Peut-on se couvrir la tête avec la main pour réciter une bénédiction? 

 
 

Question :
 
Une personne qui se lève en pleine nuit, et qui se lave les mains pour boire un verre d’eau. Peut-elle simplement placer sa main sur sa tête pour réciter la bénédiction, ou bien doit-elle obligatoirement se couvrir la tête avec une Kipa ou autre ?
 
Réponse :
 
Avant tout, nous devons expliquer l’obligation de se couvrir la tête pour un homme.
Il est prouvé dans la Guémara et les décisionnaires qu’il n’y a pas une réelle obligation pour un homme, de marcher en permanence la tête couverte.
Effectivement, il est enseigné dans la Guémara Chabbat (118b) :


Rav Houna, fils de Rav Yéhochoua’ dit : « Je mérite La Bénédiction, car je n’ai jamais marché 4 Amot (environ 2 m) avec la tête découverte. »


Mais l’auteur du Kol Bo, explique que cet enseignement n’est pas un DIN (une réelle obligation), mais un comportement de grande piété (Midat h’assidout).
 
Malgré tout, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Chlita a écrit que de notre époque, le fait d’avoir la tête couverte, fait toute la différence entre celui qui sert Hachem, et celui qui ne Le sert pas.  En effet, nous pouvons constater que malheureusement, la majorité des gens qui ne se couvrent pas la tête sont des personnes qui rejettent les principales valeurs de la Torah. Il y a donc aujourd’hui beaucoup plus qu’un simple comportement de grande piété dans le fait de marcher, la tête couverte.


Toutefois, lorsqu’une personne se trouve chez elle, et qu’elle se lève la nuit, elle n’a pas de réelle obligation, selon le DIN, de marcher avec la tête couverte.


De même, lorsque l’on se trouve à la piscine ou à la plage (sans mélange d’hommes et de femmes, évidement !!!), où l’on n’a pas l’usage de marcher avec la tête couverte, il n’y a dans ces endroits, aucune réelle obligation selon le DIN, de se couvrir la tête.
 
Il nous reste maintenant à expliquer le DIN, lorsqu’il s’agit, non plus seulement de marcher, la tête découverte, mais de mentionner le Nom d’Hachem, avec la tête découverte.
 
Il est enseigné dans le traité Soferim (chap.14, Halah’a 15) :


Une personne, dont les vêtements sont partiellement déchirés, et dont la tête est découverte, peut lire le Chéma’. Certains disent que si ses vêtements sont partiellement déchirés, il peut lire le Chéma’, mais pas si sa tête est aussi découverte, car cette personne n’est pas autorisée à mentionner le Nom d’Hachem, avec la tête découverte.
 
Il en ressort que le fait de mentionner le Nom d’Hachem avec la tête découverte, fait l’objet d’une Mah’loket (une divergence d’opinions halah’ique) dans la Michna.
MARAN, dans le Beit Yossef (Orah’ H’aÏm chap.91) rapporte au nom de Rabbénou Yérouh’am, que du point de vue de la Halah’a, nous tranchons qu’il est interdit de mentionner le Nom d’Hachem, avec la tête découverte. C’est ainsi que tranche MARAN également dans le Choulh’an ‘Arouh’ (même chapitre).
 
Reste à répondre à notre question initiale : suffit-il de se mettre la main sur la tête pour réciter une bénédiction ?
 
Il est écrit dans le livre Téroumat Hadechen (chap.10) :


Le fait de placer la main sur la tête, n’est pas considéré comme se couvrir la tête, car la tête et la main font parties du même corps. Or, le corps ne peut pas se couvrir lui-même.

 


Nous constatons que le fait de placer la main sur la tête ne représente pas un couvre-chef. C’est ainsi que tranche également MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’.
Mais MARAN ajoute que selon l’explication du Téroumat Ha-Dechen, il semble que si une autre personne place sa main sur la tête de la personne qui désire réciter une bénédiction, cette personne peut réciter sa bénédiction, car ce n’est pas le même corps.

Conclusion :

Lorsque l’on désire réciter une bénédiction, on est tenu de mettre une Kipa ou autre chose sur la tête. On peut aussi réciter une bénédiction, lorsque la main de quelqu’un d’autre nous couvre la tête. Mais se couvrir la tête avec sa propre main, ne suffit pas pour réciter une bénédiction.

