Plusieurs compagnies annulent leurs vols vers Israël
Ce Dimanche, plusieurs compagnies aériennes internationales ont temporairement suspendu leurs vols vers Israël après la chute d’un missile tiré depuis le Yémen par les rebelles houthis. L’engin a réussi à atteindre la zone de l’aéroport international Ben Gourion, près de Tel Aviv, sans être intercepté, révélant une double défaillance des systèmes de défense aérienne israéliens et américains. Ce dysfonctionnement a suscité une vague d’inquiétude quant à la sécurité de l’espace aérien israélien.
Par mesure de précaution, une douzaine de transporteurs aériens ont annoncé l’annulation de leurs vols pour une durée d’au moins 24 heures. Le groupe allemand Lufthansa, accompagné de ses filiales Swiss et Brussels Airlines, a été parmi les premiers à réagir. Ont suivi les compagnies américaines United Airlines et Delta Air Lines, qui venaient tout juste de reprendre leur desserte de Tel Aviv après plusieurs mois de suspension liée à la situation sécuritaire.
Air France, Transavia, Air Canada, British Airways, la japonaise Nippon Airways, Air Europa (Espagne), Iberia et Azerbaijan Airlines ont également annoncé l’interruption temporaire de leurs rotations. Du côté des compagnies low-cost, Wizz Air a suspendu ses liaisons jusqu’au mardi matin, invoquant des impératifs de sécurité.
Le vol Delta reliant New York à Tel Aviv, prévu dimanche, ainsi que son vol retour du lundi, a été annulé. Ces décisions traduisent une forte inquiétude au sein de l’industrie aérienne quant à la capacité d’Israël à protéger son principal aéroport international contre des attaques de longue portée, notamment en provenance du Yémen.
Le missile houthi, qui aurait échappé aux systèmes de défense antimissile malgré la coopération étroite entre les États-Unis et Israël dans ce domaine, a mis en lumière un maillon faible dans le dispositif de sécurité aérienne du pays. L’incident est considéré comme l’un des échecs les plus sérieux de la défense israélienne depuis des années. Une enquête militaire est en cours pour comprendre pourquoi ni les batteries antimissiles israéliennes, ni celles mises en place par les forces américaines dans la région n’ont pu détecter et intercepter l’engin à temps.
Cette attaque s’inscrit dans un contexte de pressions croissantes exercées par les forces alliées à l’Iran — surnommées l’« axe de la pieuvre » — qui inclut les Houthis, les milices de Gaza et certaines factions syriennes. Ces groupes ciblent régulièrement des infrastructures clés israéliennes, et l’aéroport Ben Gourion représente une cible symbolique et stratégique, en tant que principal point d’entrée et de sortie du pays.
Malgré ce coup dur, certaines entreprises israéliennes du secteur aérien pourraient en tirer parti. El Al, la compagnie nationale, a vu son action progresser de plus de 5 % sur les marchés financiers peu après l’attaque. Cette hausse pourrait s’expliquer par l’anticipation d’une demande accrue sur les vols opérés par des compagnies israéliennes, perçues comme plus familières avec les protocoles de sécurité locaux et plus enclines à maintenir leurs services malgré le risque.
À court terme, cette situation pourrait entraîner une nouvelle flambée des prix des billets pour les vols à destination ou en provenance d’Israël, du fait de la réduction de l’offre et de l’incertitude persistante. Le spectre d’un ciel à nouveau déserté, comme cela avait été observé lors de précédents épisodes de tensions, refait surface. Les autorités israéliennes devront rassurer les compagnies aériennes internationales pour restaurer la confiance dans la sécurité de leurs infrastructures aéroportuaires.
La sécurité aérienne au Moyen-Orient reste donc soumise à de fortes tensions géopolitiques. Le cas de Ben Gourion illustre la complexité croissante à protéger les espaces stratégiques, même pour des pays dotés de systèmes de défense avancés. L’impact économique et diplomatique de cet incident dépendra largement de la capacité des autorités israéliennes à réagir rapidement et à renforcer leur système de défense dans les jours à venir.
Jforum.fr
![]() |
![]() |