakistanais de l’Information, Pervez Rasheed, a indiqué que la mort du chef des talibans pakistanais ne va pas compromettre les pourparlers de paix entre les rebelles islamistes et le gouvernement d’Islamabad.

« Nous pouvons dire cette fois-ci que ce tir de drone visait les pourparlers de paix, mais nous n’allons pas laisser mourir ces pourparlers », a déclaré M. Rasheed lors d’un point de presse. « La guerre ne fait qu’alimenter le feu, notre gouvernement veut jeter de l’eau sur la guerre et le feu » c’est pourquoi il est toujours favorable à un dialogue avec les talibans, a-t-il ajouté.

Hakimullah Mehsud, trentenaire, promu chef du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) en 2009 après la mort de son mentor Baitullah Mehsud, a été tué avec quatre de ses proches vendredi par un drone près de Miranshah, capitale du Waziristan du Nord, épicentre de la mouvance jihadiste dans la région.

Les funérailles des cinq hommes ont eu lieu le soir même devant des commandants et des partisans du TTP. Dans la nuit de vendredi à samedi, la +choura+ des talibans – conseil suprême de la rébellion – a commencé à se réunir dans un lieu secret des zones tribales afin de choisir le successeur de M. Mehsud, ont indiqué à l’AFP des sources talibanes.

Plusieurs noms sont déjà évoqués pour prendre la tête du movement, dont Qari Walayat Mehsud, un cousin de Hakimullah, Asmatullah Shaheen, chef du conseil central des talibans, Khan Said « Sajna », actuel numéro deux de la rébellion, Azam Tariq, un ancien porte-parole, et le mollah Fazlullah, commandant qui avait pris le contrôle de la vallée de Swat de 2007 à 2009 avec ses hommes.

« Le conseil central écoute les opinions de tous ses membres et des hauts commandants », a déclaré à l’AFP un cadre de la rébellion requérant l’anonymat. « Le choix pourrait prendre du temps car les membres de la choura changent constamment de lieu de rencontre » en raison des craintes d’une nouvelle attaque de drone, a-t-il ajouté.

Samedi matin, une dizaine de chefs de tribus et insurgés ont d’ailleurs ouvert le feu sur un drone américain qui volait à basse altitude à Miranshah, selon des témoins. « Ils ont tiré à l’arme légère et à la mitrailleuse » sur le drone, a déclaré à l’AFP Tariq Khan un commerçant de Miranshah.

Dans cette ville des zones tribales, les habitants craignaient samedi des représailles des talibans après la mort de leur
chef. « Les gens ont peur. La mort de Hakimullah Mehsud suscite de l’incertitude. Tout le monde parle de la vengeance des talibans », a ajouté M. Khan.

Ces craintes étaient partagées par la presse pakistanaise qui pronostiquait une nouvelle vague d’attentats à travers le pays et principalement contre les forces de l’ordre dans le nord-ouest, accusées par les rebelles de fournir aux Etats-Unis des informations sur la localisation de membres du TTP.

Un « sabotage » des pourparlers? La mort de Hakimullah Mehsud intervient alors que le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif devait envoyer une délégation dans les zones tribales afin de prendre langue avec les rebelles en vue d’éventuels pourparlers de paix.

Le Premier ministre Sharif avait obtenu récemment l’accord des grands partis politiques du pays pour amorcer des pourparlers avec les insurgés et ainsi mettre fin aux attentats qui ont fait des milliers de morts dans le pays depuis la création du TTP en 2007.

« Une chose a été prouvée aujourd’hui (vendredi), c’est que les frappes de drones ont toujours saboté les efforts pour tenir des pourparlers de paix », a déclaré Imran Khan, charismatique chef du PTI, parti à la tête du gouvernement du Khyber Pakhtunkhwa, province voisine des zones tribales. « Cela prouve que (les Etats-Unis) ne veulent pas la paix au Pakistan », a-t-il souligné.

« L’avenir des pourparlers de paix sera difficile, ce sera un défi car de nombreux joueurs tentent de les saboter. Mais cela ne devrait pas avoir raison de la volonté du gouvernement d’aller de l’avant », a souhaité Jan Achakzaï, porte-parole de la Jamaat Ulema-e-Islam (JUI-F), un parti islamiste chargé d’établir le lien entre les rebelles et le gouvernement.

Si de nombreux journaux et personnalités politiques critiquaient samedi la frappe américaine, considérée officiellement comme « contre-productive » par Islamabad, certains y voyaient une occasion à saisir pour le gouvernement.

« Si le gouvernement est sérieux à propos de ces négociations, il devrait capitaliser sur la mort de Hakimullah et entamer des pourparlers avec ceux au sein du TTP » qui sont favorables aux pourparlers, soulignait le quotidien The News.

OLJ/AFP | 02/11/2013

lorientlejour.com Article original

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