« Certains rentrent pour se reposer. » Le titre de cet article publié par Die Welt est aussi frappant que les chiffres dont il se fait l’écho: lundi 28 novembre, le quotidien allemand a révélé les conclusions d’une étude, réalisée par les autorités outre-Rhin, sur 784 individus ayant rejoint des groupes jihadistes en Syrie ou en Irak.

Parmi ces individus de nationalité allemande, âgés de 13 à 62 ans, 274 sont rentrés. Et le profil de ces « revenants » livre des enseignements inquiétants. Pas moins de 48% d’entre eux restent fidèles à leur « environnement extrémiste ou salafiste », celui-là même qui a contribué à les radicaliser, souligne ainsi cette étude.

 Seulement 10% de « déçus »

Par ailleurs, 8% seraient donc simplement rentrés pour « se reposer », c’est à dire fuir le champ de bataille avant de tenter de repartir pour la Syrie ou l’Irak. Et seulement 10% seraient « déçus » par l’idéologie ultra-radicale qu’ils avaient embrassée, notamment auprès du groupe Etat islamique (EI).

En contrepartie, Die Welt note qu’un quart des jihadistes de retour en Allemagne collabore avec les autorités. C’est notamment le cas de Harry Sarfo, jeune jihadiste repenti qui s’est abondamment confié dans les médias, mais dont le Washington Post a révélé qu’il a été davantage actif dans des exactions que ce qu’il laissait entendre.
Dans un contexte de recul des jihadistes (encerclés à Mossoul et menacés par une offensive arabo-kurde à Raqa), l’enquête montre en outre que de moins en moins d’Allemands tentent de gagner la zone irako-syrienne, mais que de plus en plus reviennent. Une problématique qui concerne plus largement l’Europe et notamment la France.

« Près de 700 » pourraient revenir

« Deux cents Français ont déjà quitté » Daech et « près de 700 pourraient rentrer », rapporte Le Monde, qui cite une source du renseignement: « L’EI est en train de perdre son assise territoriale et de son attractivité. On voit revenir en France des jihadistes qui avaient des responsabilités au sein de l’organisation, c’est un phénomène significatif ».

« Principale préoccupation » pour les « dix prochaines années », selon le premier ministre Manuel Valls, cette problématique a entraîné un durcissement de la réponse pénale. « Jusque-là considéré comme un délit passible de dix ans de prison, le fait d’avoir rejoint les rangs de l’EI est désormais un crime, passible de vingt à trente ans de réclusion », rappelle Le Monde.

C’est aussi le sujet des « Revenants », le livre du journaliste spécialiste du jihadisme David Thomson. A travers les entretiens qu’il a pu mener, et dont Le Monde publie les bonnes feuilles ce mercredi 30 novembre, la veille de sa sortie, on retrouve le même constat qu’en Allemagne: nombreux sont les ex-jihadistes qui ne renient pas leur idéologie, voire « rêvent » encore de Daech.

HUFFINGTON POST

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