LA DERNIÈRE FRAPPE ISRAÉLIENNE A-T-ELLE PROUVÉ QUE LE S-300 DE FABRICATION RUSSE ÉTAIT INEFFICACE?

Le radar a une portée de détection de plusieurs centaines de kilomètres et les missiles pourraient intercepter des cibles jusqu’à 200 km. 

Les gens regardent les systèmes de missiles de défense aérienne S-300 lancer des missiles

Les gens regardent les systèmes de missiles de défense aérienne S-300 lancer des missiles lors de la compétition «Keys to the Sky» lors des Jeux internationaux de l’armée 2017 sur le champ de tir d’Ashuluk près d’Astrakhan, en Russie, le 5 août 2017.. (crédit photo: REUTERS / MAXIM SHEMETOV)

On rapporte des frappes aériennes, lundi matin, près de Damas et de Homs, selon les médias syriens. La Syrie a accusé Israël de ces frappes aériennes. Les frappes aériennes ont eu lieu quelques heures à peine après que des images satellites d’ImageSat International ont montré quatre systèmes de défense antimissile russes S-300 près de Masyaf, non loin de l’endroit où les frappes aériennes ont eu lieu.

La batterie S-300 a été fournie à la Syrie par la Russie à l’automne 2018 après qu’une frappe aérienne israélienne à Lattaquié a débouché sur des tirs de la défense aérienne syrienne, abattant un avion russe avec un S-200, faisant 15 tués parmi personnel russe hautement qualifié en renseignement aérien. Le système d’armes a été fourni par la Russie comme un message à Israël après que Moscou a vertement condamné Israël pour ses frappes aériennes, qui auraient conduit à l’erreur syrienne et à la chute provoquée de l’avion.

Cependant, au cours des neuf derniers mois, le système n’a pas été déclaré comme opérationnel. Les choses ont changé le 30 juin (hier) lorsque les photos ont montré quatre des S-300 et un système radar déployé. Le radar a une portée de détection de plusieurs centaines de kilomètres et les missiles pourraient intercepter des cibles jusqu’à 200 km. La zone de Masyaf où les missiles ont été mis en place n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres d’une zone qui aurait été touchée par la Syrie lundi matin.

Cela montre que les frappes aériennes ont ciblé une zone située juste sous le nez de 4 S-300 parés à toute éventualité. Comme le mentionnait certains reportages, si le système était opérationnel, pourquoi des frappes aériennes peuvent-elles avoir lieu si près du système? Cela soulève également des questions quant à savoir si les frappes aériennes montrent que la défense aérienne de la Syrie est toujours traditionnellement aussi inefficace et si elles ont été conçues pour envoyer ce message. Par le passé (proche), les frappes aériennes avaient été réduites, à la suite de la colère de septembre due à la chute de l’avion russe. En outre, Israël et la Russie ont eu de fréquentes discussions sur la Syrie et sur les préoccupations d’Israël concernant l’enracinement de l’Iran.

Israël a dit qu’il ne voulait pas que l’Iran construise plus de bases ou transfère des armes à travers la Syrie. Selon l’ex-chef d’état-major Gadi Eisenkot dans une interview au New York Times, Israël a mené plus de 1 000 frappes au cours des dernières années. Israël a récemment accueilli le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, et son homologue russe Nikolaï Patrushev à une réunion de haut niveau. Les discussions ont porté sur la Syrie et la région. Les messages de Jérusalem sont bien connus. Damas sait également qu’en hébergeant des bases iraniennes et en permettant à l’Iran de se retrancher continuellement, cela crée des tensions.

Les frappes aériennes du lundi étaient très étendues, dans une zone de plus de 160 km, entre Homs et Damas. Leur ampleur – et des informations selon lesquelles ils auraient tué des civils en Syrie – soulève des problèmes. Ils semblent également montrer que le système S-300 n’était (soit) pas efficace, soit n’était pas encore activé. Il est peut-être opérationnel, mais pour une raison quelconque, le régime syrien et son allié russe ont choisi de conserver les lanceurs au même endroit, visibles par les satellites. C’est également un message du régime syrien selon lequel les lanceurs sont à découvert et que tout le monde sait où ils se trouvent. Avec quatre lanceurs, les Syriens ont la capacité de suivre jusqu’à une centaine d’objectifs et d’atteindre apparemment plusieurs de ces objectifs simultanément avec le système.

Les frappes aériennes du 1 er juillet pourraient être un tournant décisif ou la preuve que la situation évolue rapidement. Ce qu’elles démontrent clairement, c’est que la Syrie peine toujours à utiliser son système de défense aérienne plus perfectionné, ou craint de l’activer et de le mettre en péril  face à d’éventuelles représailles. Par exemple, selon un rapport publié en mai par Ynet, un système Khordad n°3 déployé par l’Iran – qui aurait atterri dans la base T-4 – attendait d’être déballé en avril, avant d’être pulvérisé par une frappe aérienne. Le Khordad III est semblable au S-300 à certains égards et constitue une menace. Les S-300 près de Masyaf n’ont pas été endommagés le 1er juillet, selon des informations rapportées.

PAR SETH J. FRANTZMAN
 1ER JUILLET 2019 11H49
—–

Le déploiement du système S-300 est achevé sur le sol syrien, selon Israël

Photo de Une : aftermath of alleged Israeli airstrike near Maysaf, Syria on April 13, 2019

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

4 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
David de massada

je ne comprends pas pourquoi on critique ces antimissiles qui ne fonctionnent pas bien , au contraire il faut arrêter de critiquer ces lanceurs et être tres satisfait et en profiter pour leur régler leur compte avant que les russes haussent le ton.

SHELOMO

Décidément, les Slaves ont une opinion désastreuse des arabes! Les Turcs, à eux les S400, les Iraniens aussi, mais les arabes, que du produit à date de péremption hautement dépassée. Et ça se dit être des amis. ):

gigi

Situation difficile à décrypter. Entre les intentions présumées et les faits vérifiés, il y a une large place pour la spéculation. De toutes les façons, si la Russie veut conserver une présence tranquille en syrie, elle a intérêt à une limitation de la présence iranienne dans ce pays, car l’Iran n’a aucun intérêt à une normalisation de la situation dans la région.

Par ailleurs, je ne suis pas sûr que la Russie voie d’un très bon oeil l’Iran s’installer en Méditerranée.

Bonaparte

Si les russes font des  » cadeaux  » aux iraniens posons nous les bonnes questions .

Je n’ai jamais vu Poutine se déguiser en Pére Noël pour qui que ce soit .