TÉLÉGRAMME DE BÉZIERS A MADAME ALFRED DREYFUS

12.11.2019

 

 

 

 

A l’occasion de la sortie en salles demain 13 novembre du film « J’accuse », nous avions à cœur de publier ce télégramme, émanant de la section biterroise de la Ligue des Droits de l’homme.

 

Il est daté du 5 juin 1899, c’est-à-dire le jour même de la décision de cassation du jugement de 1894 qui avait condamné Alfred Dreyfus pour « intelligence avec une puissance étrangère ».

S’adressant à Madame Alfred Dreyfus, le secrétaire, Alicot, au nom de la section biterroise, partage sa joie et adresse « l’hommage de son admiration au martyr qui va enfin lui être rendu ».

L’original, don des petits-enfants du capitaine Dreyfus, est conservé au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme de Paris.

Emile Zola, qui avait publié « J’accuse » en janvier 1898, paiera cher son engagement, peut- être même au prix de sa vie.

En septembre 1902, de retour à Paris, après un exil à Londres, il décède dans des circonstances étranges, intoxiqué par des fumées émanant de la cheminée de sa chambre à coucher.

Des rumeurs de suicide ou au contraire d’assassinat, selon les milieux d’où elles proviennent, se propagent rapidement, mais la thèse de l’accident sera officiellement retenue.

50 ans plus tard, l’affaire rebondit. Un certain Henri Buronfosse, ramoneur de son état, aurait raconté avoir intentionnellement bouché le conduit de cheminée de l’écrivain. Mais rien ne sera jamais prouvé.

Depuis 1908, après une incroyable bataille politique dans laquelle Maurice Barrès et Jean Jaurès se livrent des combats acharnés, et une cérémonie au panthéon durant laquelle Alfred Dreyfus, venu rendre un dernier hommage à Zola, essuiera un coup de feu, les cendres de Zola reposent au Panthéon.

De l’oraison prononcée en 1902 par Anatole France, on retiendra cette phrase « Il fut un moment de la conscience humaine. »

Si vous voulez aller plus loin dans la connaissance de l’affaire Dreyfus, le site Culture J vous propose une sélection d’ouvrages :
J’accuse… ! La vérité en marche, d’Emile Zola, aux éditions Archipoche
L’Affaire Dreyfus, de Pierre Micquel, aux éditions PUF.
L’affaire Dreyfus, vérités et légendes, d’Alain Pagès, aux éditions Perrin.
Le faux ami du capitaine Dreyfus : Picquart, l’Affaire et ses mythes, de Philippe Oriol, aux éditions Grasset.
Assassins !, de Jean-Paul Delfino, aux éditions Héloïse d’Ormesson.
L’histoire de l’Affaire Dreyfus, de 1894 à nos jours, de Philippe Oriol, aux éditions Belles Lettres.

Et pour les jeunes :
Il était un capitaine, de Bertrand Solet, aux éditions Livre de Poche Jeunesse. L’affaire Zola, de Jean-Charles Chapuzet et Christophe Girard, aux éditions Glénat.

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Asher Cohen

Plus d’un siècle après cette affaire, il y a toujours des avocats d’extrême-droite qui réalisent des émissions radiophoniques et écrivent des livres pour essayer de « démontrer » la culpabilité de Dreyfus, ce qui signifierait, comme d’habitude, que les Juifs seraient des menteurs. Mon grand-père qui avait vécu cette affaire dès les années 1890, en avait tellement été marqué qu’il m’en parlait encore dans les années 1960. Quel « menteur » au sens des cathos-fachos antijuifs! Si en 1906, Clemenceau n’était-pas arrivé à la Présidence du Conseil, tous les Juifs auraient été expulsés d’Algérie. Il est inimaginable de voir le nombre de gens dans ce pays qui essaient toujours en 2019, et à tout prix, de faire réhabiliter Maurras ou Pétain. C’est dire combien en France l’antisémitisme semble se transmettre de génération en génération pour se révéler toujours bien vivant de nos jours.