Les tensions israélo-turques ravivées : Erdogan accuse Israël, arrestations suspectes et une histoire complexe

Les récentes déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan sur les actions de l’armée israélienne à Gaza ont entraîné une mobilisation de dizaines de milliers de Turcs dans les rues d’Istanbul, scandant des slogans hostiles à Israël. Les propos d’Erdogan, qualifiant les actions israéliennes de « rien de moins que ce que Hitler a fait », ont été vivement critiqués par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a riposté en accusant Erdogan de génocide des Kurdes et de répression des journalistes.

Ces échanges acerbes soulignent l’ampleur de l’amertume dans les relations turco-israéliennes, déjà tendues, quelques mois après une amélioration significative des liens entre les deux nations.

L’escalade verbale a été accompagnée d’une annonce de la Turquie concernant l’arrestation de 33 personnes soupçonnées de travailler pour le Mossad, le service de renseignement israélien. Ces arrestations, réalisées lors de raids dans huit provinces, ont été menées en coopération avec les services de renseignement turcs. Les autorités turques évoquent des informations suggérant que Israël projetait de cibler des membres du Hamas à l’étranger, y compris en Turquie.

La Turquie a intensifié son soutien à Gaza depuis le début des hostilités le 7 octobre. Des actions telles que le transfert de patients de Gaza vers la Turquie pour y recevoir des soins médicaux ont été entreprises. Le ministre turc de la Santé a même accompagné personnellement des victimes en provenance d’Égypte. Alors que le Hamas attaquait Israël, Erdogan adoptait initialement un langage relativement modéré, appelant au calme des deux côtés. Cependant, à mesure que l’intensité de la riposte israélienne augmentait, sa rhétorique devenait de plus en plus véhémente, qualifiant les membres du Hamas de « combattants de la liberté » et les actions d’Israël de « génocide ».

Selon Helen Sari Ertem, professeur adjoint de relations internationales à l’Université civique d’Istanbul, cette hostilité envers Israël sert les intérêts de la base populaire soutenant Erdogan en Turquie. Pour elle, la question palestinienne affecte non seulement la politique étrangère, mais aussi la politique intérieure turque.

Les relations entre Israël et la Turquie ont connu des hauts et des bas au cours des dernières décennies. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les deux nations entretenaient des relations économiques et stratégiques étroites. La Turquie a même été le premier pays de la région à reconnaître officiellement Israël après sa fondation.

Cependant, après l’arrivée au pouvoir d’Erdogan en 2002, les relations se sont détériorées, tandis que les liens avec le Hamas s’amélioraient. Erdogan a maintes fois critiqué Israël, allant jusqu’à comparer le pays à l’Allemagne nazie dans le passé.

La crise la plus médiatisée est survenue en 2010 lors de l’incident du Mavi Marmara. Un navire transportant des volontaires et de l’aide humanitaire pour Gaza a été attaqué par des commandos israéliens, provoquant la mort de dix citoyens turcs à bord. La Turquie a suspendu ses relations diplomatiques avec Israël pendant plusieurs années après cet incident.

Malgré quelques signes de réconciliation l’année dernière, les tensions actuelles semblent indiquer que le président Erdogan maintiendra une position ferme. Les relations tendues entre les deux pays, aux fluctuations fréquentes, semblent cette fois encore compromettre la possibilité d’une normalisation à court terme.

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Merci

Souhaitons que la monnaie et l’économie de ce pays la Turquie s’effondre rapidement que l’Europe ne l’aide plus du tout il a qu’à compter sur les pays miséreux pour essayer de se survivre Erdogan va pas rester longtemps à emmerder le monde