photo AFP
LE SCAN POLITIQUE – Le député Pierre Lellouche propose d’engager la procédure constitutionnelle après la révélation dans les confessions présidentielles d’informations confidentielles. Une initiative qui a peu de chances d’aboutir.

Tandis que les polémiques s’accumulent comme des perles depuis la parution du livre Un président ne devrait pas dire ça…, les troubles que rencontre François Hollande pourraient passer du terrain politique au terrain judiciaire. De nombreux responsables des Républicains (LR) l’accusent d’avoir violé le secret défense en révélant plusieurs informations classées confidentielles aux deux journalistes du Monde, notamment les assassinats ciblés commandités par l’Élysée et les plans d’un attaque avortée en Syrie en 2013.

C’est chez les sarkozystes que cette fronde est la plus forte. Contrairement à son champion, qui a estimé que le chef de l’État «aura à rendre compte» de ses actes mais exclut d’engager toute procédure pour l’instant, son porte-parole de campagne, Éric Ciotti, a saisi le procureur de la République vendredi. Le député ex-filloniste de Paris, Pierre Lellouche, a décidé d’aller plus loin: il a déposé ce lundi une proposition de résolution pour réclamer la destitution du président.

Une stratégie que n’approuve pas l’état-major de la Sarkozie

Après avoir publiquement évoqué cette procédure le 19 octobre dernier, le parlementaire a décidé d’accélérer. «Dès lors que la résolution sera signée par 58 députés, celle-ci sera transmise au bureau de l’Assemblée nationale avant de poursuivre son examen en Commission des lois puis en séance publique, l’examen à l’Assemblée nationale devant précéder un éventuel examen par le Sénat», écrit-il dans un communiqué. L’initiative a peu de chances d’aboutir, mais elle a la force du symbole.

Prévue par l’article 68 de la Constitution, la destitution peut être prononcée en cas de «manquement aux devoirs manifestement incompatible avec l’exercice du mandat». Elle nécessite d’être approuvée par les deux tiers des parlementaires constitués en Haute Cour. Et pour que cet examen ait lieu, un texte doit d’abord être voté par les deux chambres.

Un véritable chemin de croix, donc, dont la proposition de Pierre Lellouche n’a guère de chance de ressortir vivante. Car si elle est soutenue dans l’absolu par bon nombre de parlementaires de l’opposition, elle n’est stratégiquement pas approuvée par l’état-major de la Sarkozie. «Ce n’est pas à nous d’affaiblir Hollande. Au point où il en est, nous n’aurons pas de meilleur adversaire socialiste que lui….», aurait ainsi avancé le patron des députés LR, Christian Jacob, pour motiver son refus de s’engager dans une telle voie.

Le Figaro

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Ch. B.

Pour une fois que les citoyens peuvent avoir quelques aperçus sur les mystères de la diplomatie, de la politique internationale ou autres, je m’en réjouirais plutôt ; du coup ça me donne envie de lire le bouquin, non pas que je sois une grande fan d’ Hollande.