Le Commandant-adjoint des Forces de Mobilisation Populaire, Muhandis détaille les opérations du Hezbollah en Irak

Le Commandant des Forces Quds terroristes d’Iran, Qassem Soleimani (casquette verte) et le Commandant opérationnel des Forces de Mobilisation Populaire Abu Mahdi al Muhandis (black hat).

Abu Mahdi al Muhandis, commandant-adjoint des Forces de Mobilisation Populaire d’Irak (PMF) a donné une interview en profondeur, la semaine dernière, à la télévision satellitaire pro-iranienne et pan-arabe Al Mayadeen, où il a confirmé la présence et le rôle roganisateur du Hezbollah en Irak.

Lors de cette interview, Muhandis a déclaré qu’il existe une « très bonne relation » entre les Forces de MP qu’il dirige et le Hezbollah, qui menée en total transparence et en pleine connaissance de cause par le gouvernement irakien (inféodé à l’Iran). Il a déclaré qu’autant l’ancien Premier Ministre, Nouri al Maliki, que le nouveau, Haidar al-Abadi, sont parfaitement au courant de l’étendue de ces relations, depuis le tout début et dans les moindres détails ».

Il affirme que les FMP « bénéficient grandement » du soutien et de l’expérience du Hezbollah, qui joue un « rôle central » et « très important » dans la préparation au combat des Forces de Mobilisation Populaire. Muhandis déclare que « les Frères au sein du Hezbollah » ont envoyé des conseillers en Irak depuis le début de la bata »contre Daesh » [ils étaient en fait présents depuis le début de la campagne américaine, en 2003]. Aux côtés de l’Iran, le Hezbollah aide les FMP « par l’entraînement et la planification, et en livrant des armes et de l’équipement ». Cependant, il a surtout tenu à souligner que le rôle du Hezbollah ne se limite pas exclusivement à du conseil, en disant que le groupe chiite basé au Liban offre « des Martyrs » sur les chmaps de bataille irakiens [L’intérêt cette précision est de démentir toute la propagande de Nasrallah disant au peuple chiite libanais qu’il défend les frontières « syriennes » du Liban en empêchant la propagation islamiste sunnite. En rélaité, il s’agit d’une légion impériale au service exclusif de l’Iran, là où on a besoin de lui].

Muhandis (à droite), pris en photo avec le Premier Ministre Abadi et l’ancien Premier Ministre Maliki, le véritable « maillon iranien du gouvernement manipulé irakien.

La relation entre les FMP et le Hezbollah, fait remarquer Muhandis, ne concerne pas seulement la solidarité chiite contre leur ennemi commun, Daesh, mais elle est similaire à la relation viscérale des FMP avec l’Iran.

Elles considèrent le groupe chiite libanais « comme un ami, un allié et un partenaire dans la région »Il souligne qu’avec le plein consentement du gouvernement [fantôche] irakien, les FMP poursuivront cette relation et cette alliance avec le Hezbollah au-delà de la bataillee de Mossoul ou du combat immédiat contre Daesh [ce n’est qu’une étape].

A un niveau plus personnel, Muhandis affirme qu’il » s’honore » de la relation de longue haleine qu’il entretient avec le Secrétaire Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qu’il appelle « maître (Sayyed) de la Résistance » et symbole régional.

Il a aussi parlé de ses relations personnelles de long terme avec deux des fondateurs historiques du Hezbollah et ses anciens commandants militaires: Imad Moughniyeh et Mustafa Bardeddine, qui appelle « Les Grands Martyrs ». Il décrit sa relation avec ces deux commandants éliminés (par Israël) comme « ferme et opérationnelle », il a affirmé que Mughniyeh et Badreddine ont été les premiers à venir en Irak dès le début deannées 19_à, afin d’entraîner « les groupes djihadistes chiites rejectionnistes d’Irak » qui combattaient Saddam Hussein. Débutant dans les années 1980 et dans les années qui ont suivi, Muhandis – né Jamal Jaafar Mohammad Ali Aal-Ibrahim –a travaillé aux côtés du Corps des Gardiens de la Révolution Iranienneet de son supplétif irakien, l’Organisation Badr.

