Ça s’est passé sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus. Michel Onfray, le philosophe, a reproché à Alain Juppé le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de l’UMP de ne pas connaître le Coran.

Une fois de plus, Michel Onfray pêche pour les gens de gauche par les outrances de ses accusations et en perd du même coup toute crédibilité philosophique ou politique disent-ils dans leur aveuglement.

Après avoir traité Manuel Valls de « crétin » et François Hollande de « plaisantin », après avoir renvoyé dos à dos toutes les gauches qui ne seraient à ses yeux que des « cageots », l’intellectuel qui ne réfléchit plus, semble-t-il, que devant les caméras de télévision ou les micros des stations de radio récidive, en s’attaquant, pour la première fois, au représentant d’un autre bord politique, Alain Juppé de l’UMP.

Une condamnation à mort

 Avec sa morgue habituelle, il s’en est pris, pendant le « Grand journal » de Canal Plus à cet homme de droite qui ose, à sa manière humaniste et républicaine, rappeler que les cinq millions de Français d’origine musulmane ont le droit de vivre sur notre sol, à condition qu’ils fassent les efforts d’intégration nécessaires.

 Or, nous a affirmé Michel Onfray sur un ton péremptoire, un homme politique qui n’a pas lu le Coran n’aurait pas le droit d’avancer que l’islam serait « compatible » avec la République, poussant alors un Alain Juppé déstabilisé à reconnaître spontanément cette lacune avec une honnêteté presque confondante.

 Mais ce n’est pas tout : le philosophe a feint tour à tour la surprise, puis le mépris et la colère, en prétendant qu’un tel « manque cultuel » était « grave » non seulement pour un agrégé de littérature comme le maire de Bordeaux, mais aussi et surtout pour quelqu’un qui aspire à être le futur chef de l’État en 2017.

Et notre intellectuel (j’allais dire « de gauche » alors qu’il ne semble plus savoir où il se situe, lui qui fait désormais le jeu des extrêmes pour les gens de gauche) de balancer sa sentence en forme de condamnation à mort : Alain Juppé, à ses yeux, ne mériterait pas de se lancer dans la course à la présidentielle. Rien que cela.

 

 

Des exigences « hors sol »

On a d’abord envie de rappeler à Michel Onfray que ses exigences sont tellement surréalistes, tellement « hors sol » qu’elles mériteraient de figurer en bonne place dans le roman de politique-fiction de Michel Houellebecq, « Soumission », qui raconte par le menu l’arrivée au pouvoir en France d’un parti « islamiste soft » en 2025.

On a aussi envie de lui dire que cette injonction n’est pas de son niveau et que même une Christine Boutin, par exemple, n’oserait pas demander aux candidats à la future présidentielles les preuves qu’ils ont bien lu la Bible, au prétexte que la France peut se prévaloir de ses racines chrétiennes.

Enfin, on ne peut s’empêcher de douter du fait que les candidats actuellement déclarés à la course à l’Élysée et les autres, ceux qui y pensent sans le dire, en se rasant ou pas, auraient tous fait l’effort intellectuel de lire le Coran en son entier.

On remarquera  par exemple que François Hollande, qui se dit laïc et peu intéressé par les religions n’a jamais évoqué une telle lecture et que Nicolas Sarkozy, de son côté, a encore beaucoup à faire avec la littérature des XIXe et XXe siècles avant d’attaquer les essais puis les ouvrages spirituels.

NDLR – Mais ce que l’on peut dire à l’auteur de cet article, de gauche comme on l’a compris, c’est que l’on doit s’interdire de dire que l’Islam est compatible avec la République, si l’on n’a jamais lu le Coran, si l’on méconnaît l’histoire, et si l’on reste aveugle face aux événements actuels. Bref si l’on méprise la réalité, pour faire dans l’islamo pathie, qui est le corollaire pour beaucoup de la judéo-phobie rebaptisée pour faire plus humaniste d’antisionisme, on est dans la malhonnêteté intellectuelle et morale, ce qui ne gêne pas notre journaliste. 

 Pourquoi pas la Bible ou la Torah ?

On ajoutera qu’Alain Juppé a pris l’engagement (et à ma connaissance, pour l’instant, il est le seul) de lire dans les deux ans qui viennent l’intégralité du Coran, et non pas de s’en remettre à ces fiches de lectures détaillées auxquelles ont recours la plupart des hommes politiques pour gagner du temps et aller à l’essentiel.

Et considérant qu’il aurait fait cette lecture durant ses longues études si elle lui avait été recommandée durant son cursus, le bon élève du professeur Onfray effectuera cette lecture, lui a-t-il promis, même si le texte est particulièrement aride, voire « illisible ».

Dès lors, il sera sans doute l’un des seuls dirigeants politiques français à avoir accompli un tel travail et donc, à être spirituellement prêt pour la grande confrontation avec le suffrage universel, cette grand’ messe républicaine.

Pourtant, contrairement à ce qu’affirme notre éminent philosophe, il me semble que dans une république laïque (NDLR mais de culture judéo-chrétienne comme en attestent les jours fériés nationaux, ou la constitution qui s’inspire des valeurs de cette culture) , lire le Coran en totalité n’est pas une nécessité pour un homme politique français, tout comme celui-ci n’a pas besoin de devenir un exégète de la Torah ou de la Bible pour faire de la politique et prétendre aux plus hautes fonctions.

Car comme l’a fait remarquer finement Alain Juppé à son contradicteur (sans que cette partie de leur dialogue ait été suffisamment soulignée par les commentateurs), on peut tout faire dire à des sourates écrites dans un autre contexte historique, qui avaient davantage pour objet de faire réfléchir que d’être prises au pied de la lettre par des fidèles assoiffés de sang.

