Depuis le début de l’année, 28 juifs toulousains sont partis vivre en Israël. Depuis 2016, ils sont moins nombreux à s’exiler. / DDM illustration.

Les juifs toulousains sont moins nombreux à immigrer en Israël qu’il y a quelques années. En revanche, un nouveau phénomène apparaît : une immigration intra-urbaine.

Il y a un an, comme des centaines de juifs toulousains avant eux, Sarah* (prénom d’emprunt), son mari et leurs trois enfants ont quitté Toulouse pour Tel Aviv.

L’idée de l’Alya (l’immigration en Israël) a progressivement fait son chemin. «Nous sommes partis car mon mari voulait vivre dans ce pays et pour la plus mauvaise des raisons : la trouille. Je l’ai fait pour mes enfants, j’en avais marre d’avoir peur et de voir des militaires devant l’école», explique Sarah.

Si les attentats de 2012 ont constitué un réel traumatisme, ce sont toutefois ceux de Nice en 2016 qui seront l’élément déclencheur. «On s’est dit que désormais, où qu’on aille, nous étions en danger. Nous n’avions plus les moyens d’assurer notre sécurité.»

Le départ de la famille s’est donc fait assez précipitamment. À l’image des Alyas qui ont eu lieu de 2012 à 2015. «À partir de 2012, avec ce qui s’est passé à l’école Ohr Torah et ailleurs en France, les départs se sont accélérés. Il s’agit souvent de familles qui ont eu peur de la tournure des événements. On pourrait presque dire qu’il s’agit d’une génération de sacrifiés : ils sont partis pour leurs enfants», explique Yves Bounan, président du Consistoire de Haute-Garonne.

Le pic de départs a été constaté en 2015 : cette année-là, 168 Toulousains ont rejoint Israël. Depuis 2016, un net ralentissement a eu lieu : ils étaient 48 à faire leur Alya l’an dernier, et «seulement» 28 départs ont été enregistrés depuis le début de l’année. Si le nombre d’Alyas est enregistré via les certificats de judaïté exigés par l’État israélien, aucune donnée n’est en revanche disponible concernant les départs vers d’autres pays. Le profil des candidats à l’exil a changé explique Yves Bounan.

«Aujourd’hui, les personnes qui partent préparent leur départ de façon plus réfléchie. Elles prennent des cours d’hébreu, se renseignent sur l’immobilier. Elles ne partent pas de façon précipitée comme c’était le cas entre 2012 et 2015.»

«Il s’agit souvent de jeunes couples qui organisent leur départ longtemps à l’avance», ajoute Franck Touboul, président du Conseil représentatif des institutions juives de France de Midi-Pyrénées.

Jacques, Toulousain de 50 ans, s’installera à Tel Aviv à la fin du mois de novembre. Il rejoindra une grande partie de sa famille déjà là-bas. Une décision motivée par une opportunité professionnelle. «Je ne pars pas parce qu’on ne veut plus de moi en France, mais parce que je veux démarrer quelque chose en Israël.»

Toutefois, le Toulousain l’affirme : la vie en France est devenue difficile. «Il y a une ambiance nauséabonde actuellement. Il m’est arrivé de me balader avec une kippa et de me faire insulter. C’est quand même fou en 2018, que ce soit un problème d’être juif !»

Jacques pourra désormais vivre sa religion sereinement, même s’il est conscient des difficultés qui l’attendent. «Je vais devoir me confronter à la mentalité israélienne qui est très différente de la mentalité Française.»

Sarah ne le conteste pas : elle aussi a vécu des moments difficiles depuis son arrivée en Israël. Elle doit cumuler deux jobs pour parvenir à joindre les deux bouts et se sent très souvent comme une émigrée.

Toutefois, le bonheur de ses enfants suffit à dissiper ses doutes. «Notre sentiment d’apaisement est réel. Nos enfants sont complètement épanouis et intégrés. Nous avons le sentiment d’être à notre place.»


Pas de retours en terre toulousaine

En région parisienne, on estime qu’environ 20 à 30 % des juifs partis faire leur Alya sont finalement revenus en France.

Pour le moment, à Toulouse, aucun retour n’a été enregistré. «Certains font toutefois des allers-retours pour gérer leur activité professionnelle.

