Un responsable des Emirats arabes unis a expliqué samedi la décision de son pays d’expulser des ressortissants syriens par le non respect de leur engagement à ne plus manifester, au lendemain d’un appel de Human Rights Watch invitant Abou Dhabi à surseoir à cette mesure.
« Un petit groupe de Syriens a violé la loi » locale en participant à une manifestation de rue, mais « dans un geste de compassion », les autorités ont « accepté leur engagement à respecter la loi à l’avenir », a indiqué le responsable dans une mise au point transmise à l’AFP. « Malheureusement, certains parmi ceux qui ont pris cet engagement (…) ont répété l’infraction, obligeant les autorités à appliquer la loi », a ajouté ce responsable du ministère des Affaires étrangères, rappelant que quelque 150.000 Syriens vivent aux Emirats « dans le respect de la loi et des règlements ».
Vendredi, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) avait appelé les autorités émiraties à ne pas expulser les dizaines de Syriens qui avaient participé à Dubaï à des manifestations hostiles au régime de Damas.
Le 10 février, 2.000 Syriens ont participé à une manifestation devant le consulat de leur pays à Dubaï pour dénoncer la répression en Syrie, selon des participants. Les autorités émiraties ont ensuite convoqué plusieurs dizaines d’entre eux et leur ont fait signer un engagement à ne plus participer à des manifestations dans le pays. Mais quelques jours plus tard, les services de l’immigration ont annulé leurs titres de séjour, selon un militant. Les autorités leur ont donné une dizaine de jours pour quitter le pays, où les manifestations sont interdites, tandis que d’autres Syriens, tout en conservant leur titre de séjour, se sont fait confisquer leurs passeports et papiers d’identité. Selon HRW, une cinquantaine de Syriens sont concernés par les annulations de titres de séjour, bien qu’ils n’aient été « accusés d’aucun acte de violence » et « au moins 10 des manifestants (…) ont dû quitter le pays ».
Les Emirats ont, avec cinq autres monarchies du Golfe, rappelé leurs ambassadeurs à Damas et expulsé ceux de Syrie en poste dans leurs capitales, pour protester contre la répression.
ABOU DHABI, 3 mars 2012 (AFP)
 |
 |
