Zeinab Soleimani : la vengeance de l’islam

BESA Center Perspectives Paper No.1476, 10 mars 2020

RÉSUMÉ ANALYTIQUE: Le jihad contre l’Amérique et l’Occident a un nouveau visage plus féminin après l’élilmination de Qassem Soleimani : sa fille Zeinab, qui veut se venger.

Zeinab Soleimani est la fille de Qassem Soleimani, le commandant de la Force iranienne Quds tué en janvier par les Américains. Sa mort a provoqué une onde de choc au sein du leadership et parmi les supplétifs de l’Iran dans la région, en particulier en Irak et au Liban. Zeinab rassemble maintenant des partisans terroristes pour venger le meurtre de son père.

Immédiatement après l’exécution, le commandant du Hezbollah basé au Liban, Hassan Nasrallah, a ordonné à ses subordonnés de riposter en assassinant des officiers et des soldats américains. Cette tactique vise à accélérer le départ des forces américaines de la région.

Malgré leur indignation publique et leurs tentatives de tuer des Américains, les vengeurs de Soleimani n’ont jusqu’à présent rien accompli. Nous avons tous vu comment le guide suprême iranien Ali Khamenei a pleuré en apprenant que Soleimani était mort, disant qu’il était comme un fils pour lui. Il ne fait aucun doute que le régime iranien cherche à venger sa mort, même s’il ne veut pas être entraîné dans une guerre totale. Zeinab sert donc un objectif utile pour le régime.

Zeinab Soleimani a été appelée ainsi d’après le nom de la fille du premier imam chiite, Ali, et de son épouse Fatma (626-681 AD). En tant que seule petite-fille du prophète Mahomet, l’original Zeinab est considéré avec beaucoup de respect par les musulmans sunnites et chiites. On se souvient d’elle pour sa résistance inébranlable à l’oppression et à l’injustice ainsi que pour ses actions courageuses au combat, notamment en protégeant son neveu, l’imam Ali Ben Hussein, avec son propre corps.

Il est prouvé que Zeinab a même organisé des cours de Coran pour les femmes, un concept qui reste radical dans l’islam à ce jour. À Damas et au Caire, des mosquées ont été érigées en son nom et son lieu de sépulture à Damas est visité par des musulmans du monde entier.

Le régime iranien utilise maintenant son homonyme moderne, Zeinab Soleimani, pour persuader des organisations terroristes, sunnites et chiites, de mener des attaques contre les États-Unis. Sa méthode consiste à jouer sur les émotions des chefs terroristes en s’associant à l’ancêtre vénéré de Zeinab. Les Iraniens font des vidéos de propagande avec Zeinab pour inciter les groupes terroristes de la région à prendre des mesures contre les États-Unis et Israël.

Dans un clip d’une minute, Zeinab se tient vêtue de noir avec une arme à ses côtés déclarant dans un discours combatif en arabe couramment (ce n’est pas sa langue maternelle, qui est le persan) pour l’ensemble du monde arabe:

Au nom d’Allah le Tout-Puissant, je m’adresse à vous, fidèles de mon père, non seulement en Iran, mais dans le monde islamique. J’exhorte en mon nom et en celui de ma famille, tous ceux qui sont en première ligne de la résistance, qu’ils ne se tairont pas tant que la mort de mon père ne sera pas vengée – mon père qui vous a défendu, et tous ceux qui ont été lésés, avec son propre sang .

Elle se tourne ensuite vers les États-Unis et Israël et dit:

Quant au Grand Satan des États-Unis et d’Israël, vous saurez que mon père a laissé mille Qassem Soleimanis parce que vous l’avez rendu vainqueur et son sang nous conduira sur la route de la prière à Al Quds (Jérusalem).

Zeinab termine son discours par trois mots: « Le temps nous le dira. »

Zeinab ne se repose pas un instant pour appeler à la vengeance. Elle a rendu visite à Akram Kaabi, chef de la milice Najaba, pour mener la revanche de son père en Irak. Najaba est une organisation terroriste chiite irakienne financée par l’Iran et portant la bannière de l’idéologie iranienne. Dans la vidéo, on voit Zeinab pleurer et appeler à la vengeance de son père. Les larmes aux yeux, elle dit: «J’attends la réponse de l’Irak». En réponse, Kaabi dit à Allah: « Vous entendrez bientôt notre vengeance. »

Zeinab a également été envoyée au Liban, où elle a rencontré le chef du Hezbollah Nasrallah et lui a demandé, en raison de sa longue amitié avec son père, de venger la mort de Soleimani. Dans une courte vidéo relatant cette réunion, Nasrallah a dit quelques mots : « Allah se lèvera et le Tout-Puissant donnera le djihad  et le  shahid  (martyre), ce qui est la plus belle chose au monde. »

La vengeance du sang versé est un concept féroce et populaire en Islam, et il y a ceux qui croient que l’âme d’un homme assassiné ne se repose pas tant que sa famille n’a pas vengé son sang. Zeinab Soleimani est maintenant à la tête de cette cause et est financée et utilisée par le régime iranien pour promouvoir l’agenda sanglant de son père.

Les Iraniens aimeraient faire saigner les États-Unis sans entrer dans une confrontation directe, et pour cela ils ont formé et armé leurs milices en Syrie, au Liban et en Irak. Il n’est pas clair de savoir quand ils frapperont ou qui ils blesseront. Il est cependant probable qu’il s’agisse d’Américains dans une ambassade américaine ou d’une personnalité américaine, que ce soit au Liban, en Europe ou en Amérique du Nord. Les Iraniens pourraient préférer éviter d’attaquer une cible israélienne car la menace de représailles de Tsahal pourrait être trop proche de chez eux.

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Il s’agit d’une version révisée d’un article paru dans Israel Today le 6 février 2020.

Le Dr Edy Cohen est chercheur au Centre BESA et auteur du livre L’Holocauste aux yeux de Mahmoud Abbas (hébreu).

besacenter.org

PAR LAURENT LAGNEAU · 12 MARS 2020

Par Le Figaro avec AFP Publié il y a 2 heures, mis à jour il y a 1 heure