Ben-Gvir vote contre les fonds de coalition du gouvernement israélien dans une nouvelle crise

Le gouvernement israélien a approuvé dimanche 13,6 milliards de NIS (shekels) de fonds de coalition dans le budget national 2023-2024, ce qui représente une augmentation significative du financement des écoles primaires privées et semi-privées haredi et des académies religieuses (yeshivot).

Les fonds sont maintenant envoyés à la Knesset, où ils seront ratifiés dans le cadre du projet de loi sur les arrangements économiques, une loi qui accompagne le budget et sert de package législatif destiné à permettre la mise en œuvre du budget.

Les fonds de coalition font partie du budget national et sont destinés à mettre en œuvre des accords politiques ayant une signification budgétaire. Ils ne font pas partie du budget officiel d’un ministère du gouvernement. Contrairement au reste du budget, ces fonds sont flexibles et peuvent être réorientés relativement facilement, car ils nécessitent une décision du cabinet et l’approbation de la commission des finances de la Knesset, mais pas une modification de la loi budgétaire proprement dite. Plus de 1 milliard de NIS de plus que prévu

Le montant final de 13,7 milliards de NIS est supérieur d’un milliard de shekels par rapport aux prévisions précédentes de 12,5 milliards de NIS. La partie la plus importante des fonds, près de 3,9 milliards, est destinée soit aux yeshivot, qui n’incluent pas d’études séculaires ni de formation professionnelle, soit aux écoles haredi privées et semi-privées qui ne sont pas soumises à la surveillance du ministère de l’Éducation et qui, de facto, ne sont pas tenues d’enseigner les matières scolaires de base, telles que l’anglais et les mathématiques.

Cela marque une augmentation de 29% des institutions qui ne contribuent pas à l’intégration des hommes haredi sur le marché du travail israélien, contre seulement une augmentation de 1% des fonds alloués aux programmes d’intégration des haredim dans le monde du travail et dans la société, selon une analyse de Tal Elovits et Aviad Huminer-Rosenblum du Fonds Berl Katznelson. On s’attend à ce que cela « détourne les étudiants des institutions qui enseignent les matières de base » et « continue d’approfondir la baisse du niveau d’éducation des hommes haredi », a écrit la chef économiste du ministère des Finances, Shira Grinberg, dans un avis déposé la semaine dernière après la révélation des fonds. Le chef du département du budget du ministère des Finances, Yoav Gardos, aurait également écrit un avis critiquant l’allocation des fonds et mettant en garde contre leurs implications à long terme.

Le chef de l’opposition, MK Yair Lapid, a réagi dans une vidéo en affirmant que si les fonds de coalition ont toujours existé, cette fois-ci la somme était sans précédent et était « corrompue, irresponsable et une reddition honteuse à l’extorsion ».

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a balayé les critiques avant la réunion du cabinet, arguant que le gouvernement précédent avait accordé 53 milliards de NIS au parti arabe israélien Ra’am, ce qui rendait l’ampleur des fonds de coalition actuels acceptable.

Cependant, cette affirmation est trompeuse, car les 53 milliards de NIS auxquels Smotrich faisait référence incluaient des fonds liés à plusieurs projets distincts dans le secteur arabe, notamment un plan quinquennal de 30 milliards de NIS qui bénéficiait d’une surveillance, un plan séparé de 1,5 milliard de NIS pour lutter contre la criminalité, et plus encore. De plus, ces fonds faisaient partie de la base du budget, et non des fonds de coalition.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, aurait opposé son veto à l’allocation des fonds de coalition, arguant qu’il n’y avait pas suffisamment de fonds alloués au développement du Néguev et de la Galilée, ainsi qu’au ministère de la Résilience nationale, dirigé par son collègue membre d’Otzma Yehudit, Yizhak Wasserlauf.

Cette question pourrait entraîner une nouvelle crise entre le ministre de la Sécurité nationale et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, après que le parti de Ben-Gvir ait boycotté la Knesset la semaine dernière, arguant d’une réponse insuffisante aux attaques de roquettes en provenance de Gaza. Le boycott a été levé après le lancement de l’opération Bouclier et Flèche.

Les trois ministres d’Otzma, dont Ben-Gvir, Wasserlauf et le ministre du Patrimoine, Amichai Eliyahu, ont voté contre la décision, tout comme les deux ministres de la faction hassidique de Yahadout Hatorah, Agoudat Israël : le ministre de la Construction et du Logement, Yitzhak Goldknopf, et le ministre des Affaires de Jérusalem et des Traditions juives, Meir Porush.

Les ministres d’Agoudat Israël ont affirmé que les fonds de coalition ne répondaient pas aux promesses qu’ils avaient reçues concernant l’augmentation des budgets du système éducatif haredi, selon le porte-parole de Goldknopf.

Les fonds de coalition comprenaient également 1 milliard de NIS destinés au programme phare du parti Shas, la distribution de bons alimentaires aux familles pauvres, malgré l’avis du conseiller juridique Asi Messing déposé la semaine dernière selon lequel le programme était discriminatoire car les critères pour recevoir les bons étaient biaisés en faveur des familles haredi. Les bons alimentaires étaient une promesse de campagne majeure du Shas, et la clause sera probablement modifiée à la Knesset.

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Joseph

Un point sur lequel Ben Zvir a raison , il faut mettre le paquet sur la création de villes juives en Galilée et dans le Néguev.