Rubben Salfati

halakha.over-blog.fr


Tel Aviv-Salszbourg, grands espoirs et buteur… par yahadoute

 


une au monde… par louiste

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7 Commentaires

  1. Cependant (désolé pour le message posté trop tôt), dans mon commentaire, je m’adresse tout particulièrement à ceux qui, croyant afficher à l’extérieur une piétée interne, ne le font que pour regarder de haut ce qui ne voient pas les choses du même œil, en oubliant par la même que leur « piétée » interne » est tout à fait incompatible avec ce genres de comportements.

    La religion est une science intime qui ne doit ni être jugée, quantifiée ou imposée…

    D. nous a (à tous) confié un seul et même pouvoir: Celui de choisir.
    C’est ce même pouvoir qui fait de nous des être à son image car il nous permet d’influer sur le cour des choses et sur l’état même du monde que nous peuplons.
    N’oublions pas que c’est aussi se pouvoir qui nous rend tous éligible au jugement Divin que nous recevrons en égaux.

    Porter la kippa ou ne pas la porter ne doit pas être un critère permettant aux « idiots utiles » de définir qui est plus Juif qu’un autre.
    Car, en fin de ligne, c’est ainsi que se comporte une majorité écrasante….

    Les sages ont décrétés que le poulet ne pouvait être consommé avec du lait par peur des amalgames et du Hiloul Hachem, ne doit-il pas en être ainsi lorsque l’on évoque ce type de sujets ?

    Il est naturel de penser comme le Rav Ovadia, mais ne serait-il pas plus juste de garder ce type de réflexions pour soit-même?

    Comprenant ainsi que tout le monde ne possède pas ni le recul, ni l’intelligence de réaliser que ces éléments qui bien qu’indicatifs (je le conçois), ne sont aucunement déterminants et pousseront les gens à se jauger les uns les autres (ce qui est pire en soit).

    Tout ce que je cherche à dire, c’est que le pire d’entre nous (en apparence) pourrait bien se révéler être le meilleur et vis versa…
    C’est ce mode de pensée que je chérie, c’est cette humilité qui est propre au Judaïsme que j’aime et je ne conçois pas qu’en marchant dans la rue, deux personnes qui ne se connaissent pas puissent se regarder et croire qu’ils savent tout de l’autre en un coup d’oeil parce que l’un à choisit cet habit et l’autre pas…

  2. « En effet, NOUS pouvons constater que malheureusement, la majorité des gens qui ne se couvrent pas la tête sont des personnes qui rejettent les principales valeurs de la Torah »

    Et NOUS, c’est qui exactement ??

    J’adore ça moi !! Comment se fait-il que tout Juif qui se met à pratiquer un peu pense avoir déposer le Judaïsme à l’INPI et se permet maintenant de critiquer ou d’orienter la pratique des autres ??

    Ne dit-on pas de ne pas juger par peur d’être jugé à son tour ?

    Incroyable comme certain préceptes superficiels de la Thora sont tout de suite adoptés tandis que les plus importants, comme savoir réserver son jugement, faire preuve d’humilité et de compréhension pour autrui et se comporter dignement et dans le respect des autres créatures divines, eux, c’est une autre paire de manches…

    Merci de cet article qui nous prouve une fois de plus que les idiots utiles de la religion seront toujours prosternés aux pieds du premier C** venu qui se fait pousser une barbe et s’habille comme si il sortait du Shtetl il y a 200 ans…

    Il serait peut être temps de comprendre que les plus pieux ne sont pas forcément les fashion victimes Judaïques…

    • Bonjour Willy,

      Le « C »… venu, l’idiot utile, qui s’est fait pousser la barbe et s’habillerait comme s’il sortait d’un Shtetl, n’est, ni plus ni moins que le grand décisionnaire du XXè siècle, pour le monde sépharade, mais pas seulement, qui, entre autres, a facilité des Alyot controversées, libéré les Agunot, trouvé des applications souples à certains principes dits intangibles, donc fait évoluer le corpus, dans son contexte juridique, qui n’est pas celui de la Cour Suprême… Il a aussi dit, ou on lui a fait dire (milieu sépharadiste du Shas) de grosses bourdes sur certains sujets sensibles. J’anticipe, parce que c’est, surtout, ce qui sera rappelé.

