Les prévisions économiques mondiales s’assombrissent.

Avant leur première réunion depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le FMI et la Banque mondiale sont pessimistes.

Les traditionnelles « sessions de printemps » organisées par les deux plus grandes organisations financières internationales auront rarement été aussi tendues. Se déroulant à Washington, le siège du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, ce rendez-vous réunira à partir de demain des milliers d’experts de toute la planète, en format hybride – en présentiel et à distance. Alors que les motifs d’inquiétude ne manquaient pas depuis plusieurs mois à cause de la reprise de l’inflation due à la décrue de la pandémie, la guerre en Ukraine a encore assombri le contexte économique.
« Il s’agit de l’environnement le plus complexe de notre époque », a déclaré cette semaine Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. Pour cette Bulgare qui a succédé à Christine Lagarde en 2019, la juxtaposition des conséquences de la crise sanitaire – qui perdure, notamment en Chine – et de celles du conflit pourrait engendrer « un changement tectonique, par la fragmentation des économies mondiales en blocs géopolitiques distincts ». Le Fonds (qui rassemble 143 pays, soit 86 % du PIB planétaire) vient d’abaisser son estimation de la croissance mondiale à 4,4 % en 2022.

Quatre chocs simultanés plus le séisme allemand

L’institution exclut néanmoins à ce stade la possibilité d’une récession pour l’année suivante. Mais la plupart des économistes la redoutent. « Quatre chocs se produisent simultanément, explique Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Management. Le premier dans l’énergie, qui provoque une réallocation des ressources pour faire face à la hausse des prix. Le deuxième résulte de l’incertitude globale, comme en témoigne l’effondrement en mars des indices qui mesurent la confiance des ménages. Le troisième est dû au durcissement des politiques monétaires et à la remontée des taux d’intérêt. Quant au quatrième choc, il est provoqué par le ralentissement brutal de la Chine. » Selon lui, il faudrait même y ajouter un cinquième séisme : la profonde désorientation de l’Allemagne, dont le modèle reposait jusqu’ici sur son approvisionnement en Russie en matières premières énergétiques peu chères. « La Chine et l’Allemagne sont les deux plus grands exportateurs du monde ; elles ne pourront plus jouer leur rôle de locomotives », avertit-il.
Si l’inflation sévit partout, pour atteindre 7,5 % en mars dans la zone euro (4,5 % en France), elle est encore plus élevée aux États-Unis (8,5 %), au plus haut depuis 1981.
Une inflation durable et difficile à juguler
C’est l’un des effets des politiques de soutien du gouvernement fédéral face au Covid, avec entre autres dispositifs 400 milliards de dollars distribués aux ménages en deux semaines en 2020. L’inflation, redoutée pour son érosion du pouvoir d’achat, pourrait s’installer durablement dans le monde et devenir plus difficile à juguler. « Pour les pays émergents et en développement, déjà fragilisés plus que les autres par la pandémie, les conséquences seront bien pires, estime Fabrice Montagné, senior économiste chez Barclays à Londres. La hausse des prix mettra en danger leur sécurité alimentaire, d’autant que la guerre en Ukraine restreint les quantités de matières premières disponibles. » Le Pérou, le Chili, l’Égypte, les pays du Maghreb, sans oublier les pays qui étaient déjà en difficulté avant la crise sanitaire et l’invasion de l’Ukraine, comme le Yémen et le Liban, risquent de subir une pénurie alimentaire majeure. « L’instabilité sociale et politique qui en découlerait aurait un terrible effet d’entraînement », prévient Philippe Waechter.

JDD

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Avigail

D’ va retirer le pouvoir de tous les gouvernements du monde. Comme cela ils ne pourront plus jouer aux magiciens…
Les mauvaises nouvelles vont se retourner contre ceux qui les propagent.
Les enfants d’Israel vont être sauvés de façon imminente de cet esclavage et de ce piratage depuis 6000 ans par les forces du mal. Bon débarras. Merci D’ pour la Torah que tu nous as donnée.