Olivier Babeau – Ce que cette «vague verte» a d’inquiétant

FIGAROVOX/TRIBUNE – Appuyée sur un projet socialiste qui n’a rien de neuf, la poussée écolo qui a déferlé sur de nombreuses villes de France n’est pas nécessairement une chance pour le pays, ni pour le climat, estime le chroniqueur et essayiste.

Par Olivier Babeau 
publicdomainpictures.net – CC

Chaque semaine, Olivier Babeau décrypte l’air du temps pour FigaroVox. Il est président de l’Institut Sapiens et, par ailleurs, professeur en sciences de gestion à l’université de Bordeaux. Il a récemment publié Éloge de l’hypocrisie (Éditions du Cerf, 2018).


 

En annonçant qu’il était prêt à se ranger derrière le candidat écologiste à la présidentielle de 2022, Olivier Faure a acté la rétrogradation du Parti socialiste au rang de supplétif électoral.

On retiendra bien sûr la vitesse avec laquelle une force politique centrale dans notre pays pendant cinquante ans, qui détenait il y a trois ans encore les clefs de l’Élysée, de l’Assemblée, de la quasi-totalité des régions et de la plupart des départements, a pu être réduite à l’insignifiance.

Mais le plus intéressant est moins la disparition de ce courant politique que sa nouvelle hypostase. Contrairement à ce que beaucoup de caciques (de droite comme de gauche) pouvaient penser, l’existence d’une machinerie partisane incluant militants et élus est moins importante que celle d’une idéologie mobilisatrice. En mal de doctrine, le socialisme vient d’achever sa réincarnation dans un véhicule plus porteur.

L’écologie s’est historiquement construite sur un mouvement de résistance à la modernité des Lumières et au capitalisme.

Par essence réactionnaire, conservatrice et antilibérale, elle avait connu un certain épanouissement avec le national-socialisme, auprès de qui les thèmes de l’anti-cosmopolitisme, du retour à la terre, des valeurs simples et des solidarités ancestrales résonnaient parfaitement.

Le socialisme vert n’est plus un récit d’espoir mais de peur.

En France, le mouvement écologiste a prospéré sur les ruines des idéologies communistes d’abord, et socialistes ensuite. La téléologie socialiste historique, faite de lutte des classes, de lendemains qui chantent et d’espoir de progrès, ne fait plus recette. La promesse s’est radicalement transformée. Il ne s’agit plus d’espérer une vie meilleure, mais de permettre à une poignée d’élus de survivre à la catastrophe qui vient.

L’idée n’est plus de donner aux masses laborieuses l’accès aux merveilles de la technologie, mais de les protéger des menaces supposées qu’elles font peser. On ne promet plus l’accès à un confort supérieur jusque-là réservé à quelques privilégiés, mais on exhorte à abandonner ce confort.

L’activité humaine n’est plus un outil d’émancipation, mais scelle au contraire la culpabilité collective que nous allons devoir expier.

La volonté individuelle doit abdiquer contre la Nature. Le socialisme vert n’est plus un récit d’espoir mais de peur, il a substitué un chemin de croix de renoncement au traditionnel récit de conquête.

Le socialisme traditionnel prenait appui sur l’aspiration au progrès, le socialisme vert utilise quant à lui la peur comme levier. Sont ainsi mêlés dans un même rejet, au mépris de toutes les connaissances scientifiques, les compteurs Linky, la 5G, les OGM, les produits phytosanitaires et le nucléaire.

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