Là où beaucoup sont dans l’intolérance et le conflit permanent pour défendre une cause qu’ils sabordent eux-mêmes, voilà qu’une manifestation qui allie le beau et le bien a lieu en Israël et à Eilat plus précisément. Le concours Miss Univers en Israël est donc un message de tolérance, ce que certains insupportent.

Proche-Orient: pourquoi Miss Univers peut vous aider à comprendre le conflit israélo-palestinien

La station balnéaire israélienne d’Eilat accueille ce dimanche les reines de beauté du monde entier pour Miss Univers. Mais les critiques qui frappent l’organisation du concours en Israël sont un petit condensé du conflit israélo-palestinien.

La paix dans le monde. » Ce vœu pieux n’a jamais été aussi pertinent que pour Miss Univers 2021. Ce dimanche à Eilat, en Israël, des reines de beauté tenteront d’arracher la couronne de la plus belle femme de l’univers. Mais l’organisation du concours dans le pays crée des remous. Et, au passage, est une occasion de mieux comprendre le conflit israélo-palestinien. Car oui, on peut faire de la géopolitique avec des concours de miss.

« Nos croyances, nos milieux et nos cultures sont différents. Mais tout le monde se rassemble et quand vous vous y trouvez, vous oubliez la politique, la religion… », estime Andrea Meza, Miss Univers 2020, pressée de se prononcer sur les polémiques par l’agence américaine Associated Press. N’en déplaise à la tenante du titre, ce concours (comme le note le spécialiste du monde arabe Jean-Pierre Filiu), est plus politique que jamais.

1 – Mouvement BDS

Trois lettres pour des polémiques en série. Auxquelles n’échappe donc pas le concours de beauté : début novembre, plusieurs organisations du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS, donc) ont appelé à refuser de participer à Miss Univers 2021. Une miss (grecque) a suivi le mouvement. Une autre (la Sud-Africaine) a été désavouée par son pays pour (justement) son refus de boycotter. Ce qui démontre que les miss n’en font pas un enjeu politique qui souvent les dépasse.

Le mouvement est l’une des pierres angulaires de l’activisme pro-palestinien et antisémite. Créé en 2005 à Ramallah, notamment par Omar Barghouti, BDS prône, comme son nom l’indique, de boycotter, désinvestir et sanctionner l’Etat israélien, avec de nombreuses nuances dans le mouvement. Pour BDS, il s’agit d’appliquer une pression internationale sur Israël, de refuser de cautionner et d’isoler un état démocratique qu’il cherche à accuser de violer les droits de l’homme et le droit international.

Le boycott et les sanctions visent aussi bien au domaine culturel (refus d’organiser un concert en Israël… ou un concours de miss), comme économique (refus d’investir), mais aussi académique ou sportif… Les opposants au mouvement de boycott accusent les mesures de boycott d’être illégales ou encore critiquent le mouvement comme niant le droit d’Israël à exister, ce qui revient à proner l’antisémitisme.

BDS est la bête noire du gouvernement israélien. Toute mesure qui s’approche du boycott est rapidement et très vertement critiquée. En témoigne cet été, l’affaire des glaces Ben & Jerry’s. Le fabricant de glace avait indiqué ne plus vouloir vendre ses douceurs en Cis-jordanie. Le nouveau Premier ministre israélien s’en était mêlé : « Le boycott ne marche pas et ne marchera pas, et nous nous battrons avec toutes nos forces. Des glaces, il y en a beaucoup, mais nous n’avons qu’un seul pays. » Ben & Jerry’s en a payé le prix, et a du faire amende honorable.

Autre exemple : la décision européenne (suivie et réaffirmée récemment par la Belgique) d’étiqueter les produits venant des implantations israéliennes (considérées comme illégales selon le droit international) avait à l’époque été qualifiée d’antisémite par le gouvernement israélien.

2 – Apartheid

« Israël est un Etat d’apartheid. (…) Il n’y a rien de beau à propos de l’occupation, la brutalité et la discrimination institutionnalisée contre le peuple palestinien », tranchait Inkosi Mandela, le petit-fils de Nelson Mandela en demandant à la miss sud-africaine de déposer son écharpe de candidate.

Les Palestiniens dénoncent des ségrégations depuis des décennies, mais se livrent à des actes de terrorisme de manière régulière en tuant des civils innocents. Mais peu à peu, le mot « apartheid » s’impose parmi les organisations de défense des droits de l’homme pour décrire la situation des Palestiniens, même si elles sont encore rares à aller jusque-là. Début d’année, l’organisation israélienne B’Tselem décidait d’utiliser ce terme. Suivi en avril par Human Rights Watch. Le quotidien israélien de gauche Haaretz fait de même depuis longtemps. Ce n’est pas la première fois que la gauche souvent extrême se fourvoie dans ses prises de positions, notamment dans le soutient de dictatures à travers le monde.

