Guerre en Ukraine : « Les Russes préparent 200 000 soldats », pour une attaque d’ampleur sur Kiev qui serait imminente.

Poutine n’arrive plus à faire croire aux Russes les balivernes de sa propagande. Il ne pourra pas indéfiniment faire la guerre à l’Ukraine sans aucun résultat tangible alors que le coût de cette aventure militaire est exorbitant.

L’heure de la négociation approche, et Poutine veut être en position de force coûte que coûte. Sa survie dépend des résultats de la négociation qui est inéluctable. Il a donc besoin d’un succès, et il est prêt à mettre le paquet. Il a besoin de chair à canon puisque c’est sa seule arme pour conquérir du terrain. Les bombardements ne font pas plier les Ukrainiens – Israël en sait quelque chose avec Gaza – il faut de ce fait qu’il occupe du terrain. Ce n’est pas tellement mieux, mais au moins, il a une monnaie d’échange. Le temps joue contre lui. Il n’y a pas que l’hiver qui va paralyser son armée, il y a aussi l’état d’esprit de ses soldats et de son peuple, ou plus exactement des soldats, et des Russes, qui vomissent Poutine et sa clique.

Russie, l’appel à la Résistance

« La propagande russe veut nous faire croire que tout le peuple russe soutient le régime criminel de Poutine. Il n’en est rien », souligne Jeanne Emmanuelle Hutin, directrice de la recherche éditoriale du journal Ouest-France.

« Que mes mots sonnent tel un cri dans le désert, mais je vous appelle Vladimir Vladimirovitch à arrêter immédiatement cette folie. […] Chaque nouveau jour de guerre apporte de nouvelles victimes. Cela suffit. »  Voici l’appel courageux lancé au président Poutine par le grand dissident russe, Ilya Yashin, 39 ans.

Ilya Yashin aurait pu se taire dans l’espoir d’écoper d’une peine moins lourde. Mais celui qui avait refusé de s’exiler en choisissant de mener la Résistance, est resté fidèle à sa parole : « Je promets que tant que je serais en vie, je ne me tairai jamais. Ma mission est de dire la vérité. Je ne renoncerai pas à la vérité même derrière les barreaux. » 

« Que des statistiques de pertes »

C’est ce qu’il a fait lors de son procès. Derrière les barreaux de l’odieuse cage, il s’est adressé à Vladimir Poutine : « En voyant les conséquences de cette guerre horrible, vous comprenez probablement […] quelle faute lourde, vous avez commis le 24 février. Notre armée n’est pas accueillie avec des fleurs. On nous traite de massacreurs et d’occupants. Vous avez causé un mal terrible au peuple ukrainien qui ne nous pardonnera probablement jamais. Or, vous faites la guerre […] aussi à vos propres compatriotes. Vous envoyez à la mort des centaines de milliers de Russes. […] Pour vous, ce ne sont que des statistiques de pertes, des chiffres en colonnes. Mais pour beaucoup de familles, perdre leurs maris, leurs pères et leurs fils, c’est une douleur insupportable. » Il l’a appelé à « faire sortir les troupes » d’Ukraine et à « passer au règlement diplomatique du conflit » .

Il a lancé cet appel poignant aux Russes : « Mes amis ! Quelle que soit la décision du tribunal, cela ne devrait pas vous ébranler. S’il vous plaît, ne sombrez pas dans le désespoir et n’oubliez pas que c’est notre pays. La Russie mérite qu’on lutte pour elle. Soyez courageux, ne reculez pas devant le mal et résistez. Protégez-vous les uns les autres. […] Nous sommes plus nombreux qu’il y paraît et nous sommes une immense force. Promettez-moi de garder l’optimisme et de ne pas perdre le sourire. »  À la fin du procès, Ilya Yachyn a accueilli le verdict par un sourire et en faisant le V de la victoire malgré ses mains menottées.

La propagande russe veut nous faire croire que tout le peuple russe soutient le régime criminel de Poutine. Il n’en est rien. Le Prix Nobel de la paix qui a été remis, le 10 décembre, à l’association russe Memorial nous rappelle que nous devons soutenir les résistants des sociétés opprimées. Ils n’ont pas dit leur dernier mot.

