French lawyer Gilles-William Goldnadel poses at his office on February 10, 2015 in Paris. AFP PHOTO / JOEL SAGET (Photo by Joël SAGET / AFP)

Goldnadel: «Lettres ouvertes à Obama, aux juges de Sarkozy et à Décathlon»

FIGAROVOX/CHRONIQUE – Le chroniqueur et avocat fustige cette semaine tous ceux qui font preuve d’une intolérance décomplexée, se sachant appartenir au camp du bien. Il répond ainsi aux commentaires de Barack Obama sur l’origine ethnique de Nicolas Sarkozy, aux magistrats qui s’en prennent à l’ancien président, et à la marque Décathlon qui boycotte la chaîne CNews.

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son dernier ouvrage Névroses médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée est paru chez Plon.

Sans vouloir attenter au secret de la correspondance auquel je tiens comme tout à chacun, je voulais vous faire part de la teneur des courriers que j’ai tenu à adresser à des gens qui voudraient passer pour gentils et qui souvent y parviennent, du moins dans le monde virtuel de la gauche médiatique.

J’ai adressé la première de mes lettres ouvertes à l’ancien président Obama, véritable chouchou du Monde et du New York Times réunis, et dont la lecture des mémoires que paraît-il on s’arrache m’a inspiré des sentiments pour le moins mélangés, touchant au portrait qu’il a cru devoir faire de notre Sarkozy: «Monsieur le Président et ,si j’ose, cher Barack, je sais bien que les personnalités politiques de droite peuvent être moquées impunément. Le président honni des États-Unis jusqu’en janvier en est le témoin vivant. Avant lui Charles de Gaulle, Ronald Reagan et Margaret Thatcher ne peuvent plus témoigner de la manière dont ils furent maltraités, l’Histoire leur a cependant largement rendus justice.

Mais tout de même, vous avez une drôle de manière de traiter Nicolas Sarkozy. Je vous cite:

«Sarkozy était tout en emportements émotifs et en propos hyperboliques. Avec sa peau mate, ses traits expressifs, vaguement méditerranéens (son père était hongrois, son grand-père maternel juif grec), et de petite taille (il mesurait à peu près 1,66 m mais portait des talonnettes pour se grandir), on aurait dit un personnage sorti d’un tableau de Toulouse-Lautrec. Les discussions avec Sarkozy étaient tour à tour amusantes et exaspérantes, ses mouvements perpétuels, sa poitrine bombée comme celle d’un coq nain».

Toujours estomaqué par la manière particulière dont l’homme de droite Sarkozy était traité, j’ai adressé ma seconde missive publique à l’actuel représentant du Syndicat de la Magistrature.

En dehors du fait que vous êtes autrement plus délicat dans votre «Une terre promise» avec le sultan ottoman Erdogan que vous trouvez «cordial» et «attaché à la démocratie»! qu’envers le quart de petit juif grec, mon imagination est impuissante à décrire les réactions de votre New York Times ou de mon Monde, si par extraordinaire l’ancien président français s’était hasardé à railler votre physique jusqu’à vous tenir pour infirme tout en soulignant vos origines ethnico-religieuses.

Très respectueusement vôtre.».

Toujours estomaqué par la manière particulière dont l’homme de droite Sarkozy était traité, j’ai adressé ma seconde missive publique à l’actuel représentant du Syndicat de la Magistrature.

Ce syndicat a en effet cru devoir adresser le 20 novembre écoulé un courrier au Conseil Supérieur de la Magistrature pour dénoncer «une forme de pression inacceptable et intolérable» sur les magistrats instructeurs émanant de l’ancien président actuellement poursuivi.

Ce dernier, en sa seule qualité de justiciable, et après que son principal accusateur Takkiedine soit revenu sur ses accusations le concernant dans l’affaire libyenne, a dit tout le mal qu’il pensait de cette procédure diligentée à son encontre et de la méfiance que lui inspiraient les magistrats poursuivant.

Que reproche-t-on à Nicolas Sarkozy dans l’affaire des « écoutes » ?

Pour la première fois, un ancien président français est jugé pour corruption. Nicolas Sarkozy doit comparaître dans l’affaire des « écoutes » jusqu’au 10 décembre. Mais qu’est-ce que la justice lui reproche ? On fait le tour de l’affaire dans Factu.

C’est donc dans ce cadre dénué de toute aménité particulière que le syndicat de magistrats a cru y voir «une atteinte à l’indépendance des juges d’instruction spécialisés en matière économique et financière».

Saisissant ma plume après l’avoir trempé dans une encre, j’en conviens, assez encolérée, j’écrivais au représentant syndical et magistrat ce passage que je reproduis un peu édulcoré:«J’ai beau savoir que l’indécence et l’inversion des rôles était dans l’ADN de l’extrême-gauche, je ne soupçonnais pas que vous puissiez trouver l’audace d’en remontrer encore en matière d’indépendance judiciaire. On n’est nullement obligé d’apprécier Nicolas Sarkozy. Ni l’homme ni son style. Ni la manière dont il a exercé le pouvoir. Nul n’est contraint de lui accorder le bon Dieu sans confession.

Je n’ai pour ma part jamais rencontré notre créateur et les confidences que j’ai reçues de mes clients qui ne sont pas tous des saints estampillés, je les garde pour moi. Mais le syndicat de magistrats que vous représentez était la dernière organisation qui pouvait se permettre d’écrire au Conseil Supérieur de la Magistrature touchant l’indépendance des juges en général et Nicolas Sarkozy en particulier. Je ne suis pas le plus mal placé pour devoir vous rappeler ce que vous semblez avoir curieusement oublié.

Ma dernière lettre très ouverte a été adressée en poste restante à un certain Yann (…) qui officie pour la communication de la maison « Décathlon »

Sur votre Mur des Cons qui fera date dans l’histoire de la dépendance politique et idéologique de la magistrature que vous représentez, vous avez punaisé Nicolas Sarkozy au milieu de personnalités politiques que vous détestez et de parents de victimes assassinées. Nicolas Sarkozy et certaines autres personnalités politiques épinglées sur votre panneau syndical, que j’ai l’honneur de représenter, ont parfaitement raison de ne pas se sentir en sécurité, si, par un hasard funeste, ils se retrouvaient dans le cabinet d’instruction ou poursuivis par des magistrats appartenant à votre organisation, quand bien même ils n’auraient strictement rien à se reprocher.

lire la suite dans https://www.lefigaro.fr/vox/societe/goldnadel-lettres-ouvertes-a-obama-aux-juges-de-sarkozy-et-a-decathlon-20201123?

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4 Commentaires
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Jacques

bravo maître pour votre plaidoirie surtout la lettre ouverte à l’adresse de monsieur Obama pour un ancien President des États Unis qui a eu droit au prix Nobel de paix!!!

SABBAH

Vous avez raison Maitre Golnadel et vos écrits à l’égard de la magistrature concernant le Président Sarkozy et Barack Obama qui n’aura jamais l’intelligence ni la classe du Président Sarkozy. Obama fut un piètre Président qui a inoculé le venin de la gauche dans le Parti démocrate, le 1er aux EU, et qui n’aura rien fait pour l’Humanité si ce n’est de pactiser l’Iran .

sam

Bravo Monsieur Goldnadel. !!!!

yacotito

Il a une sacrée belle plume, Gilles-William Goldnadel. Il réussit à nous instruire tout en nous faisant rire.