Pessa’h Chéni : Ké zako?

Nous sommes aujourd’hui jour de Pessa’h Chéni, l’un des plus importants de l’année. En effet, à l’époque du Temple, la possibilité était donnée à ceux qui n’avaient pas pu y apporter le sacrifice de Pessa’h pour diverses raisons au moment voulu, de l’apporter le jour de Pessa’h Chéni. Comme une deuxième chance.

Que faisons-nous en ce jour ?

Aujourd’hui, alors que nous n’avons plus le Beit Hamikdach, nous accomplissons deux choses en souvenir :

  1. On consomme de la Matsa. Il est bien de préparer un repas et d’y consommer de la Matsa mais toutes les autres Mitsvot liées à Pessa’h comme éliminer le ‘Hamets ou autre n’ont pas lieu d’être.
  2. Nous ne récitons pas les Ta’hanounim, les supplications, dans la prière. Malgré le fait que par nos fautes, le Beit Hamikdach a été détruit, nous marquons ce jour comme un jour de joie et donc, nous ne récitons pas les Ta’hanounim.

Pourquoi marque t-on cette date ?

L’année suivant la sortie d’Egypte les Bné Israël ont fêté Pessa’h pour la première fois. Néanmoins, seules les personnes n’étant pas impures (par l’impureté d’un mort) pouvaient apporter le sacrifice de Pessa’h. Un petit groupe de personnes se plaignit auprès de Moché en lui montrant à quel point ils étaient déçus de ne pouvoir accomplir cette Mitsva à cause de leur impureté. Moché instaura alors le jour de Pessa’h Chéni comme jour de rattrapage durant lequel celui qui n’avait pas pu apporter le sacrifice de Pessah le 14 Nissan, pourrait le faire le 14 Iyar.

Que peut-on apprendre de ce jour ?

Dans le judaïsme, même une personne qui aurait atteint l’abîme le plus profond peut faire Téchouva, se repentir et revenir dans le droit chemin. Même si l’on atteint la plus grande impureté, il nous est toujours possible de nous purifier. Hachem permet à tout le monde de faire Téchouva. Et c’est là le message de Pessa’h Chéni.

A ce propos, voici une Ségoula pour celui qui se serait éloigné de la Torah afin qu’il fasse Téchouva (Ségoula tirée du Séfer Hazékhira, page 58a au nom du Ari zal) :

Prendre une brique n’ayant jamais été utilisée et la mettre dans le four en même temps que les ‘Hallot de Chabbat. Après la cuisson, laisser de côté la pierre pendant une semaine puis écrire dessus le nom de la personne s’étant éloignée du droit chemin avec le nom de sa mère.

Dire à trois reprises la phrase suivante :
‘’De même que cette pierre a brûlé dans le feu, alors de la même façon, que le cœur d’untel, fils d’unetelle, qui a pris un mauvais chemin, se tourne vers les cieux, vers le bien (vers le bon chemin).’’
On dépose ensuite la pierre près de la tombe d’un Tsadik et on la laisse là-bas.

Source: https://www.hidabroot.fr/pessah-cheni-cest-quoi/

 

 

15 Iyar: PeSSah CHeNi, le PeSSAH de la seconde chance

Le 15 Nissan a eu lieu Pessah. Un mois après est permis à ceux qui se sont purifié entre temps, de célébrer Pessah qui est alors nommé: Pessah shéni, le 15 Iyar.

De nos jours, pour rappeler cette date, on consomme un morceau de matsa en souvenir de Pessah shéni.

Il est utile de rappeler que l’impureté physique n’est pas la seule raison de la non célébration de Pessah en Nissan car, il existe une autre condition: les mâles présents doivent être circoncis.

Pendant toute la traversée du désert, les mâles n’étant pas circoncis, le peuple n’a pu procéder au sacrifice pascal, nous confie Rashi.

S’il existe une deuxième chance pour Pessah, pourquoi n’en existe-t-il pas pour les autres fêtes : shavouoth, souccoth…??? La raison est que si quelqu’un se convertissait entre Pessah et Pessah Sheni, il aurait l’obligation de sacrifier un agneau pour Pessah shéni, tout comme celui qui deviendrait majeur dans ce laps de temps d’un mois, il aurait lui aussi l’obligation de s’acquitter de cette mitsva.

Depuis le deuxième soir de l’Ômer, jusqu’à la veille de Shavouoth, on compte un par un les 49 jours de cette période qui fut sombre étant donné que 24,000 élèves de Rabbi Akiva y trouvèrent la mort, sauf 5 disciples qui furent : Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossi, Rabbi Shim’ôn et Rabbi Eléazar ben Shamouâ.

Que s’est-il donc passé pour que des disciples d’un si grand personnage que le fut Rabbi Akiba fussent frappés d’une épidémie si grande que 24,000 personnes aient disparu de la sorte ?

Les Rabbins du Talmud affirment que ces disciples n’éprouvaient aucune considération vis-à-vis des autres et cet égocentrisme les conduisit vers leur fin.

La maladie qui se propagea parmi eux est, d’après les descriptions du Talmud la diphtérie ou autre maladie infectieuse des voies respiratoires. Cette épidémie se déclara entre Pessah et Shavouoth, et se propagea sur tout le pays où se trouvaient les centres d’études dans lesquels Rabbi Akiva enseignait.

Cette catastrophe nationale fut ressentie sévèrement et cette ambiance de deuil se perpétua.

Un minhag (coutume) fut instauré. Qui est encore aujourd’hui en vigueur dans certaines communautés : étant donné que l’on enterrait ces rabbanim à la nuit tombante pour permettre à tous de travailler dans la journée. La coutume consistait en ce que les femmes s’abstinssent de toute tâche de la tombée de la nuit jusqu’après avoir compté l’omer.

L’épidémie dura dit-on depuis le deuxième jour de Pessah jusqu’au 33ème jour de l’Omer (18 Iyar). Et donc la période deuil s’arrête pour Lag BaOmer selon certains et selon d’autres jusqu’à Shavouoth. Il faut savoir un fait important : aucun des disciples n’est mort le shabbat.

Rabbi Shim’ôn Bar Yohay s’éteignit justement le 33ème jour de l’Omer et Rabbi Akiva décréta que ce jour serait dorénavant une date célébrée dans la joie.

Il est une question à se poser : pourquoi ces disciples qui avaient étudié avec un si grand Tsadik que Rabbi Akiva sont morts pour un simple manque de considération ?

Le Rabbi de Loubavitch enseignait que lorsque ces étudiants voyaient que l’un d’entre eux avait saisi le sens de ce qui avait été enseigné différemment, ils faisaient, par amour du prochain, diligence pour lui faire comprendre le texte comme il fallait.

Et cela vient montrer à quel point nous devons tous nous renforcer dans cet amour du prochain jusqu’à ce que puissions faire abstraction de nous-mêmes pour le prochain.

Dans le sud du pays, Rabbi Akiva enseignait aussi 5 rabbanim de grande valeur et, lorsqu’il vit les désastres causés par cette épidémie, il enseigna avec plus de ferveur encore l’amour du prochain et c’est ainsi, d’après le Talmud que furent sauvés Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossi, Rabbi Shim’ôn et Rabbi Eléâzar ben Shamouâ.

 29e jour du Ômer

Caroline Elishéva REBOUH

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