Fougères honore la mémoire de ses déportés de la Seconde Guerre mondiale

​À l’occasion de la Journée nationale du souvenir des victimes de la Déportation, dimanche 24 avril 2022, la ville de Fougères a honoré la mémoire de ses habitants de religion juive et déportés. Une centaine de personnes a assisté à la cérémonie.

Nicolle Dalle, Lévy de son nom de jeune fille, et le maire, Louis Feuvrier, ont dévoilé une plaque en l’honneur des juifs de Fougères déportés.

La Journée nationale en souvenir des victimes de la déportation a revêtu un caractère particulier cette année à Fougères (Ille-et-Vilaine). Ce dimanche 24 avril 2022, la ville a profité de sa traditionnelle cérémonie pour rendre hommage aux personnes juives de Fougères déportées et mortes à Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale. Un arbre et une plaque ont ainsi été inaugurés en l’honneur de Léon, Selma, Gaby et Nelly Lévy, et d’Isaac et Rachel Toper.

« Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons. Ensemble, nous ne laisserons pas faiblir leurs voix. Ensemble, nous ne les laisserons pas périr une deuxième fois », a prononcé le maire de Fougères, Louis Feuvrier, derrière le pupitre, citant Paul Eluard.

Une centaine de Fougerais a assisté à cette cérémonie près du centre culturel Juliette-Drouet. Étaient aussi présents, le député Thierry Benoit, le sous-préfet Didier Doré et le président du Souvenir français, Jean-Yves Loret.

Nicolle Lévy et son petit-fils. Devant eux, la plaque mémorielle inaugurée à Fougères dimanche 24 avril 2022. | OUEST-FRANCE

Dans l’assistance, une vieille dame a écouté attentivement les discours. Nicolle Lévy, née en décembre 1939 à Vitré, a échappé à la folie nazie avec ses parents et ses sœurs. Elle est la cousine de Gaby et Nelly Lévy, déportées alors qu’elles n’avaient que 8 et 6 ans. À ses côtés, se tenait son petit-fils.

« Dès qu’ils ont pu, malgré la douleur et les traumatismes, les survivantes et les survivants ont raconté leur histoire, notamment aux plus jeunes, a poursuivi Louis Feuvrier. Bientôt, ces témoins directs ne seront plus. Et le danger nous guette qu’ils tombent dans l’oubli. »

Des collégiens sont venus déposer des fleurs au pied de l’arbre planté en l’honneur des déportés de Fougères. | OUEST-FRANCE

Le maire a ainsi souligné « la nécessité d’entretenir la mémoire et rester vigilants, car la guerre et les conflits ne se sont pas arrêtés en 1945 ». Des élèves du collège Sainte-Marie et Gandhi ont participé à la cérémonie. Lily, scolarisée dans le premier établissement, a rappelé l’histoire des victimes de Fougères.

« Léon et Selma, Gaby et Nelly, Isaac et Rachel, nous ne vous oublierons pas, a conclu le maire dans son discours. Désormais, vos noms sont gravés à tout jamais ici, dans ce square paisible. »

Fougères honore la mémoire de ses déportés de la Seconde Guerre mondiale

Ouest-France Isabelle HAUTEFEUILLE.  /www.ouest-france.fr
Nicolle Dalle, Lévy de son nom de jeune fille, et le maire, Louis Feuvrier, ont dévoilé une plaque en l’honneur des juifs de Fougères déportés. | OUEST-FRANCE

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