Les chefs de Tsahal expriment leurs souhaits pour le prochain ministre de la Défense. Ingérence indue dans le processus politique?

Un nouveau facteur est intervenu, sans y être invité, dans la lutte du Premier ministre Binyamin Netanyahu pour sauver son gouvernement contre la revendication du portefeuille de la défense par Naftali Bennett :

l’armée israélienne, ou plutôt son chef d’état-major, le général Gady Eisenkot. Mercredi soir, peu après la démission d’Avigdor Lieberman au poste de ministre de la Défense, l’armée a commencé à préparer une campagne publique pour expliquer son point de vue sur les événements qui ont conduit au cessez-le-feu extrêmement impopulaire à Gaza. Cette campagne a été lancée jeudi matin 15 novembre et s’est avérée aller bien au-delà des limites d’une tentative pour rebooster l’image de Tsahal.

Des «sources militaires» anonymes ont publié certains commentaires qui comprenaient une attaque contre le gouvernement – et contre le cabinet de sécurité en particulier – après que «sa politique de faillite a été révélée à tous». La réunion du cabinet a été «inutile» et les ministres «incapables de déterminer les objectifs de Tsahal dans la bande de Gaza ». On ne peut pas appeler les réservistes, ont déclaré des sources militaires, sans déclarer la guerre. Les mêmes sources militaires non identifiées ont qualifié de «faible» le niveau de menace du Hamas et ont affirmé que le Hamas évite une confrontation. Et ainsi, ils ont dit : « Ce n’est pas le moment pour une opération [militaire importante] ». Ils ont conseillé de capitaliser sur la « faiblesse » du Hamas pour faire avancer le processus diplomatique [ce qui est l’attitude adoptée par Netanyahu].

Les sources se sont plaintes de ce que l’armée israélienne ait été faussement présentée comme craignant de « pénétrer dans la bande de Gaza » après que le Hamas a tiré près de 500 missiles contre Israël. Il existe des solutions moins coûteuses qu’une opération terrestre, ont-ils déclaré. «Mais d’abord, il faut déterminer les objectifs et c’est précisément « ce que le gouvernement ne fait pas ».

Les cercles politiques ont aisément interprété ces propos comme dictant le profil du prochain ministre de la Défense et sa conduite. Une opération militaire contre le Hamas ne sert à rien et le ministre doit donc utiliser la «faiblesse» du groupe terroriste palestinien pour rechercher un compromis diplomatique. Le commandement militaire disqualifie implicitement a priori la candidature du ministre de l’éducation faucon, Naftali Bennett. S’il est nommé malgré tout (sinon le gouvernement peut tomber), il finira de la même manière qu’un autre faucon, Lieberman. Les chefs de l’armée sont également opposés au ministre du Logement et ancien général, Yoav Galant, qui, deux jours auparavant, avait loué les délibérations du cabinet de sécurité comme étant «sérieuses et profondes».

L’élite de Tsahal préfère évidemment voir le Premier Ministre suivre les pas de beaucoup de ses prédécesseurs et prendre lui-même le porte-feuille de la défense, parce que Netanyahu et Eisenkot sont d’accord sur la politique de sécurité nationale.

Bien que l’armée ait exprimé de temps en temps et indirectement ses souhaits au cours des 70 dernières années d’existence, l’armée israélienne ne s’est jamais lancée dans l’aventure d’un processus politique ou du choix d’un ministre-clé. On peut dire qu’Eisenkot est le chef le plus politiquement orienté de l’armée israélienne – à une époque où le pays a besoin plus que jamais d’un chef combatif axé sur les opérations.

Rappel des faits : Jeudi 15 novembre, le chef d’état-major de l’armée iranienne, le général Mohammad Baqeri, a loué le Hamas : «La dernière victoire à Gaza a ouvert une nouvelle page pour la résistance», a-t-il déclaré. «Les victoires continueront jusqu’à ce que l’entité sioniste cesse d’exister. Le dôme de coton de l’ennemi sioniste a échoué et il est désormais plus préoccupé par l’arrivée de l’Iran en Palestine occupée », a-t-il affirmé.

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Adaptation : Marc Brzustowski

IDF chiefs impart their wishes for next defense minister. Improper interference in the political process?

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Alex E. MERALI

Un principe intangible dans tout pays civilisé et démocratique comme Israël : l’armee n’a jamais son mot à dire sauf ce qui lui est permis par ses chefs politiques. Malgré la vénération que nous portons (et que je porte) à TSAHAL, il convient de lui rappeler que ce principe lui est opposable et qu’il est indispensable de le respecter. C’est aux chefs de l’Etat et du gouvernement qu’il appartient de choisir le ministre de La defense et à personne d’autre.