Il s’agit notamment des chefs d’entreprise. Un phénomène qui concerne 5 à 10 % des Toulousains», précise Franck Touboul. Par ailleurs, un phénomène de migration à l’intérieur des villes s’est développé ces dernières années. Il est lié à l’augmentation des agressions antisémites (lire article ci-contre).

Julie Philippe

ladepeche

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Bonaparte

Si vous voyez un Juif bouger c’est parcequ’il fuit l’antisémitisme .

Ce dernier comme la peste , peut se déclarer à n’importe quel moment et n’importe où .

Tel un certain mohamed merdah sorti des égoûts de Toulouse et qui est en train de brûler en enfer .

Ixiane

Elie, je me délecte à vous lire chaque fois !  » excitant nos plagieurs de notre survie obstinée  » …. leur jalousie les égare et ils finiront par  » crever »

david hepner

israël c’est pire qu’à toulouse

Haroun le Rachid

En écrivant cela, vous n’avez ni prouvé ni démontré

NORBERT LACHKAR

JE LE DIS UNE NOUVELLE FOIS,IL FAUDRAIT QUE TOUS LES JUIFS PARTENT DE FRANCE ET QUE S’Y INSTALLE LE FRONT NATIONAL POUR REGLER TOUS LES PROBLEMES ,CAR LA FRANCE EST UN PAYS QUE NOUS AIMONS ET NOUS SOMMES TRISTES DE VOIR L’ETAT DANS LEQUEL IL SE TROUVE.NOUS ESPERONS QUE LES FRANCAIS REAGIRONT POUR RETROUVER LEUR IDENTITE.

Amouyal

Ce n est pas l exil des toulousains! C est le retour i nexorable des enfants de Rachel a la maison , apres l exil a toulouse a brest ou ailleurs

valentin

Pour qu’un maximum des Juifs Français passe le pas, il leur faudrait de bons retours sur ceux (les Olims) qui eux, sont partis en Israël….

Jankel

Il y a les nouveaux pessimistes qui seront en Israël quand les optimistes seront pris en « Yougofrance » « snipés » par les Muzz!
Un type qui pense AUJOURD’HUI, qu’on est mieux sans armes, ni protection police-armée en Diaspora qu’en Israël, armé jusqu’au dents et droit de tuer tout ennemi, surtout le veule, n’est ni pessimiste ni optimiste ! c’est un crétin pleutre.

Élie de Paris

Certains de nous autres, Juifs, avons développé un sens aigu de l’anticipation.
Nous Sages disent : » Qui est sage ? Celui qui  » aperçoit » le futur.  »
Le Temps s’empile et est idiot celui qui ne grimpe pas sur le sommet, pour voir voir, mieux, d’où nous venons, où nous (en) sommes, et où nous allons.
Notre motricité nous sauve, non ?
Cette balade que le Seigneur nous a imposée trouve son origine de bougeotte chez le père d’ Avraham, Terah’, et il ne faut pas croire tout ce qui se dit sur le boulevard Arago sur lui.
Son fils, notre grand papy, lui aussi, etait un révolutionnaire exalté,. Dieu avait besoin de cette descendance là pour réaliser Son projet. Bonne pioche.
Toujours là, la nuque ankylosée, apres moult exils, survivant en petit nombre, avec notre petite sacoche de docteur parcourant la campagne, nous n’avons cessé de porter les soins spirituels, excitant nos plagieurs de notre survie obstinée. Nous étions, bien avant l’heure, des internationaux, usant de pigeons voyageurs pour jouer les agents de change, les assureurs, propageant les sciences, la spiritualité, le monothéisme,… et les responsas de Géants de la Torah.
Alors, aujourd’hui, Toulouse ne reflète que, Ô mon Païs, l’appel de Dieu à travers Ses Prophètes. On bat le rappel. Partout.
Et c’est bien pour Ce rappel qu’on doit rentrer. Pourquoi attendre que la Providence nous inflige des menaces douloureuses ?
( 6000 ans, durée de cette Ère, font 120 Jubilés. En 5760, nous sommes entrés dans la derniere « année shabbathique » de l’histoire du 119ème « jubilé ». Et nous devons rentrer… Vivants.).