Et puis, le maire de Bordeaux a eu raison de rappeler que dans la Bible (qu’il a lue, elle), il existe des textes d’une violence infinie où Dieu recommande de tuer sans exception tous ceux qui ne croient pas en lui (Sodome et Gomorrhe, l’Arche de Noé…).

(NDLR : notre journaliste fait preuve une fois de plus d’ignardise. dans les deux cas Dieu ne recommande rien, il le fait Lui-Même, comme maître de la Création)

Onfray est un « bon client »

Par ailleurs, Michel Onfray, dans ce court débat du « Grand journal », n’a pas hésité, une fois de plus, à se contredire, en expliquant que s’il n’y avait qu’un seul Coran, il y avait bien « deux islams », l’un qui exige une lecture sectaire et dangereuse, et l’autre qui autorise une lecture plus distanciée, et donc plus tolérante.

NDLR – Il a échappé à l’auteur, que ce sont bien ces deux islams qui s’entretuent au nom des mêmes valeurs absolues

 Cette réflexion, communément admise, a mis par terre à elle seule l’argumentaire personnel et agressif du philosophe selon lequel il fallait avoir lu ces sourates ultraviolentes comme préalable à toute ambition présidentielle, histoire d’aller chercher derrière elles, les prétendus messages antisociaux qui rendraient à elles seules incompatible la religion de cinq millions de Français avec les exigences de la République.

Or, devant un tel délire, il ne s’est trouvé personne, ni Jean-Michel Aphatie, ni Antoine de Caunes, pour oser intervenir en expliquant, par exemple, aux téléspectateurs que Michel Onfray poussait sans doute le bouchon un peu loin.

 Il faut dire que sur Canal Plus, comme ailleurs, la course à l’audience pousse à choisir comme invités les personnalités les plus clivantes, et certainement pas les plus intéressantes, histoire de susciter le buzz et la polémique.

(NDLR – Les médias seraient-ils devenus de droite, comme la France ?)

Or, sous cet angle du scandale ou du bashing anti-islam, Michel Onfray est incontestablement l’une des personnalités les plus courtisées des médias qui aiment tant les « bons clients », au même titre qu’un Éric Zemmour, un Michel Houellebecq, un Nicolas Sarkozy ou une Marine Le Pen. 

Par Thierry de Cabarrus
Chroniqueur politique – Nouvel Obs

 

 

 

 

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Fab dici

Quand on lit le Coran, on comprend.
C’est écrit noir sur blanc.

dafiduck

Je rappelle au passage que Michel Onfray a parlé du Coran à Alain Juppé car ce dernier défend le fait d’une compatibilité affirmée entre les principes de l’Islam et ceux de notre république.
De même que ce cher dinosaure de la chiraquie moribonde, prônait il y a encore trois ou quatre ans, que les dirigeants Arabe avaient grandement changé et qu’il serait opportun qu’Israël fasse l’effort de s’en rendre compte.
Dans la même veine plaisante, quelques Français se souviennent encore que ce brave normalien fut condamné, en première instance, à 10 années de prison ramené à un an avec sursis en appel. Et avec ce palmarès, l’homme « honnête » qu’est Alain Juppé aspire à la magistrature suprême de notre pays.

Alors .. Toujours de la compassion pour Alain Juppé ?

Armand

Nous n’avons besoin de personne pour savoir comment est appliqué le Coran au quotidien .
Israël peut en apprendre au monde entier , il suffit qu’il sorte la liste des femmes , des enfants , des vieillards et de citoyens pacifiques , victimes des nazislamistes au nom du coran depuis des décennies .

Nous sommes fatigués de tous ces guignols qui passent leur vie à s’écouter , qui savent tout mais qui sont muets quand des israéliens ou des juifs dans le monde sont assassinés par des criminels sanguinaires au nom du coran .

raf1

Je vois que le politiquement correct sévit.
En effet, lire le Coran permet de constater les appels à la Haine des infidèles et l’islamisation à outrance : L’Islam par l’épée, cette maxime est largement utilisée de nos jours pour rester dans l’ignorance et ce n’est pas en évitant de dire la vérité qu’on adoucira le résultat d’un Djihadisme meurtrier, à part le Coran de nombreux érudits ont démontré sans équivoque que les appels à la violence est inscrite dans ce mouvement qui est loin d’être la religion de la Paix comme nos édiles le considèrent en disant : pas d’amalgame au lieu de dénoncer ce comportement là où il se manifeste comme devraient le faire les musulmans qui, tout comme les allemands sous Hitler n’étaient pas Nazi mais ont voté pour lui.

jacqueline1

Onfray se fout de la gueule du monde.

IL SE PERMET DE DIRE TOUT ET SON CONTRAIRE.

Et les médias applaudissent comme des crétins qu’ils sont, j’ai honte pour eux.

AVT74

Petite rectification:
Sodome et Gomorrhe, ainsi que la génération de Noé n’ont pas été détruits parcequ’ils ne croyaient pas en Dieu. Dieu laisse les hommes libres de croire ou ne pas croire, (libre arbitre).
Ils ont été détruits parcequ’ils étaient arrivés à un tel degré du summum de perversité, jugés nuisibles et irrécupérables, il fallait préserver les générations à venir.
Il est juste que le mode de vie occidental qui, en ce qui concerne les chrétiens se veut tolérant (même si parfois trop tolérant, acceptant que Dieu est le seul juge et que ce jugement est différé au grand jour de l’Eternel), n’est pas compatible avec un islam dont le Coran se veut intolérant envers les infidèles, chrétiens y compris. Ceci discorde avec les propos des musulmans qui se disent tolérants ou modérés. Un musulman qui applique le Coran à la lettre est un terroriste potentiel. Comment concillier ces 2 grandes religions sans l’aide de Dieu… c’est impossible à vues humaines.