L’affaire, révélée par RTL deux semaines à peine après la tuerie de Magnanville perpétrée par l’islamo-terroriste Larossi Abballa en juin dernier, a de quoi surprendre : 112.000 fonctionnaires de police adhérents de la Mutuelle générale de la police (MGP) ont appris que leurs données personnelles avaient été diffusées par malveillance sur un serveur accessible à tous.

À l’origine de cet acte, un ancien employé de la MGP, l’une des mutuelles que les policiers ont l’obligation de choisir a minima dans le cadre du régime obligatoire d’assurance maladie.

Ni son identité, ni ses intentions réelles ne sont pour l’heure connues, une chape de plomb ayant été curieusement déposée sur cette affaire.

Cependant, nous apprenons que Me Gabriel Versini, avocat au barreau de Lyon, spécialisé dans la défense des forces de l’ordre et de sécurité, a saisi le 18 août dernier le parquet de Limoges, territorialement compétent, de 282 plaintes de policiers et de leur famille « pour défaut de sécurisation des données », « divulgation intentionnelle de données confidentielles », « détournement de finalité de données », « usage d’identification d’autrui » et « mise en danger d’autrui ».

Ainsi, au-delà de la réparation du préjudice qu’ils estiment légitimement avoir subi, les policiers auront une chance de connaitre la vérité, notamment s’agissant du profil de l’auteur, dans un contexte où ils sont indubitablement des cibles des terroristes islamistes.

Par ailleurs, et alors que les informations les concernant sont restées en ligne plusieurs semaines, il convient de s’interroger sur l’impact réel de cette divulgation, seule une missive se voulant rassurante leur ayant été envoyée par la mutuelle concernée, dont la responsabilité pénale en tant que personne morale est susceptible d’être engagée.

Des policiers en service actif ont déjà fait des demandes de protection fonctionnelle auprès de leurs préfectures de rattachement, l’État étant tenu de prendre en charge leurs frais de justice, non sans être confrontés à une certaine crispation.

Cette affaire gravissime semble donc prendre de l’ampleur en dépit des tentatives du ministère de l’Intérieur et de la MGP de la passer sous silence, ou d’en minimiser la nature.

Me Garbiel Versini rappelle, par ailleurs, qu’il est encore possible pour les policiers qui ne se sont pas manifestés de déposer plainte en téléchargeant et en complétant un formulaire [PDF] qu’il suffit de retourner à son cabinet.

Il appartient désormais à la justice de faire toute la lumière sur cette sombre affaire, pour la sécurité des 112.000 policiers actifs ou retraités et de leurs familles adhérents de la MGP, dont rien pour l’heure ne permet d’établir s’ils doivent ou non changer d’adresse.

Policier
Président de l’Association Nationale de Défense Egalitaire de la Liberté d’Expression, correspondant Rhône-Alpes de TV Libertés

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