La Russie craint que les vols de surveillance américains annoncent de nouvelles frappes aériennes israéliennes sur la Syrie

Moscou a accusé jeudi 25 octobre les Etats-Unis, en prétendant que des avions de surveillance américains avaient piloté une attaque massive d’UAV sur la base aérienne syrienne de la Russie, à Hmeimim. DEBKAfile : Cette accusation visait à arrêter les vols de reconnaissance américano-britanniques qui évaluent les nouveaux déploiements de la défense anti-aérienne russe et de la guerre électronique en Syrie.

Le vice-ministre russe de la Défense, Alexander Fomin, a affirmé que la base aérienne russe de Khmeimim en Syrie avait été attaquée par une escouade d’au moins 13 drones, des véhicules aériens sans pilote, pilotés par un avion de surveillance américain Poséidon 8. « Ce sont des données très alarmantes, bien sûr », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov. « Personne n’a de doutes sur les conclusions, une analyse appropriée sera effectuée par nos militaires. » A la question de savoir si le sujet serait abordé lors du sommet entre Trump et Poutine, prévu pour le 11 novembre à Paris, Peskov ne l’a pas exclu.

Selon des sources de DEBKAfile, le problème a également été abordé lors des entretiens avec le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, tenus à Moscou lundi et mardi.

L’accusation russe est en effet grave. Le groupe islamiste radical Hay’at Tahrir al-Sham a lancé plusieurs attaques de drones sur la base aérienne de Khmeimim depuis Idlib et le nord de la Lattaquié, mais Moscou n’avait encore jamais accusé les États-Unis d’implication militaire directe dans les attaques des terroristes islamistes.

L’accusation concerne également directement Israël, ou plutôt ses forces aériennes. Selon nos informations, l’accusation russe vise à mettre un terme aux vols de reconnaissance américains et britanniques qui se déroulent depuis quelques jours le long de la côte méditerranéenne syrienne et des frontières israélo-jordaniennes avec la Syrie. Nos sources militaires ont indiqué que ces missions visaient principalement à évaluer l’efficacité des missiles de défense anti-aérienne S-300 et des systèmes de guerre électronique russes récemment déployés dans diverses régions de la Syrie, et à quel point ils mettaient en danger l’aviation américaine et israélienne opérant dans l’espace aérien syrien.

Cela fait cinq semaines qu’Israël a mis fin à ses frappes aériennes contre des cibles iraniennes en Syrie, par crainte de risquer de faire pilonner ses avions par les Russes, désireux même de régler leurs comptes avec l’incident du 17 septembre, lors de la destruction de l’avion espion russe IL-20, bien que c’était par la faute des missiles syriens. Les agents des renseignements russes, venus cette semaine en Israël,  ont discuté du projet de reprise des frappes aériennes. Ainsi, Moscou s’est mis à accuser un avion Américain de surveillance, Poséidon 8, d’avoir piloté une attaque de drones rebelles sur sa base aérienne en Syrie, principalement dans le but de dissuader Israël et ses forces aériennes de retourner dans le ciel syrien – certainement avant la rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Donald Trump le mois prochain. .

Pourquoi le Kremlin est-il si pressé de relier les deux affaires? Les Russes ont une longue mémoire. En décembre 1987, c’est-à-dire il y a 31 ans, peu de temps avant les réunions entre le président Ronald Reagan et le président Mikhaïl Gorbatchev à Genève, les États-Unis et Israël ont décidé d’ignorer les menaces russes en Syrie et de laisser cours à un duel aérien entre des avions de combat syriens pilotés secrètement par des équipages d’aviateurs russes et les équipages des avions de guerre israéliens. La mission consistait à tester leurs systèmes de guerre électronique respectifs et à déterminer quelles étaient les formations supérieures, les capacités israélo-occidentales ou russes. Cependant, les espoirs de Gorbatchev de parvenir au sommet avec Reagan, après avoir prouvé la supériorité de la Russie, ont été anéantis par les avions pilotés par les équipages israéliens qui ont abattu un avion piloté par les formations de combat de la Russie.

Alors qu’un autre sommet s’annonce prochainement, les Russes s’attendent, avec un certain suspense, qu’Israël décide de braver leur matériel de pointe ou de savoir si Heyl Ha’avir décide d’éviter de prendre ces risques.

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Adaptation : Marc Brzustowski

Russia fears US surveillance flights portend fresh Israeli air strikes over Syria

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Alex E. MÉRALI

Quoi que décide Tsahal, espérons de tout coeur que tous nos pilotes reviendront sains et saufs à leur base. Si en plus ils ridiculisent et écrasent une fois de plus les syriens et les iraniens et mettent à mal la notoriété des armes russes, alors, c’est le bonheur.

batatabelkamoun

sans oublier les 7 mig 21 pilotés par des russes , abattus par les israéliens pendant la guerre d’usure de 1974 , en une seule confrontation .
Ce qui avait amené le chef de l’aviation égyptienne a déclaré pendant la fameuse visite du président Sadate en Israël , que ce jour là les pilotes égyptiens avait fêté la chose . Prouvant ainsi aux russes, qui les prenaient pour des incapables , qu’eux aussi avaient du mal à « mater » les pilotes hébreux.

Élie de Paris

Ysraël n’a pas le choix.
Juste pas le choix.
Sorry, comme disait mon poissonnier.