RoSH Ha HaSHaNa: Notre anniversaire?

Caroline Elishéva REBOUH le 17.09.2020

Le premier jour de Rosh HaShana est l’anniversaire de la création d’Adam et d’Eve, l’anniversaire du premier shabbat de l’Univers !!!

Mais il est aussi l’anniversaire d’autres personnalités du monde juif ou plutôt l’anniversaire du jour où ces personnalités ont été conçues ainsi le transmet la Tradition juive.

Le premier homme de l’humanité fut créé dit la Torah à la ressemblance de D. il est dit à son propos que sa taille était si élevée que ses pieds étaient sur terre et sa tête dans les nuages.

La guemara – Baba bathra – rapporte que le Rav Béna (בנאה) qui était un amora avait coutume de se rendre sur les tombeaux des Patriarches et, à Hébron il « visita » les tombeaux d’Avraham, puis d’Itshak et de Jacob. Lorsqu’il s’apprêta à « ouvrir » la sépulture d’Adam, une voix céleste s’éleva « tu as déjà vu Jacob et cela suffit Adam est identique » il n’eut donc plus qu’à refermer ce tombeau sans pour autant omettre qu’il avait eu, néanmoins, le temps d’apercevoir les talons d’Adam qui étaient comme des soleils éblouissants !!!!

Les lectures de parasha et d’Haftara des deux jours de Rosh HaShana mettent en relief trois personnalités féminines des plus marquantes : Sara, Rahel et Hana.
Nous savons, pour en avoir disserté les années précédentes, que Sara, épouse d’Abraham, était stérile et qu’HaShem a permis à ce couple d’avoir un fils unique, qui fut celui qui transmit la « dynastie ».

Le premier jour de Rosh HaShana, la lecture de la Torah et la haftara rappellent les difficultés à concevoir et à avoir un enfant mettant en parallèle des personnages tels que Sara et Hana d’une part mais aussi Abraham et Elkana nous le démontrerons un peu plus bas.

Le deuxième jour de Rosh HaShana, le parallèle est construit entre Rahel et la Akedat Itshak.

Les Sages mettent l’accent sur le fait que Sara, Rahel et Hana sont devenues enceintes le jour de Rosh HaShana d’une manière qui n’est pas habituelle mais par Rahamim (Miséricorde) par l’intervention d’HaShem (Tétragramme = youd-ké-vav-ké = Rahamim) alors que si cela avait été fait « naturellement » le texte aurait employé le nom d’Elokim qui est l’équivalent, en valeur numérique de « hatéva » (la nature).

Dans les communautés sefarades, on a l’usage à chaque prière du matin d’évoquer la prière de Hana, tirée des premiers versets du deuxième chapitre du livre de Samuel car ce texte est un exemple de la demande d’une femme qui eut à subir toutes les humiliations et qui a souffert au plus profond d’elle-même et qui élève sa requête de manière désintéressée : HaShem donne moi un fils que je Te dédierai : il ne sera pas pour moi il sera à Ton Service. Lorsqu’elle prie, ses lèvres bougent mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle pleure d’humiliation et de souffrance. Pourquoi ? En peu de mots voici son histoire et voici aussi sa récompense :
Elkana était un brave homme habitant Ramatayim (aujourd’hui Hod HaSharon). Il épousa une jeune-fille du nom de Hana. Dix ans plus tard, Hana s’avéra stérile et, comme c’était l’usage, elle conseilla à son époux de prendre une seconde épouse. Il se maria avec Penina. Mais, les choses ne furent pas simples : Penina ne fut pas enceinte jusqu’à ce que s’écoulèrent un peu plus de 9 ans et demi de mariage mais là, elle mit au monde 10 enfants !!!

Le Midrash raconte que « bashamayim » (aux cieux) chaque larme versée, par une femme ou par un enfant qui souffrent, est comptabilisée et, lorsque la « coupe est pleine », la prière est réalisée. Penina aiguisait la peine de Hana en lui faisant voir qu’elle avait 10 enfants….
Hana, en formulant sa demande, pensa profondément à ce que serait sa vie en mettant au monde un enfant qu’elle n’aurait pour elle que le temps de l’allaiter et de le sevrer très tôt pour l’arracher par elle-même de ses bras maternels et le transmettre au service divin. Hana désirait avoir un enfant qui serait le Serviteur de D, qui serait un être d’exception : un prophète.

Cette femme mit au monde d’autres enfants au monde (elle en eut 5 en tout) mais, puisque chaque faute doit être payée en ce monde, A chaque enfant qui naquit à Hana, deux enfants de Penina mourait…

Au dernier accouchement de Hana, Penina se confessa et dit : « Hana, à chaque fois que je te mettais en colère à cause des enfants que tu n’avais pas le but était de te faire pleurer pour que la coupe déborde de tes larmes et que tu puisses toi aussi avoir des enfants et voici qu’à chaque enfant que tu mets au monde deux des miens disparaissent je t’en supplie Hana prie pour que les deux enfants qui me restent vivent malgré la naissance de ton enfant ! »

Hana pria et les deux derniers enfants de Penina survécurent ! c’est la raison pour laquelle nous psalmodions Akara yalda shiv’a verabat banim oumlala (la femme stérile fait naître 7 enfants et la femme féconde est malheureuse) Hana ayant eu 5 enfants plus deux de Penina qu’elle a sauvés…

Les Sages ont aussi tracé des parallèles entre Abraham et Elkana : en effet, à plusieurs reprises, pour désigner Abraham, le texte de la Torah s’exprime : « HaIsh » et, il en est de même pour Elkana.

