Tout en insistant sur la question nucléaire, l’Iran construit des missiles plus précis – et les utilise

Téhéran intensifie ses mises à niveau nucléaires pour générer une crise et faire pression sur la nouvelle administration Biden, de façon à ce qu’elle conclue un accord hâtif «sans conditions». Son ministre des Affaires étrangères Javad Zarif a rejeté l’offre du président élu Joe Biden de rejoindre le pacte nucléaire de 2015 (JCPOA) avec l’Iran, abandonné en 2018 par Donald Trump, en refusant sa réserve – le strict respect de ses termes. Cependant, le « strict respect » de la part des États-Unis est exactement ce que recherche l’Iran, à savoir une relecture textuelle du document original de 2015 basé sur la stratégie de l’administration Obama, qui omettait sciemment de faire référence aux menaces non nucléaires de l’Iran contre la stabilité régionale, telles que les missiles.

Après tout, Biden, en tant que vice-président, faisait partie de cette stratégie. Les extrémistes à Téhéran, qui gagnent contre la faction favorable à la diplomatie du président Hassan Rohani et de Zarif, ont été encouragés à croire que Biden resterait dans la ligne d’un commentaire qu’il a fait dans une interview le 1er décembre.

Tout en proposant de rejoindre l’accord nucléaire avec l’Iran, Biden a ajouté: «Écoutez, on parle beaucoup de missiles de précision et de toute une gamme d’autres choses qui déstabilisent la région», mais le fait est que «le meilleur moyen d’obtenir la stabilité dans la région », c’est de se concentrer sur « le programme nucléaire ».

Depuis 2015, l’Iran, libre de toute contrainte, a amélioré la létalité, la portée et la précision de ses missiles, les transformant en un outil majeur pour affirmer sa domination dans la région et les remettre à des séides, en particulier le Hezbollah libanais, pour poursuivre le travail de perturbation régionale des intérêts des États-Unis et de ses alliés régionaux. La République islamique avait posté son cerveau le plus brillant, Mohsen Fakhrizadeh, (qui a été éliminé le mois dernier) au sommet de non pas un – mais deux – projets nationaux principaux: son programme d’armes nucléaires et aussi son développement de missiles, un indicateur de l’importance que l’Iran attache aux deux branches.

L’année dernière, DEBKAfile a cité des experts américains du renseignement qui ont révélé que la destruction, le 14 septembre, des raffineries de pétrole saoudiennes à Abqaiq, la plus grande du monde, et de son principal champ pétrolifère, a été causée par des missiles de croisière iraniens de haute précision lancés depuis l’Irak – et non par des drones houthis comme largement rapporté. La production pétrolière du royaume a été réduite de moitié en quelques minutes. Le 22 novembre 2020, un seul missile de croisière à longue portée tiré par les supplétifs de l’Iran au Yémen, les Houthis, a attaqué une installation d’Aramco près de Djeddah. Entre ces attaques – et depuis -, des missiles et des drones Houthis fournis par Téhéran accablent constamment l’Arabie saoudite voisine.

Les Saoudiens et leurs alliés du Golfe insistent tous pour que l’administration Biden élargisse toute recherche de rétablissement de l’accord nucléaire de façon à inclure l’arsenal de missiles de l’Iran et d’autres outils visant à déstabiliser leurs régimes.

Les nouveaux produits importants qui continuent de sortir des ateliers dirigés par les gardiens de la révolution iraniens comprennent des missiles polyvalents tels que le Haj Qasem Abu Mahdi, Khoramshahr, Hoveizeh et Raad, qui offrent tous de nouvelles capacités importantes, en particulier une précision améliorée.

Les deux premiers, dévoilés le 20 août, ont été baptisés en l’honneur du chef d’Al Qods Qasem Soleimani et du chef de la milice irakienne Abu Mahdi al-Muhandis, tous deux tués par une frappe de drone américain en janvier 2020 à l’aéroport de Bagdad. Le Haj Qasem est un missile balistique sol-sol doté d’un moteur-fusée à combustible solide et d’une portée de 1 400 kilomètres. Haj Abu Mahdi revendique une autonomie de 100 kilomètres. Les photos semblent représenter ce dernier lancé à partir d’un conteneur monté sur camion, suggérant un rôle de défense côtière supplémentaire contre les navires ennemis. Ils ont été dévoilés peu de temps après que l’Iran a publié des images d’un test de ce qui était censé être une version plus récente de son missile balistique sol-sol Khorramshahr à moyenne portée. Il est censé avoir une portée d’environ 2000 kilomètres et transporter plusieurs ogives, bien que cette dernière caractéristique n’ait pas encore été vérifiée de manière indépendante.

Le Ra’ad iranien (à ne pas confondre avec le Ra’ad pakistanais) est un missile antinavire d’origine chinoise, entré en service en 2007 et ayant une portée rapportée de 350 kilomètres.

L’arsenal de missiles amélioré de l’Iran en a fait une menace beaucoup plus grande pour la présence américaine dans la région qu’il ne l’était en 2015. Ses missiles balistiques sont de plus en plus enfouis et dispersés et peuvent être transportés sous un déguisement en camions civils. L’Iran possède le savoir-faire technique et la base industrielle pour développer et déployer rapidement des missiles balistiques d’une portée dépassant largement les 2 000 kilomètres.

L’Iran est également susceptible de dévoiler bientôt une gamme de missiles de croisière supersoniques anti-navires et d’attaque terrestre qui rendront encore plus difficile la lutte contre les missiles de croisière iraniens à basse altitude. L’Iran a transféré le matériel et le savoir-faire essentiels des missiles à ses alliés et supplétifs chaque fois que possible.

Son programme spatial a de forts aspects militaires. À un moment donné, l’Iran devrait tester des fusées à combustible solide à longue portée prêtes pour l’ICBM sous le couvert de lanceurs spatiaux.

 Le chef suprême de l’Iran, Ali Khamenei, a clairement indiqué le 24 novembre qu’il n’autoriserait jamais la réduction de son programme de missiles.

Le 3 décembre, le parlement iranien a adopté une loi ordonnant une augmentation immédiate de son enrichissement d’uranium à des niveaux de 20% plus proches du carburant de qualité militaire et interrompant les inspections internationales, à moins que les sanctions américaines ne soient levées d’ici février.

Les mesures parlementaires ne lient ni Khamenei ni son régime. Cependant, leur promulgation, ainsi que le rapport de l’AIEA selon lequel l’Iran prévoit d’installer trois groupes de centrifugeuses IR-2m avancées dans l’usine souterraine de Natanz, sont conçus pour simuler un climat de crise de façon à mettre sous pression le nouveau président américain.

Adaptation : Marc Brzustowski

While harping on the nuclear issue, Iran builds more precise missiles – and uses them

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Moshé

N’y aura -t-il que la solution extrême d’un bombardement nucléaire pour refroidir ces Iraniens, arriérés mentaux forcenés, « masochiites » et fanatiques ?