Pourparlers à Vienne: l’Iran « joue avec le feu » (envoyé spécial américain)
La force de missiles balistiques de l’Iran pourrait être une menace plus grande que son activité nucléaire
Téhéran « joue avec le feu » et la relance de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA) est « loin » d’être un accord conclu, a affirmé lundi le négociateur américain Rob Malley, en marge de la reprise des pourparlers à Vienne.
« Nous avons vu le programme nucléaire iranien s’étendre, et nous avons vu Téhéran devenir plus belliqueux, plus belliqueux dans ses activités régionales », a déclaré M. Malley au magazine américain New Yorker.
« Ils font des erreurs de calcul et jouent avec le feu », a-t-il averti.
L’objectif principal de l’Iran dans les pourparlers nucléaires qui ont repris lundi à Vienne sera la levée de toutes les sanctions américaines, a annoncé le ministre iranien des Affaires étrangères.
Or l’« étau se resserre » autour de l’Iran, « chaque jour que tournent les centrifugeuses et pour chaque jour que de l’uranium est stocké, l’étau se resserre », a déclaré un haut responsable de l’administration américaine.
Mais « l’Iran sait qu’un tel accord diplomatique ne le freinera pas », a déclaré au New Yorker l’ancien chef de la direction du renseignement au Mossad, Zohar Palti, aujourd’hui directeur du bureau politico-militaire du ministère israélien de la Défense.
Israël n’est pas en soi opposé à la conclusion d’un accord entre Téhéran et les grandes puissances, mais « il n’y a aucun mécanisme de dissuasion. L’Iran n’a plus peur », a remarqué M. Palti.
La force de missiles balistiques de l’Iran constitue par ailleurs potentiellement une menace plus grande – et certainement plus immédiate – que son activité nucléaire.
« Ils peuvent frapper efficacement dans toute la largeur et la profondeur du Moyen-Orient », a prévenu le général Frank McKenzie, chef du commandement central américain (CENTCOM), affirmant que la capacité stratégique de l’Iran est désormais énorme ».
Selon lui, l’Iran a équipé le groupe chiite libanais Hezbollah d’au moins 14.000 missiles et plus de 100.000 roquettes, et « ils ont la capacité de frapper Israël de manière très précise ».
« Même si nous parvenons à relancer le JCPOA, ces problèmes vont continuer à empoisonner la région et risquer de la déstabiliser », a mis en garde le négociateur américain Rob Malley.