Les Juifs au pays du Soleil Levant

Il existe au Japon plusieurs sectes dites religieuses se réclamant d’une ascendance juive, et plus particulièrement de l’une des dix tribus dispersées, comme celle de Gad.

Le groupe japonais le plus philo-israélien, est le groupe-secte des MAKOYAS, dont l’un des fondateurs était Yaakov Teshima (« Light of Life »). Il expliquait cet amour pour Israël, par le fait que le Japon avait été le pays choisi par les descendants de Gad, fils de Jacob ; en appuyant sa thèse sur le fait que le titre le plus élevé de la noblesse japonaise est le MIKADO, qu’il décomposait ainsi : MI GAD HOU (il vient de la tribu de Gad).

Yaakov Ykuro Teshima avait déclaré que s’il n’existe aucune preuve formelle de l’ascendance juive du peuple nippon, les lettrés japonais savent qu’ils descendent de l’une des dix tribus d’Israël : ainsi, il existe plusieurs hypothèses, soutint-il, selon lesquelles les fondateurs de l’empire japonais arrivèrent de Babylone ou de Perse au troisième ou au quatrième siècle de l’ère commune. Pour sa part, il précisait que ses recherches l’avaient conduit à conclure qu’il descendait de la tribu de Dan, et il portait la calotte.

Le Dr Avraham Altman, lecteur à l’université hébraïque de Jérusalem en langue japonaise et histoire, pensait que les Japonais sont des personnes sincères et dignes de foi. Si leur origine ethnique demeure mystérieuse, il n’en demeure pas moins qu’à l’origine, les shintoïstes ne consommaient que du poisson et pas de viande. Peut-être parce qu’il était plus facile de s’approvisionner en poisson qu’en bêtes abattues rituellement ?

La langue japonaise est le YA MA TO (sémite ; les critères de la grammaire nippone, sont adaptés de la grammaire hébraïque.)
En matière de culte, on pourra retrouver des points « communs » avec le judaïsme. En effet la religion shintoïste pure (non influencée par d’autres sectes) présente les points suivants : au quatrième siècle avant l’ère chrétienne, la prêtrise était une charge héréditaire ; et, à l’instar des Léviim et des Cohanim, ils avaient le devoir d’entretenir les temples, de participer aux cérémonies solennelles en chantant des hymnes, en s’accompagnant d’instruments de musique, et de danses sacrées. Le signe hiéroglyphique « OHSAKE », composé de deux caractères chinois, correspond à la retranscription du nom David. Les prêtres avaient ainsi le devoir d’enseigner les préceptes religieux et moraux, en prononçant des sermons entrecoupés d’hymnes sacrés.

Aux abords des temples shintoïstes dépourvus de statues, se trouve un bassin circulaire (ou pas selon l’importance des fidèles fréquentant ce temple) autour, ou à proximité, de ce bassin sont gravés deux caractères affirmant que D. est UN. Ce bassin est approvisionné en eau de pluie ou de source, et une petite louche en bambou sert à prendre une mesure d’eau avec laquelle le fidèle doit laver ses mains et sa bouche avant de prononcer ses prières… ce qui rappelle fortement l’usage du « kiyor » (lavaboà dans la cour du Temple de Jérusalem et dans certaines synagogues où un endroit pour se laver les mains est prévu.
Le culte domestique existe, tout comme cela se trouvait en Chine, où des tablettes aux noms des ancêtres sont disposées dans un certain ordre.

Les femmes sont soumises à des périodes de pureté ; ainsi, les hommes et les femmes n’ont pas commerce entre eux pendant la période d' »impureté » ou d’indisponibilité de la femme. Au terme de cette période, la femme doit se baigner dans une piscine alimentée d’eau de source, ou dans une rivière, un lac, ou dans la mer, et après que la femme ait procédé à une toilette méticuleuse.
Lorsqu’une femme accouche, elle est considérée comme impure 30 jours durant.
Dans les maisons shintoïstes, à l’entrée de la maison, du côté droit, sont suspendues une ou plusieurs bandelettes de papier sur lesquelles sont inscrits des « passages de livres saints ». Les shintoïstes enseignent que l’âme est immortelle et pure, et qu’à la mort de l’être humain, elle s’envole pour reposer aux côtés du D. suprême, dont elle a reçu une étincelle. L’âme coupable descend en enfer pour y subir des supplices incessants. En évoquant leur doctrine, ils parlent de « leur ancien rituel » qui leur commande entre autres d’offrir des sacrifices à D., sacrifices d’animaux ou de prémices agricoles.
En cas de deuil, les endeuillés se vêtissent de blanc et observent une période d’affliction de sept jours.

