L’Egypte a indiqué lundi qu’elle revoyait à la hausse ses prévisions de déficit budgétaire pour l’année fiscale 2011-2012, au moment où Le Caire négocie avec le FMI un prêt destiné à l’aider à traverser une grave crise économique. Un haut responsable du ministère des Finances, Abdel Aziz Tantaoui, a
déclaré que ce déficit devrait atteindre 150 milliards de livres égyptiennes
(24 milliards de dollars), contre une estimation de 134 milliards (21,4 mds
USD) faite lors de l’adoption du budget mi-2011, correspondant à l’époque à
8,7% du PIB.
M. Tantaoui, qui s’exprimait devant une commission parlementaire, a mis ce
creusement du déficit sur le compte des dépenses engendrées par les fortes
demandes sociales, et sur le coût des élections législatives qui viennent de
se tenir ainsi que de la présidentielle prévue en mai et juin, a rapporté
l’agence officielle Mena.
L’Egypte connaît depuis le renversement en février 2011 du président Hosni
Moubarak une chute du tourisme et des investissements, tandis que le pouvoir
de transition dirigé par l’armée est confronté à de fortes attentes sociales
et de nombreuses revendications salariales.
Le Caire, après avoir décliné en 2011 un projet de prêt du Fonds monétaire
international, est à nouveau en cours de négociations avec le FMI pour un
crédit de 3,2 milliards de dollars destiné à redresser ses finances publiques.
Outre l’aggravation du déficit budgétaire, l’Egypte est confrontée à la
fonte de ses réserves de change, passées de 36 milliards de dollars au début
de l’année dernière à 15,7 milliards à la fin du mois de février, selon des
chiffres de la banque centrale.
LE CAIRE, 12 mars 2012 (AFP)