Le nouveau Premier ministre israélien Yaïr Lapid à l’Élysée pour discuter Liban et Iran.
Le nouveau Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, entend demander mardi au président français, Emmanuel Macron, « d’intervenir » auprès du Liban pour relancer les pourparlers gaziers entre le Liban et Israël et le presser à adopter une position plus rigide dans les négociations visant à rétablir l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
Pour son premier déplacement à l’étranger depuis son accession au poste de Premier ministre d’Israël, le centriste Yaïr Lapid se rend, mardi 5 juillet, à Paris pour demander au président Emmanuel Macron « d’intervenir » afin de sauver les pourparlers gaziers entre le Liban et l’État hébreu. La question du nucléaire iranien sera également au menu des discussions.
Yaïr Lapid a été nommé vendredi Premier ministre israélien dans le cadre d’un accord de partage de pouvoir avec Naftali Bennett prévoyant notamment une rotation au poste de Premier ministre en cas de dissolution de la Knesset [le Parlement israélien].
Ces dernières semaines, leur coalition avait perdu sa majorité, entraînant la dissolution du Parlement, la convocation d’élections en novembre, et donc l’accession aux plus hautes marches du pouvoir de Yaïr Lapid, qui doit assurer l’intérim jusqu’à la formation du prochain gouvernement.
Dès le lendemain de son arrivée au pouvoir, Israël a été confrontée à trois drones du mouvement chiite libanais Hezbollah, allié de l’Iran et ennemi juré de l’État hébreu. Les drones avaient été abattus alors qu’ils se dirigeaient vers le champ gazier de Karish, dans la zone maritime « israélienne », en Méditerranée orientale.
« Le Hezbollah poursuit sur la voie du terrorisme et sape la capacité du Liban à parvenir à un accord sur la frontière maritime », a commenté ce week-end Yaïr Lapid, qui a maintenu la visite en France initialement prévue pour son prédécesseur Naftali Bennett.
Pourparlers entre Liban et Israël sur leurs frontières maritimes
Cette visite intervient avant celle, la semaine prochaine en Israël, en Cisjordanie et en Arabie saoudite du président américain Joe Biden, dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement toujours en état de guerre, avaient entamé en octobre 2020 des négociations inédites sous l’égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime, afin de lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures.
Mais les pourparlers avaient été suspendus en mai 2021 en raison de différends concernant la surface de la zone contestée, concernant notamment le champ gazier de Karish.
« Nous connaissons l’importance de la position de la France sur les questions liées au Liban et nous allons demander à la France d’intervenir pour maintenir les négociations que nous voulons mener jusqu’au bout sur les questions gazières », a déclaré un haut responsable israélien à un petit groupe de reporters, voyageant mardi avec Yaïr Lapid.
Israël a signé mi-juin un accord pour livrer du gaz naturel à l’Égypte, qui prévoit de le liquéfier pour l’expédier en Europe.
Craintes sur la levée des sanctions visant l’Iran
Le Vieux continent cherche en effet à diversifier ses approvisionnements énergétiques après la décision de la Russie de couper ses livraisons de gaz à des pays européens. Et dans ce contexte, l’État hébreu dit vouloir s’assurer d’une paix gazière en Méditerranée orientale, où la découverte et l’exploitation de gisements gaziers au cours de la dernière décennie a attisé les contentieux frontaliers.
« La question du Liban est essentielle et M. Lapid reviendra sur la position israélienne selon laquelle le Hezbollah est avant tout une menace pour l’avenir du Liban », a ajouté ce haut responsable israélien requérant l’anonymat.
Outre le Hezbollah, l’Iran devrait être au menu des échanges Macron-Lapid, l’État hébreu tentant de convaincre les puissances occidentales de ne pas renouveler l’accord encadrant le programme nucléaire iranien (JCPOA) en échanges de la levée de sanctions.
Les responsables israéliens craignent de voir l’Iran se doter de l’arme nucléaire, ce que Téhéran nie. Ils redoutent aussi que la levée de sanctions ne permettent à la République islamique de regarnir ses coffres pour accroître son aide à ses alliés aux frontières d’Israël comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien.
Comme Premier ministre, Naftali Bennett avait prôné la « doctrine de la pieuvre » face à l’Iran, disant vouloir miner directement Téhéran plutôt qu’uniquement ses « tentacules » dans la région. En lui succédant, Yaïr Lapid s’est engagé à « tout faire en son pouvoir » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire ou de « s’enraciner aux frontières » d’Israël.
La campagne de Yaïr Lapid passe par Paris.
Le nouveau premier ministre israélien entame ses cinq mois au pouvoir, avant les élections de novembre, par une visite à l’Élysée mardi 5 juillet. Une étape avant son vrai baptême du feu : la visite en Israël de Joe Biden dans huit jours.
Emmanuel Macron accueillera le nouveau premier ministre israélien, Yaïr Lapid, ce mardi 5 juillet à Paris. Ce passage, de quelques heures seulement, promet d’être une répétition générale pour son réel baptême du feu : la visite en Israël dans huit jours du président américain Joe Biden.
Yaïr Lapid a pris les rênes du pouvoir la semaine dernière en vertu des accords qui régissaient la coalition hétéroclite qui dirige le pays depuis le mois de juin 2021. Celle-ci a finalement expiré, exténuée par des dissensions intestines encouragées par l’opposition, menaçant de ramener le pays divisé dans le cycle interminable d’élections à répétition.