      Citation du texte : le Rav Ovadia YOSSEF Chlita a écrit que de notre époque, le fait d’avoir la tête couverte, fait toute la différence entre celui qui sert Hachem, et celui qui ne Le sert pas.

      En un mot, le port de la Kipa ou Kippa est une forme de révérence à une entité supérieure. Un signe. Dont on peut se passer ou pas…

      Il y a aussi, dans les lectures de Parachiot issues de la Torah, autour de ‘Terouma’, « Tetsavé », etc., à travers la description du vêtement du Grand Prêtre, toute une réflexion à mener pour savoir, si oui ou non, l’attention portée au vêtement fait ou ne fait pas … le moine ou le Grand Prêtre. Le vêtement met-il l’homme en condition, dans le rôle, porte t-il -haut et fier- son identité? Quoi qu’il en soit, l’article rappelle que le port de la Kipa ne relève pas d’une obligation toranique, un DIN, mais bien des traditions et réflexions ultérieures du Talmud. C’est une forme de « piété », pas un commandement. Là-dedans, il vous est laissé loisir de faire vos choix.

      Mais, entre nous soit dit, si vous raillez tant et sans discernement les enseignements de tel ou tel, jugez entièrement néfaste toute l’action rabbinique à travers les siècles et confondez les hautes personnalités du monde séfarade avec des ploucs de Shtetl polonais (merci pour eux, quelle dévotion à ceux qui nous ont précédé et souvent, en sont morts pour tenir à leur foi), qu’il n’y aurait que les personnalités de gauche laïque à pouvoir convenablement parler d’orthodoxie moderne, on ne voit pas bien l’intérêt de consacrer un commentaire à une rubrique donnant quelques ficelles sur la loi juive, en général. Cette démarche acide de certains Juifs à tirer à boulet rouge contre le « tronc commun » à toute l’histoire juive relève de la pathologie : le jour où l’Etat d’Israël tirerait un trait définitif sur toute approche de la Torah, pour s’avérer plus moderne que les Modernes, ce jour-là serait, sans doute, semblable à la destruction des deux premiers Temples. Donc la Torah reste un point de repère et le comportement traditionnel aussi. Comme « par hasard », les cibles prioritaires des antisémites sont, souvent, des Juifs identifiables de l’extérieur, quoi qu’il leur en coûte. Utile de se le rappeler en ces temps troublés. Et le fait d’affirmer ses croyances en une période où s’érige une religion qui prétend subjuguer le monde, y compris par l’arme des massacres et génocides, n’est pas non plus complètement anodin. CQFD.

      • Premièrement, belle réponse, rien que je ne puisse nier ni contredire…
        Bien entendu, quand je parle du premier C** venu, je n’évoque certainement pas le Rav Ovadia Yossef ni d’autres grands noms et sages Talmudistes qui, eux, bien au contraire d’une majorité écrasante, savaient ce qu’ils faisaient, pourquoi il le faisaient et comment le faire.

        Je ne cherche pas non plus à rentrer dans un débat sur l’habit et le moine et il me paraît bien évident qu’il est aussi utile de conférer une dimension pratique extérieure (comme un habit) à une condition spirituelle vécu à l’intérieur.

        La beauté du geste est sans conteste.

        Cepend

      • Cependant (désolé pour le message posté trop tôt), dans mon commentaire, je m’adresse tout particulièrement à ceux qui, croyant afficher à l’extérieur une piétée interne, ne le font que pour regarder de haut ce qui ne voient pas les choses du même œil, en oubliant par la même que leur « piétée » interne » est tout à fait incompatible avec ce genres de comportements.

        La religion est une science intime qui ne doit ni être jugée, quantifiée ou imposée…

        D. nous a (à tous) confié un seul et même pouvoir: Celui de choisir.
        C’est ce même pouvoir qui fait de nous des être à son image car il nous permet d’influer sur le cour des choses et sur l’état même du monde que nous peuplons.
        N’oublions pas que c’est aussi se pouvoir qui nous rend tous éligible au jugement Divin que nous recevrons en égaux.

        Porter la kippa ou ne pas la porter ne doit pas être un critère permettant aux « idiots utiles » de définir qui est plus Juif qu’un autre.
        Car, en fin de ligne, c’est ainsi que se comporte une majorité écrasante….