Par ailleurs, de même qu’Abraham diffusait la foi monothéiste pour convaincre ses congénères d’abandonner l’idolâtrie au bénéfice du monothéisme, Elkana, pour sa part, ayant constaté une défection du public qui ne se présentait plus au temple de Shilo, il convainquait les gens de « monter » avec lui à Shilo et ils les encourageait à revenir au culte ancestral….., les exemples sont nombreux et, de même qu’Abraham n’hésite pas un seul instant à sacrifier son unique fils à l’Eternel, Elkana, laisse faire sa femme et elle consacre son fils aîné (et unique pour l’instant) au service divin…

Si tous les jours, tout au long de la journée, il est recommandé de prier, d’étudier et même de « converser » avec HaShem, pour se confier, avouer notre détresse et nos peines, nos doutes, les Sages recommandent pour Rosh HaShana de ne prier que pour la communauté, le peuple tout entier !

D’ailleurs dans la prière de la Amida récitée depuis l’entrée de Rosh HaShana jusqu’à la fin de Yom Kippour nous demandons à titre global que l’Éternel nous accorde à nous tous en tant qu’entité une longue vie et de la santé ainsi qu’une bonne parnassa…

En s’adressant au Créateur en lui demandant de nous juger tous de façon clémente et miséricordieuse, nous nous engageons, en quelque sorte, à réviser notre conduite par amour de la Torah mais aussi par amour du prochain afin de créer une chaîne solide constituée de maillons renforcés par la teshouva pour nous couvrir tous les uns les autres et vivre de longues années à l’ombre des Ailes de la Shekhina….

SHANA TOVA OU MEVOREKHET OU METOUKA

Caroline Elishéva REBOUH

 

Roch Hachana 18 septembre – 20 septembre 2020
Yom Kippour 27- 28 septembre 2020
Souccot 02 – 11 Octobre 2020

 

SEDER DE ROSH HASHANA

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Chaque communauté possède ses coutumes et à l’intérieur de chaque communauté, chaque famille a les siennes.

En général les Ashkenazim trempent la pomme dans le miel, certains ajoutent des dattes (souvent parce que c’est à Rosh Hashana qu’apparaissent les nouvelles dattes et qu’ainsi il y a un motif de dire « shé’héhéyanou »).

Parmi les séfaradim (toutes origines confondues) ainsi que parmi toutes les communautés d’Orient (Irakiens, Kurdes, Syriens, Afghans, Yéménites etc…), les légumes et fruits à mettre sur la table sont aussi peut-être différents mais, les pommes dans le miel avec ou sans sésames sont toujours présents ainsi que les dattes et les grains de grenades arrosés d’eau de fleurs d’orangers ou pas…..

Les fruits qui seront consommés lors des deux soirs de Rosh Hashana sont : la pomme, les dattes et les grenades.

Pour les légumes : poireaux (karté), haricots verts (roubia), courge verte/courgette/courge rouge (kéra), blettes (selka).

Tête d’agneau ou tête de poisson (ou l’un ou l’autre et selon les coutumes et l’un et l’autre) à la place de la tête d’agneau on peut remplacer par de la viande de tête de bœuf ou de veau).

Du miel et parfois aussi des graines de sésame pour symboliser la multitude.
Les raisons sont les suivantes : la pomme dans le miel pour que l’année soit douce ;
Les dattes (tamar) que nos ennemis voient leur fin (jeu de mots entre tamar et yitamou (oyvénou) que se terminent.

Les grenades dont les grains sont serrés et nombreux : nous demandons que nos mérites soient multipliés à l’instar de la grenade.

Il en va de même avec les haricots verts dont le nom (roubia) fait penser à la multitude, puis, la courge « kéra » (déchirure) pour que soient déchirés nos ennemis, le poireau « karté » de la racine karète = retranchement : que nos ennemis soient retranchés ; les blettes « selka » que nos ennemis s’enfuient.

Tête d’agneau ou de poisson pour que nous soyons à la tête et non pas à la queue.

Avant de procéder au seder lui-même, le maître de maison procèdera au kidoush puis au lavage des mains (netilath yadayim).

Puis, on fera le motsi sur le pain que l’on trempe dans du sucre ou du miel au lieu de sel et, on procèdera au « seder » en goûtant des fruits et des légumes cuisinés ou seulement bouillis en récitant les suppliques nécessaires. « yé’hi ratsone ».

Chez les Ashkenazes, en général, on fait netilath yadayim avant le kidoush pour ne pas faire d’interruption entre le kidoush et le motsi.

