Netanyahu et son parti, le Likoud, manquent de temps pour organiser leur survie au suffrage du 17 mars. 
 
 
 

Cinq jour avant de franchir la ligne fatidique de cette élection israélienne, les gens qui ont approché le Premier Ministre Binyamin Netanyahu de suffisamment près disent qu’il semble exténué et que, derrière le masque qui présente toujours une façade sous contrôle, il est choqué de découvrir que son parti, le Likud, est vraiment confronté à l’éventualité patente d’être renversé le 17 mars. Lors d’un rassemblement de fidélité au parti, mercredi 11 mars, il a mis en garde -non pas une fois, mais encore et encore – que si Israël ne réagit pas assez rapidement, le pays peut probablement se retrouver coincé avec le duo « Bougie et Tzipi », comme tandem pour le poste de Premier Ministre. 

Il n’a, bien sûr, pas encore perdu la course en vue d’un nouverau mandat, mais il lui est nécessaire de sortir d’autres lapins de son chapeau et quelques as de sa manche s’il veut être désigné par le Président comme le candidat le plus crédible pour former le prochain gouvernement. 

Cette campagne a réservé quelques surprises et d’autres peuvent bien être en magasin, dans le court terme qui reste avant la fin. 

Yesh Atid, dirigé par Lapid n’est pas loin de disposer de 12 à 13 sièges, selon certains sondages. Il pense sérieusement à fonder un bloc centriste, juste après les élections, aux côtés de l’ancien Ministre des Communications Moshe Kahlon, qui parvient à une anticipation honorable de 11 sièges, au bout de sa première campagne, et l’ancien partenaire du Likud, le parti Israël Beitenu, d’Avigdor Lieberman. 

Ce trio pense qu’ensemble, en tant que représentants du courant politique le plus important, il peut persuader le Président de désigner Lapid afin de former la prochaine coalition. Derrière cette jolie romance un peu farfelue, Lieberman s’est présenté un peu partout en proclamant qu’il espère bien décrocher le poste de Ministre de la Défense. Kahlon vise, quant à lui, le Trésor (les finances). 

Cette alliance de petits partis avec de grandes idées donne des cauchemars aussi bien à Netanyahu qu’à Herzog, en ce sens que, collectivement, ils pourraient se trouver en position de déterminer lequel des deux doit être désigner Premier Ministre. .

C’est la raison pour laquelle, en fonction des résultats de l’élections, dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne sont pas acquis, tous deux pourraient opter pour former un gouvernement d’unité nationale, avec un poste de 1er Ministre tournant. 

Netanyahu doit sa situation désespérée actuelle à 7 causes principales : 

1.  Depuis trop longtemps, il a réservé ses invectives au problème nucléaire iranien, qui peut bien représenter un sujet bouillant à Washington, maius que ne retient plus l’attention de l’électeur pragmatique israélien, orienté par les actions entreprises et pas les bavardages. Ses rivaux n’ont pas de mal à démontrer qu’il en parle depuis 6 ans,mais qu’il a fait vraiment peu, et que ce qu’il a réellement fait, il n’a pas le droit d’en parler (actions secrètes). On ne peut attendre d’aucun autre dirigeant israélien qu’il soit en mesure d’en faire plus. Et, ainsi, de façon absurde, le problème d’un Iran armé de la bombe atomique est devenu un non-sujet au sein du pays même qui est le plus menacé. 

2.  Si Netanyahu comptait sur son show spectaculaire devant le Congrès américain pour remporter haut la main cette élection, il a mal calculé son coup. Les écrans de TV et les premières pages, à domicile ont mis de côté des scènes de liesse des représentants américains pour se focaliser sur des scoops peu recommandables, à propos de supposés délits mineurs – souvent forgés de toute pièce – qui auraient été commis au foyer de Netanyahu, et de sa femme Sarah. Le poison ainsi instillé a fait son chemin dans la conscience du public israélien. 

3.  On aurait dû pouvoir contraindre les médias bavards à donner plus d’espace aux dirigeants du Likoud, pour que Netanyahu et Ya’alon fassent des présentations intelligentes et fondées de leur politique sécuritaire. Ils auraient ainsi pu gagner du terrain en soulignant leurs orientations qui, grâce à leur retenue et leur prudence, ont permis, jusqu’à présent de tenir Israël éloigné des véritables menaces qui l’assiègent de toutes parts : le Hamas radicla palestinien, empêché de s’emparer de positions pour ses lance-roquettes, depuis la Judée-Samarie et en direction de Tel Aviv ; le Hezbollah au Liban et la présence militaire iranienne rampante sur le Golan. 

-4- En évitant d’entrer sur ce terrain (probablement à cause des reproches latents après la guerre de cet été), le Likud s’est privé de l’une de ses cartes-maitresses : le ticket sécuritaire, le seule et l’unique sur lequel Netanyahu dispose d’une solide expérience et de crédibilité en tant que Premier Ministre, lorsqu’on le compare à ses rivaux, en particulier à Herzog un peu moins « macho ». 

5. Les dirigeants du Likoud ont aussi pas mal cafouillé, en négligeant de présent un programme pour remédier au mal social purulent, tel que l’écart grandissant entre les possédants et ceux qui ont peu ou rien, les jeunes couples qui ont du mal à faire vivre leurs familles, où les électeurs qui votent pour la première fois et pour qui se permettre l’achat d’un logement ou le coût de la vie en général restent des rêves peu accessibles. Le simple contact avec une bureaucratie suffocante ne réussit qu’à se faire encore plus d’ennemis. 

Une économie plus solide que celle de l’Occident et les premiers réseaux routiers et ferroviaires en fonction ne dissipent pas ce genre de mauvaises impressions. 

6.  Le Likud a laissé passé trop de temps avant de prendre en cours cette campagne. Ce n’est seulement que cette semaine que Netanyahu s’est précipité dans une tentative de repêchage d’une camapgne globalement terne et morose, pour lui redonner des couleurs. La rue israélienne lui a répondu cash. Au contraire, partout où on peut trouver un électeur potentiel, il est tombé sur Yaïr Lapid, Naftali Bennett et Kahlon, en train de vendre leur programme au porte-à-porte. 

7.  Netanyahu découvre aussi que venir défier un Président américain en poste ne permet pas d’attraper l’électeur au vol -même si la sécurité nationale est en jeu. Même si on peut facilement s’en prendre à la politique américaine désastreuse au Moyen-Orient, toute aspiration politique perçue comme risquant de remttre en cause (à tort ou à raison) l’amitié avec les Etats-Unis doit s’attendre à en payer le prix dans l’urne. 

DEBKAfile  Analyse Exclusive 12 mars 2015, 10:25 AM (IDT)

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