        Les sages ont décrétés que le poulet ne pouvait être consommé avec du lait par peur des amalgames et du Hiloul Hachem, ne doit-il pas en être ainsi lorsque l’on évoque ce type de sujets ?

        Il est naturel de penser comme le Rav Ovadia, mais ne serait-il pas plus juste de garder ce type de réflexions pour soit-même?

        Comprenant ainsi que tout le monde ne possède pas ni le recul, ni l’intelligence de réaliser que ces éléments qui bien qu’indicatifs (je le conçois), ne sont aucunement déterminants et pousseront les gens à se jauger les uns les autres (ce qui est pire en soit).

        Tout ce que je cherche à dire, c’est que le pire d’entre nous (en apparence) pourrait bien se révéler être le meilleur et vis versa…
        C’est ce mode de pensée que je chérie, c’est cette humilité qui est propre au Judaïsme que j’aime et je ne conçois pas qu’en marchant dans la rue, deux personnes qui ne se connaissent pas puissent se regarder et croire qu’ils savent tout de l’autre en un coup d’oeil parce que l’un à choisit cet habit et l’autre pas…

        (Encore désolé pour le désordre dans ma réponse)

      • Et, cela dit en passant, ne pensez pas vous adresser à un gauchiste laïque car j’en suis bien loin…
        Je n’ai absolument rien contre les Polonais non plus…
        Seulement, le jour où vous voyez un Algérien d’origine Berbère porter un Shtraimel (désolé pour l’orthographe) et des chaussettes jusqu’au genoux en croyant sincèrement que cela lui donne la dimension d’un Rav, vous aurez compris mon raisonnement…

        Voyez, les apparences peuvent être infiniment trompeuses et là est toute ma réflexion…

        La religion, ce n’est pas un triathlon et tout ce que je dis, c’est qui si l’on pratique pour faire partie des « gagnants », c’est que l’on a rien compris…

        • Excusez-moi de ne pas vous avoir répondu plus tôt. Quand je dis « laïcs de gauche », je parle de ceux qui définissent les normes dites « de l’homme moderne ». Ce que je veux dire, c’est que dans les deux sens, c’est là que se trouve la difficulté : nous portons un regard désobligeant sur ceux qui portent ces vêtements traditionnels, comme s’agissant « d’arriérés », qui auraient stoppé toute évolution au XVIIIè siècle. Nous sommes choqués par leur « acoutrement », sans nous intéresser plus à leur univers mental, pas plus qu’eux-mêmes, sans doute, ne s’intéressent au nôtre. Possible que dans leur esprit, ils ne font que préserver, par un ensemble de précautions vestimentaires, un univers de référence et d’étude, autour d’un ou plusieurs grands maîtres dont, eux-mêmes, ne prétendent pas nécessairement atteindre le degré de sagesse, mais, en tout état de cause, ils s’y efforcent. La « caricature » que vous faites du « Berbère au Schtreimel » est de cet ordre. Si c’est par tel grand maître issu du monde polonais que tel ressortant d’Afrique du Nord trouve « sa voie dans la Torah », qu’est-ce qui, de l’extérieur, nous autorise, nous, Occidentaux « modernes », à porter le jugement qu’il est complètement à côté de ses pompes ou de ses longues chaussettes? Excepté la question du respect de son Minhag, peut-être… Nous sommes, perpétuellement, occupés, dérangés, divertis par tout un tas de préoccupations ou d’activités secondaires, peut-être superficielles (les news, l’actualité, la mode…). Ceux qui ont choisi l’Etude ou quand c’est l’Etude qui s’est imposée à eux, fuient ces futilités. Le problème est qu’ils semblent faire « monde à part » et ne plus se préoccuper du nôtre. Nous « jugent-ils » (certains sans doute) ou, tout simplement, évitent-ils d’être détournés de ce qu’ils pensent être les vraies préoccupations par tout ce que nous représentons? Cet habit relève d’une « mise en condition ». Pas nécessairement, et c’est souhaitable, d’une perte de modestie ou d’une prétention à être « au-dessus ». C’est aussi toute la différence entre la bonté « naturelle » et la quête de sainteté, l’une étant la condition d’entrée vers l’autre. Mais chacun est d’abord « juge » et correcteur de lui-même, avant de voir les « gros défauts » de l’autre…

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