La présidente de la Cour suprême en Israël, Dorit Beinish, a dénoncé jeudi en termes particulièrement vifs une campagne liberticide visant selon elle l’indépendance de la justice, menée par l’extrême droite.
Elle a fustigé publiquement « une véritable campagne de délégitimation qui prend de l’ampleur d’année en année en vue d’affaiblir les instances judiciaires et en premier lieu la Cour suprême ». Des propos qui font vendredi la une de la presse israélienne.

Elle a accusé « certains politiciens et ministres d’exploiter leur immunité parlementaire pour donner au public des informations fausses, et carrément inciter à la haine envers les juges et les tribunaux ».

« Ces méthodes existent seulement dans certains régimes », a-t-elle mis en garde, regrettant les « tendances anti-démocratiques » de ceux qui cherchent à affaiblir la Cour suprême.

Des proches de la présidente ont déclaré à la presse que ses propos visaient la campagne législative de l’extrême droite.

Des députés de droite ont répliqué vendredi en accusant Mme Beinish, qui doit prendre sa retraite en février, « d’inciter à la haine contre le Parlement ».

Cette campagne s’est traduite ces derniers mois par une séries de lois, déjà adoptées ou en cours de l’être par la Knesset (parlement).

La Knesset a ainsi voté le 21 novembre en première lecture un projet de loi controversé sur la presse, en dépit d’une levée de boucliers des journalistes.

Le 13 novembre, le gouvernement avait donné son feu vert à une autre proposition de loi ciblant le financement d’ONG israéliennes hostiles aux implantations des Territoires palestiniens.

Le 11 juillet, la Knesset avait approuvé une loi controversée qui sanctionne toute forme de boycottage des implantations juives.

Le 23 mars, la Knesset avait adopté à l’initiative de l’extrême droite une première loi  pénalisant les organismes qui commémorent la « Nakba » (« catastrophe » en arabe), l’exode des Palestiniens ayant accompagné la création d’Israël le 15 mai 1948 et la guerre israélo-arabe qui a suivi.

JERUSALEM, 2 déc 2011 (AFP)

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akry

Si mes renseignements sont exacts, les membres de la cour suprême se cooptent ; ils le font bien sûr en fonction de leur idéologie et sympathies. Ce qui est de mauvais augure si on escompte des débats équilibrés.

Ratfucker

Le Bagatz empiète de façon récurrente sur les décisions du pouvoir exécutif, y compris sur des questions sensibles de sécurité (le secret des opérations militaires est vital pour Israël, et n’a pas à traîner sur les média, surtout s’il provient de vols de documents comme dans le cas Anat Kam), sur des questions de propriété terrienne domaniale, telle l’acquisition d’immeubles à Hebron, payés mais non homologués, sur des questions fiscales, tel le maintien de la scandaleuse exemption de taxe foncière des propriétés religieuses, notamment chrétiennes et musulmanes. Il empiète également sur le pouvoir législatif, faisant obstruction à des lois telle celle sur la transparence des ressources financières des ONG propalestiniennes, antisionistes, prônant le boycott et espionnant les activités de l’armée ou des implantations.
Ces atteintes à la séparation entre les pouvoirs constitue une agression caractérisée contre les principes fondamentaux de la démocratie, reflétant l’idéologie d’une mafia stalinienne restée aux leviers de commande de la magistrature, des média et du monde socio culturel après avoir été rejetée par les électeurs israéliens.