Chez les Sefaradim ou Êdoth ‘haMizrah on récitera le kidoush puis on fera netilath yadayim et on procèdera au motsi.

Il est à remarquer que chez les Yéménites par exemple, l’officiant reste debout pendant le kidoush alors que les femmes peuvent rester assises.

Le lavage des mains (netilath yadayim) est une disposition prise par les rabbanim en souvenir du fait que les Cohanim au Temple procédaient à des ablutions avant de consommer le pain-sacrifice qui avait été offert et présenté au Temple.

Les hazal ont, par la suite, décidé d’élargir cette mesure et ils décidèrent que le peuple entier devait faire des ablutions avant de manger du pain. En dehors de ceci, se laver les mains avant de remercier D. pour le pain qu’Il nous donne est aussi un acte hygiénique.

Dans les textes ci-dessous n’ont pas été mentionnés les ajouts concernant la sortie du shabbat pour le cas où la fête tombe en ces moments.

Dans ces cas-là, il faudra se référer à un livre de prières. Lorsque la fête tombe un jour ordinaire on commence la récitation du kidoush à la lettre A. et, on ajoute le « shé’héhéyanou » à la lettre B.

Pour les personnes éprouvant des difficultés à lire l’hébreu, j’ai mios en phonétique ce qui doit être dit sur chaque légume/fruit, voir les dernières pages de cet article.

 

Oubeyom simhatekhem oubemoâdekhem ouberashé hodeshékhem outeka’tem béhatsotséroth âl ôlotékhem véâl zivhé shalmékhem vé’hayou lakhem lézikaron’ lifné Elo-‘hékhem, Ani Ado-nay Elo-‘hékhem.
Sabri maranane:
Baroukh Ata Ado-nay Elo-‘henou mélékh ‘haôlam boré peri ‘haguéfène.
Baroukh Ata Ado-nay Elo-‘hénou mélékh ‘haôlam asher bahar banou mikol âm véromémanou mikol lashone vékidéshanou bemitsvotav vatitène lanou Ado-nay Elo-‘hénou béa’hava, eth yom ‘hazikarone ‘hazé, eth yom tov mikra kodesh ‘hazé, yom térouâ mikra kodèsh zékher litsyath mitsrayim oudevarékha émeth vékayame laâd. Baroukh Ata Ado-nay mélèkh âl kol ‘haaretz mekadesh Israël véyom ‘hazikarone.
Baroukh Ata Ado-nay Elo-‘hénou mélèkh ‘haôlam shé’héhéyanou vékiyémanou vé’higuiânou lazemane ‘hazé.
On fait nétilath yadayim puis l’on fait la bénédiction sur le pain (‘hamotsi) et l’on procède au seder :

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DATTES (TEMARIM) :

Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou shéyitamou oyvékha vésonékha vekhol mevakshé raâténou.
« Yitamou hatayim min’ ‘haaretz ouréshaîm ôd eynam. Barekhi nafshi eth Ado-nay ‘Halélou- y-a. Oubehassdékha tatsmith oyevay vé’haavadéta kol tsoreré nafshi ki ani âvadékha ».

GRENADE (RIMONE) :

Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou shéyirebou zekhouyoténou karimone.

POMME DANS LE MIEL (TAPOUAH BIDEVASH) :

Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou shétitehadesh âlénou shana tova oumétouka méréshith ‘hashana véâd aharith ‘hashana.

HARICOTS VERTS OU AUTRES (ROUBIA) :

Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou shéyirebou zekhouyoténou vetélavevénou .

POIREAUX (KARTE) :

Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou shéyikaretou oyvékha véssonékha vekhol mevakshé raâténou. Tarom yadékha âl tsarékha vekhol oyvékha yikaretou.

BLETTES (SELKA) :

Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou, shéyistalekou oyvékha véssonékha vekhol mevakshé raâténou. Sourou miméni kol poâlé avène ki shamâ Ado-nay kol bikhyi. Sourou, sourou tséou misham tama al tigaôu. Tséou mitokha hibarou noss’é kéli Ado-nay.

COURGE/ COURGETTE / POTIRON (KERA) :

Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou shétikra roâ gzar dinénou vykar’ou léfanékha zékhouyoténou.

TETE DE POISSON (ROSH SHEL DAG) :
Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou shéyirebou zékhouyoténou.

TETE DE MOUTON (ROSH SHEL KEVESS) :

Yé’hi ratsone miléfanékha Ado-nay Elo-‘hénou vElo-‘hé avoténou shény’hyé la rosh vélo lazanav. (s’il s’agit vraiment de mouton on ajoutera : vétizkor lanou eylo shel ytshak avinou âlav ‘hashalom).

Certains ont l’usage à chacun des repas de fête de goûter en début de repas un fruit nouveau tel que de nouvelles clémentines, ou oranges, avocats, goyaves, grenades, nouvelles olives, etc……

SHANA TOVA 5781 OUMEVOREKHETH !!!!

Caroline Elishéva REBOUH
MA Hebrew and Judaic StudieS
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

 

 

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