Le gouvernement français veut gagner la bataille du discours contre le djihadisme, et les armées sont mobilisées pour traquer l’organisation Etat islamique sur les réseaux, comme sur le terrain des opérations. Mais cette tâche s’annonce considérable, car selon nos informations, plusieurs milliers de sites, francophones uniquement, sont déjà attribués au groupe terroriste sunnite.

Une photo postée le 31 mai sur un site Internet proche de l'EI.

Une photo postée le 31 mai sur un site Internet proche de l’EI. Uncredited / AP

Selon des sources proches du ministère français de la défense, au moins 2 600 sites internet liés à l’Etat islamique ont été recensés dans la seule langue de Molière, sachant que le groupe inonde également la Toile de sites porteurs de messages en anglais et en arabe.

De plus, selon les chiffres obtenus par Le Monde, les cellules de propagande de Daech [acronyme arabe de l’EI] produisent de l’ordre de 40 000 tweets en français par jour. Le groupe aurait déjà ainsi accumulé 2,8 millions de followers francophones, ce qui ne veut pas dire autant de sympathisants. En effet, une même personne peut avoir plusieurs identités et suivre des dizaines de comptes. Par ailleurs, ce nombre peut recouvrir de simples curieux – quelle qu’en soit la raison – comme des militants.

« Contre-propagande »

L’urgence, estime l’exécutif à Paris, commande de diffuser un « contre-narratif »,que les militaires nomment plus prosaïquement une « contre-propagande ». Des moyens supplémentaires sont prévus dans le cadre de la révision de la loi de programmation militaire 2014-2015, examinée en séance à l’Assemblée nationale à partir de jeudi 4 juin. Les équipes « cyber » des états-majors vont être de nouveau renforcées d’environ 1 000 personnes, et de 300 rien que pour la contre-propagande.

Le discours est une arme en soi pour le groupe Etat islamique, estiment les experts de la défense. Pensée de façon centralisée, la propagande se déploie distinctement des attaques informatiques émanant des hackeurs musulmans du monde entier. Du côté de l’armée française, les « psy-ops », les opérations psychologiques classiques, ont depuis quelques années un prolongement dans le cyberespace, et l’armée a défini avant l’apparition de l’EI une doctrine générale en matière d’influence. Le « Concept interarmées des opérations d’information », rédigé en 2008, distingue ainsi quatre types d’« infos-cibles » dans les actions de guérilla : les « non-engagés indécis », les « sympathisants passifs et hostiles aux opérations des forces amies », les « forces militaires ennemies », et les« sympathisants résistants » engagés directement contre les forces amies.

Le Monde.fr

 

 

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