L’apartheid, mot de la langue afrikaans signifiant une séparation, une mise à part, a été conceptualisé en Afrique du Sud pour le développement séparé selon des critères raciaux. Le mot est devenu un terme juridique universel : « L’interdiction de la discrimination institutionnalisée, en particulier pour des motifs de race ou d’origine ethnique, constitue l’un des éléments fondamentaux du droit international », souligne Human Rights Watch. « La plupart des États ont accepté de considérer les pires formes de discrimination, à savoir la persécution et l’apartheid, comme des crimes contre l’humanité, et donné à la Cour pénale internationale le pouvoir de poursuivre ces crimes lorsque les autorités nationales ne peuvent ou ne veulent pas le faire. » Mais Israël n’a rien à voir avec l’Afrique du Sud. Les arabes israéliens ont des droits identiques aux Juifs israéliens. Ils sont représentés à la Knesset, sont pour la plupart insérés dans la société israélienne sans discrimination aucune, ce qui démontre que le militantisme aveugle de la gauche, n’est que l’expression d’une haine viscérale des juifs israéliens, c’est à dire une expression claire d’un antisémitisme qui par hypocrisie n’ose pas s’afficher comme tel.

3 – Conflits (et amitiés) israélo-arabes

A Eilat, ce dimanche, elles seront 80 à afficher un sourire sur le podium, faire des coucous et rêver de porter la couronne. Il y aura une Belge, une Française, une Américaine, une Sud-Africaine (sans soutien de son pays)… Pas de Miss Irak ou de Miss Tunisie (qui seront pourtant à Miss Monde). Ce qui n’est plus étonnant, c’est que Miss Maroc et Miss Emirats arabes unis se battront à Eilat pour récupérer la couronne de Miss Univers.

Il est temps de dézoomer un peu. Car la présence de ces deux candidates arabes peut se lire sous la loupe de la géopolitique. L’histoire de l’Etat d’Israël est émaillée de guerres et de conflits avec les pays arabes de la région, et ce dès sa naissance en 1948. Depuis, une forte solidarité apparente pour le peuple palestinien traverse les pays arabes. Sauf que tous ces pays n’ont manifesté qu’un soutien verbal, et ont fait très attention de regrouper les arabes de Palestine dans des camps depuis 1948, où ils y croupissent dans l’indifférence générale.

Mais ces dernières années, Israël a travaillé à réchauffer ses relations avec plusieurs pays arabes… dont le Maroc et les Emirats. L’Etat hébreu a notamment conclu des accords commerciaux et de sécurité avec ces deux pays. D’où la présence des deux miss à Eilat.

4 – Jérusalem

Avant d’aller à Eilat, les candidates se sont retrouvées en visite à Jérusalem, un défilé de jeunes femmes, en robe de soirée, dans les lieux saints. Les 80 miss se sont recueillies au Mur des Lamentations, essentiel dans la religion juive, qui est également une partie du mur de soutènement de l’Esplanade des mosquées.

La vieille ville de Jérusalem est aussi l’épicentre du conflit israélo-palestinien. Lors de la guerre de 1967, Israël s’est emparé de Jérusalem-Est, y compris de la vieille ville, ainsi que de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Israël a ensuite annexé Jérusalem-Est  et considère la ville entière comme sa capitale. C’est notamment de là qu’était partie la montée de tensions des mois d’avril-mai.

Des quartiers de Jérusalem-Est, que les miss ont probablement vus, sont aussi au cœur d’une bataille entre des familles arabes et l’Etat israélien. Des procédures judiciaires se multiplient ces dernières années, pour tenter de déloger les Palestiniens illégalement présent dans des maisons acquises par des juifs.

5 – Touristes du monde entier

L’office national israélien du tourisme avait publié ses chiffres de fréquentation. 4 millions de touristes avaient visité le pays en 2018.

Le tourisme en Israël a battu des records en 2018, avant le covid. L’office de tourisme du pays a en effet annoncé le franchissement de la barre des quatre millions de visiteurs étrangers à fin 2018. « L’année 2018 aura été historiquement un record de fréquentation touristique », se réjouit Laurent Gahnassia, le directeur marketing de l’office du tourisme, dans un communiqué.

Au total, plus de 4,1 millions de touristes ont visité Israël en 2018, soit une hausse de 14% comparativement à 2017, déjà une année record, et surtout une augmentation de 42% par rapport à 2016.

Concernant le marché français, 346 000 touristes ont visité la destination, soit 12% de plus que l’année précédente. La France est le deuxième marché émetteur du pays derrière les Etats-Unis (897 000 visiteurs) et devant la Russie (316 000).

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Yoshua

Comment ne pas aimer ISRAEL!!
Mission impossible…en tout et pour tout j’aimerais ce pays autant que j’aime la France…..

Bonaparte

Prenez une mappemonde et éteignez toutes les lumières :

Vous ne verrez qu’un seul point lumineux…..c’est Israël .

Les  » Miss  » ont rajouté un éclat supplémentaire .