Le Dr Fujinomiya Tama Mitsu, accompagné de son épouse Kumiko, ont décidé de vivre en Israël, pour répondre « à un appel de D. ». Ils vivaient au Japon, près de Kyoto, près du lac Biwa dont le caractère hiéroglyphique signifierait « kinnéret »… Fujinomiya Tama Mitsu pense que quatre à cinq millions de Japonais sont des descendants de la tribu d’Ephraïm, qui selon ses recherches commencées en 1952, aurait suivi un périple en venant de Babylonie vers la Chine, la Corée, où ils furent connus sous l’appellation de Hata (tisserands) par l’empereur Yuryaku (457 environ avant JC). Lequel peuple s’installa ensuite au Japon. L’empereur leur permit d’installer leur temple, et d’y servir leur D.

J’ai eu l’insigne honneur de rencontrer en 1975 certaines personnalités japonaises de premier plan. Ce fut lors d’un congrés universitaire organisé à Lancaster sur l’histoire des religions. J’y ai, alors, participé pour le judaïsme. Dans la délégation japonaise étaient présents le Prince Takahito Mikasa et sa gracieuse épouose, la Princesse Yuriko Takagi.

L’un des participants de la délégation japonaise, Professeur Roy Shin Hasegawa en sociologie religieuse à l’Université de Tokyo participait aux travaux et aux interventions sur le Judaïsme et sur le hassidisme en particulier et c’est par son entremise que je fus présentée au couple princier qui prit plusieurs repas au « pavillon casher » de Lancaster. C’est à cette occasion que j’appris la part officielle que le Prince et le Prof Hasegawa avaient prise en venant par eux-mêmes à l’Université israélienne de Bar Ilan, au tout début de l’existence de l’Etat d’Israël, pour y apprendre l’hébreu et introduire cet enseignement et celui du judaïsme, de manière officielle au Japon. Le Prof. Hasegawa refit un long séjour de deux années en Israël, par la suite, toujours dans le cadre universitaire.

Lorsque, pour ma part, j’ai connu également d’autres universitaires japonais, shintoistes et amis d’Israël, leurs épouses œuvrant pour la plupart dans un groupe du genre Wizo mais un groupe judéo-japonais : JIWWO ou Japan Israël Women Welfare Organisation ou Œuvre de bienfaisance féminine Japon-Israël, dans laquelle des femmes de l’aristocratie japonaise œuvraient pour Israël.

Des réfugiés d’Europe lors de la Seconde guerre mondiale s’installèrent au Japon et d’autres arrivés d’autres horizons différents sont venus grossir les rangs de la communauté juive de Tokyo et si certains des descendants de ces familles ont épousé de jeunes femmes japonaises converties au judaïsme, les noms de famille ont parfois eu à subir quelques transformations phoniques car les caractères japonais en « hiragana » ou en « takagana » sont essentiellement des diphtongues et un nom comme (ce n’est qu’un exemple) FRIEDLAND se prononcera FURIDULANDU ou un mot comme spoon (cuillère en anglais) sera spounou ou fork sera forkou etc….

Il existe un centre communautaire juif fonctionnant toute l’année à Tokyo, ainsi qu’un Beith Habad, où les touristes peuvent trouver des repas cashers mais c’est surtout le mouvement HABAD qui excelle en proposant non seulement de la nourriture mais tout un accompagnement.

Bibliographie succincte : Notice sur le Japon par Henri Cordier (1894), relié en 2010

Sources of Japanese traditions by Th de Bary and Donald Keene Columbia University Press (1958).

Caroline Elisheva  Rebouh Ben Abou
אלישבע  רבוה בן אבו 
MA Hebrew and Judaic Studies 

Le chef de l’État Reuven Rivlin avait reçu le 3 mars 2015,une délégation du mouvement japonais Makoyas,

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