Daesh envoie d’urgence des renforts en Egypte. Ses prochaines cibles : les Pyramides et le Sphinx de Gizeh

Daesh ou Etat Islamique précipite l’envoi de renforts en Egypte depuis la Libye voisine et l’Irak pour poursuivre la bataille engagée contre les forces égyptiennes dans le Nord du Sinaï, qui entamait sa cinquième journée consécutive, dimanche 5 juillet en prévision d’autres offensives à venir, selon les sources des renseignements contre-terroristes de Debkafile. Après avoir subi des centaines de pertes humaines, les deux camps revendiquent d’avoir pris le dessus, mais cette lutte âpre et tenace n’est pas prête de se terminer.

Une réserve de main d’oeuvre islamiste est apportée par les extrémistes égyptiens qui avaient traversé la frontière en Libye par le passé et se sont installés dans des bases tout autour de Benghazi.La semaine dernière, Daesh les a convoqués pour prendre positions au Caire et le long du Canal de Suez et y attendre leurs ordres pour entrer en action. Ils ont traversé dans l’autre sens avec l’aide de passeurs et contrebandiers. Ces réseaux, dominés par l’organisation clandestine des Frères Musulmans, dont des braznches contrôlées par le Hamas et le Hezbollah, emportent avec eux des cargaisons d’armes illicites et des stocks de munitions vers le Sinaï en Egypte, en provenance de Libye.

Le Président Abdel Fattah al Sisi est, par conséquent obligé d’affecter des ressources substantielles, à la fois militaires et de renseignements, pour défendre le Canal de Suez [où doivent se dérouler en août des cérémonies prévues comme grandioses, pour l’inauguration du deuxième bras de ce Canal de Suez] et le Caire – plus encore même que sur le front du Sinaï.

La seconde source de renforcement jihadiste provient d’Irak. Ils utilisent une autre branche de réseaux clandestins qui les transportent du sud de la Jordanie vers le Golfe d’Aqaba,où ils sont pris en charge par des bateaux de passeurs et amenés vers la côte est de la Péninsule du Sinaï.

Tsahal avait plus d’une bonne raison de prendre la décision, mercredi dernier, de fermer la Route 12 à la circulation, la principale autoroute du sud d’Israël, qui est parallèle à la frontière égyptienne jusqu’à Eilat : c’était une précaution nécessaire, au cas où Daesh retournerait ses terroristes et ses fusils d’assaut contre Israël, par la porte arrière des coulisses du Sinaï. L’autre raison était de dissuader les Islamistes provenant d’Irak de tenter de traverser Israël pour rejoindre le Sinaï, avec l’aide de trafiquants bédouins opérant des deux côtés de la frontière israélo-égyptienne.

Nos sources militaires estiment que quelques 1.000 djihadistes sont directement engagés dans la bataille du Nord Sinaï contre l’armée égyptienne, mais ajoutent qu’ils pourraient rapidement recruter du personnel combattant supplémentaire, grâce aux tribus bédouines près de la ligne de front qui jouent déjà le jeu des terroristes.

Les stratèges et tacticiens égyptiens ont limité strictement l’action de l’armée sur ce front à des frappes aériennes et d’hélicoptères d’attaque, ainsi qu’à des forces terrestres et blindées locales. Ils se concentrent sur la défense de trois enclaves dans le Sinaï : le secteur du nord autour de Sheikh Zuweid, le port d’El Arish et Rafah, et Sharm El Sheikh, dans le Sud, afin de coincer les forces de Daesh dans ces trois endroits et les empêcher de s’évanouir dans les zones contrôlées par les grandes tribus bédouines.

Lorsque le Président El-Sisi s’est rendu en visite auprès de ses troupes du Nord Sinaï, samedi 4 juillet, il a dévoilé qu’il n’y avait qu’un pour cent de l’armée égyptienne forte de 300.000 hommes qui était assigné au Sinaï. Il indiquait par là que son armée était parfaitement capable de balayer la menace terroriste en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, si’il projetait toute sa puissance dans la mêlée.

Cette stratégie laisse les mains libres à Daesh dans le Sinaï central. Cependant, El Sisi, comme son prédecesseur Hosni Moubarak n’est pas prêt à lancer une guerre totale contre Daesh jusque dans ses tannières, à aucun moment d’un avenir proche, parce qu’il a besoin de toutes les ressources et des atouts de son armée qu’il peut rassembler pour défendre la capitale Le Caire et le Canal de Suez.

Pas plus l’armée islamique de Daesh que les Frères Musulmans ni d’autres islamistes radicaux ne font mystère de leurs plans pour les prochaines phases. Daesh a annoncé qu’il met les pyramides d’Egypte et le Sphinx de Gizeh en ligne de mire, et les monuments historiques uniques du pays en général, après ses actes de vandalisme sauvage et de pillage d’autres sites précieux du patrimoine mondial.

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Dans un nouveau message diffusé vendredi 3 juillet, un certain nombre de hauts dirigeants islamistes, dont le « Calife » de Daesh, Abu Bakr al-Baghdadi, ont déclaré à leurs adeptes que la destruction des monuments nationaux de l’Egypte, tels que les Pyramides et le sphinx, était un « devoir religieux », qui doit être perpétré par ceux qui sont fidèles à l’Islam, puisque « l’idôlatrie est strictement interdite par la religion ».

Ce message consistait à radicaliser encore plus et à intensifier la confrontation militaire des éléments djihadistes de Daesh contre l’Egypte, à un niveau encore plus fort et inflammatoire.

DEBKAfile Reportage Exclusif 5 juillet 2015, 12:32 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

 

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