La diplomatie reste dans son giron
Cette accession au pouvoir complète la reconversion du politicien centriste du monde du show-business à celle de la politique de haut niveau, dix ans après avoir formé son parti, Yesh Atid (« il y a un futur »). Né à Tel-Aviv d’un père journaliste devenu ensuite politicien, et d’une mère auteure, il représente pour ses détracteurs l’Israël progressiste, laïc, libéral et élitiste, loin des réalités de la périphérie.
Journaliste dans le magazine de l’armée pendant son service militaire, puis acteur et présentateur de télévision, Yaïr Lapid est dépourvu de la carrure sécuritaire que les Israéliens exigent normalement de leurs leaders.
Il dirigera le gouvernement en gardant son portefeuille actuel, celui des affaires étrangères, où il a brillé surtout par son calme et sa stabilité. Le désaccord de principe des Israéliens avec les négociations sur le nucléaire iranien a été traité à huis clos, plutôt qu’au pupitre des institutions internationales. En même temps, la guerre avec Téhéran n’a jamais été aussi ouverte, avec la « disparition » de plusieurs officiers des forces iraniennes ces dernières semaines.
La paix « chaude » après les accords d’Abraham
Yaïr Lapid aura capitalisé sur les accords dits d’Abraham, rassemblant même dans le Néguev israélien ses homologues des Émirats arabes unis, de Bahreïn, du Maroc et de l’Égypte. Les échanges militaires et commerciaux avec Abou Dhabi et Rabat ont connu un essor phénoménal : des Marocains viendront même bientôt travailler en Israël, une avancée vers une paix « chaude » qu’Israël n’a jamais connue avec un pays arabe.
Il aura aussi ramené dans le giron du ministère des affaires étrangères le portefeuille des affaires stratégiques, notamment chargé de la lutte contre le boycott d’Israël. Il a fait de l’élargissement de la lutte contre l’antisémitisme un cheval de bataille, qui joue bien avec sa tentative électorale de redorer son blason nationaliste. Le premier ministre par intérim et en campagne n’a pas hésité à rappeler, dans son discours inaugural, l’origine biblique de l’État hébreu, « établi le jour où Josué a traversé le Jourdain ».
La question palestinienne au second plan
Reste une grande question, à laquelle personne ne veut répondre : celle du conflit israélo-palestinien. Elle sera sans doute peu abordée durant la réunion à l’Élysée, même si les dossiers ne manquent pas. Celui de Salah Hamouri, ce juriste franco-palestinien en passe d’être expulsé et détenu sans procès, ou encore l’enquête sur la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, dont les funérailles avaient été entachées de violences policières dans un hôpital sous protection française à Jérusalem.
Pour Yaïr Lapid, comme pour la plupart des politiciens israéliens, le conflit avec les Palestiniens n’est pas au premier plan – il parie sur une résolution possible par une paix économique pourtant élusive. Symbole important : en attendant les rénovations de la résidence officielle, le premier ministre en intérim a accepté d’emménager dans la Villa Salameh, une maison qui appartenait à une famille de chrétiens palestiniens, et récupérée par l’État hébreu en 1948. Ni David Ben Gourion, ni Levi Eshkol, à qui on avait donné le même choix, n’avaient osé.
JForum.fr – AFP
quand un franc-mac, rencontre un autre franc-mac,
qu’est-ce qu’ils se racontent?
des histoires de francs-macs!
nos p’tits soucis, ils s’en foutent, s’en foutent,
tout ce qui compte,
c’est qu’ils nous broutent, nous broutent!
…etc.
Macron dit à chacun ce qu’il veut entendre. Ami d’Israel et soucieux de sa sécurité devant Lapid, ami des palestiniens pour un état avec Jérusalem Est comme capitale devant Abbas, ami des iraniens qui veulent détruire Israël à l’arme atomique que Macron veut leur laisser fabriquer, ami de BDS qu’il permet de mener des actions en toute impunité, et ami du Hezbollah qui martyrise le pauvre Liban. Tout et le contraire de tout. Croire aux paroles de Macron c’est la plus grande imbécilité qui soit. Il nous prend pour des burnes, mais même lui ne croit pas à ce qu’il dit.
Un véritable ami d’Israel ? J’aurais abordé avec le prince du « en même temps », les condamnations dans les instances internationales d’Israel par la France, ou le combat timide, tres timide, contre BDS mené par la France, ou le versement de millions d’euros par la France au Hamas et à l’AP sans condamner l’incitation à la haine d’Israel et des Juifs partout dans la société palestinienne et les attentats terroristes !
La diplomatie reste dans son giron
esperons qu’il sera plus avisé qu’avec les russes
Pouvez-vous préciser en quoi il n’aurait-pas été avisé avec les russes? Il a condamné la Réalité de l’invasion de l’Ukraine. Baser sa pensée et ses actions sur la Réalité, serait, selon-vous, ne pas être avisé? A l’opposé, Bennett qui a catégoriquement refusé la livraison de bouclier antimissile à l’ Ukraine, ce qui n’est qu’une arme défensive qui aurait permis d’épargner des centaines de morts civiles, serait une décision plus avisée?