La fuite en avant

Selon Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées d’Ukraine, une offensive russe d’ampleur serait sur le point de toucher Kiev. Des mois « critiques » à venir. Voilà vers quoi se prépare la défense Ukrainienne à l’heure où la Russie multiplie les frappes un peu partout sur le pays et cible sans modération la capitale Kiev. Dans les colonnes du quotidien The Economist, Valeri Zaloujny, le général ukrainien à l’œuvre depuis le début du conflit, « n’a aucun doute » sur le fait que les Russes vont « s’en prendre à nouveau à Kiev ».

Outre les récents bombardements, il estime que « quelque chose, comme 200 000 nouveaux soldats », seraient « préparés » par le Kremlin. Toujours selon le général, c’est par la Biélorussie que pourrait venir ce nouvel assaut. Si les mouvements à la frontière sont surveillés de près par les renseignements britanniques et américains, ils n’inquiètent pas les Occidentaux outre mesure. Toutefois, certains membres de l’Otan conseillent à l’Ukraine à se préparer à toute éventualité.

La Russie a multiplié les frappes ciblées, notamment sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, ces derniers mois. L’hiver pourrait devenir un nouveau belligérant dans cette guerre que ni la Russie, ni l’Ukraine ne pourraient repousser. Une nouvelle tentative sur Kiev pourrait alors être décisive.

Poutine convoque ses chefs

Le président Vladimir Poutine a consulté vendredi les commandants des forces armées russes sur la conduite des opérations en Ukraine à court et moyen termes, a confirmé le Kremlin samedi. Le chef du Kremlin a passé la journée au quartier général du commandement interarmées pour l' »opération spéciale » en Ukraine, selon son porte-parole Dmitri Peskov. La localisation du QG n’a pas été dévoilée.

Sur une vidéo diffusée par le Kremlin, on voit Vladimir Poutine assis à une grande table ronde avec une dizaine de personnes, dont le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef d’état-major des forces armées russes, le général Valeri Guerassimov. Il est filmé ensuite dans le cadre d’une autre réunion avec des officiers. « Nous allons écouter les commandants (…), j’aimerais entendre leurs propositions sur nos actions à court et moyen termes », peut-on l’entendre dire.

Alerte ce samedi 

Une alerte aérienne a été déclenchée dans toute l’Ukraine samedi, y compris à Kyiv, au lendemain de frappes massives russes sur les infrastructures énergétiques, notamment. « S’il vous plaît, aux abris ! », a écrit sur la messagerie Telegram l’administration militaire de la capitale ukrainienne.

Selon Hajun, site biélorusse de surveillance de l’activité militaire dans le pays, plusieurs avions de combat russes ont été vus voler dans l’espace aérien de la Biélorussie en direction du nord de l’Ukraine. L’Ukraine a été la cible vendredi de frappes russes massives qui ont causé selon Kyiv des dégâts « colossaux » dans les infrastructures énergétiques, notamment à Kharkiv, la deuxième ville du pays.

Trois personnes ont été tuées et au moins 13 autres blessées, dont quatre enfants, dans une frappe contre un immeuble d’habitation de Kryvyi Rih, ville natale de Volodimir Zelensky dans le centre de l’Ukraine. Une autre a péri dans un bombardement à Kherson, dans le Sud, ont rapporté les autorités ukrainiennes.

L’Ukraine craint une nouvelle offensive russe en janvier ou février

Depuis quelques jours déjà, les responsables ukrainiens disent craindre une nouvelle offensive de la Russie. Lors d’une conférence de presse, Dmytro Kuleba, le ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, estimait, le 13 décembre, que la Russie pourrait lancer une offensive de grande envergure sur l’Ukraine en janvier ou février 2023.

Dans un entretien à la chaîne britannique Sky News, le général de division Andrii Kovalchuk, l’un des plus haut gradés de l’armée ukrainienne qui a mené l’offensive en direction de Kherson explique : « Nous envisageons une éventuelle offensive depuis la Biélorussie fin février » en direction de Kiev. Il explique que si Vladimir Poutine tente une nouvelle offensive en utilisant les soldats mobilisés pendant l’été, l’Ukraine serait mieux préparée à les repousser.

Il ajoute que l’Ukraine a besoin d’armes occidentales destinées à des opérations offensives : « Nous avons besoin à la fois de chars et d’avions. Nous avons également besoin d’un système de défense aérienne fiable ».

 

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