Aux côtés de Badreddine, Muhana fait partie du groupe djihadiste Dawa 17. Tous deux ont été impliqués dans les attentats à la bombe et aux véhicules-piégés presque simultanés des ambassades américaine et française, en 1983, au Koweit, à l’aéroport de Koweit, aux quartiers-généraux de la Corporation Raytheon, une compagnie pétrolière nationale koweitienne et contre une centrale électrique appartenant au gouvernement. Les attentats ont tué cinq personnes et blessé 86 autres. Aux côtés de Badreddine, Muhandis est aussi lié la tentative d’assassinat de l’émir du Koweit en 1985.

Muhandis a rappelé qu’après 2003, Badreddine et Mughniyeh sobnt revenus en Irak pour « entraîner, aider et préparer » les milices chiites irakiennes contre les forces américaines en Irak, lui-même inclus dans ces préparatifs. A l’époque, Muhandis était le chef du Kataib Hezbollah, une milice chiite parrainée par l’Iran qui a mené des attentats meurtriers tuant des centaines de membres des troupes américaines en Irak.

Il a contribué à transférer clandestinement des engins explosifs improvisés en Irak, provenant d’Iran et du Hezbollah. Connus sous le nom d’Explosifs formés pour Pénétrer (EFP), ces engins explosifs sont le tueur primordial de soldats américains en Irak, entre 2003 et 2011. En conséquence, Muhandis a été mis sur la liste du Gouvernement américain comme Terroriste Global spécialement désigné, en juillet 2009, et on l’a décrit comme un conseiller spécial de Qassem Souleimani, le Commandant du bras extérieur du Corps des Gardiens de la Révolution iranienne, la Force Quds.

Muhandis dit que Badreddine et Mughniyeh ont joué « un rôle central très important » dans l’entraînement des « forces mujahideen chiites » irakiennes et qu’ils les ont organisées comme des « cellules de la résistance contre les Américains ». Cela a été très bénéfiques pour les FMP, comme Muhandis fait remarquer que de larges proportions des combattants des FMP proviennent des cadres de ceux qui ont combattu les Américains en Irak ».

Muhandis s’est aussi exprimé sur les relations dues FMP avec d’autres pays et d’autres groupes terroristes. Le plus important est, bien sûr, l’Iran, qui, avec le Hezbollah, a servi de « pierre angulaire » dans le soutien aux FMP, en les livrant en « armes, munitions, plans de bataille et conseillers ». Il a déclaré que bien que les FMP achètent dorénavant des armes à la République Islamique et au Hezbollah grâce à l’argent fourni par le gouvernement irakien, par le passé, aussi bien Téhéran que le groupe chiite libanais leur en ont donné gratuitement et avec « une grande générosité ». Il a aussi noté qu’alors que les Américains n’ont pas aidé les FMP durant les combats pour Erbil et Bagdad, les Iraniens l’ont fait.

Il a insisté pour dire que les FMP n’ont jamais souhaité ni n’onteu besoin d’une relation avec les Etats-Unis d’Amérique. Cependant, elles veulent vraiment obtenir des relations pacifiées avec la Turquie d’Erdogan et elles ont ouvert des canaux de communications avec les Russes. Il signale que Moscou a placé des atouts à lui pour faire du renseignements, ainsi que des représentants u Ministtre de la Défense russe à Bagdad. Il a rappelé que le chef des FMP, Falih al-Fayyad, était en voyage vers Moscou au moment de cette interview et que des pourparlersont en cours pour la Russie livre des armes lourdes aux FMP.

 

Muhandis a démenti qu’il y ait une présence de combattants des FMP au Yémen « de la manière la plus officielle qui soit »pour aider les Houtis qu’il décrit comme des « frères ». Cependant, il dit pourtant bien que « Il pourrait bien y avoir des Irakiens d’une façon ou d’une autre » et il confirme explicitement l’existence de liens politiques entre les FMP et Ansarullah.

Comme ses alliés au Hezbollah, Muhandis pense établir une théocratie chiite, sur le modèle de l’Iran et il se considère comme un représentant du Guide Suprême Ali Khamenei en Irak. Ses plans d’avenir pour ses Forces de Mobilisation résonnent comme une copie conforme du modèle du Hezbollah au Liban. Le Hezbollah – qui prétendait résister à l’occupation Israélienne du Sud-Liban – a toujours refusé de désarmer, même après le retrait de Tsahal de ce même sud-Liban le 24 mai 2000.

De la même façon, Muhandis explique maintenant que les FMP ne désarmeront pas après la bataille de Mossoul. Et comme le Hezbollah, qui prétend que sa présence est toujours ,nécessaire parce qu’Israël occupe les terres libanaises (les fermes de Sheba’a, dans un triangle proche du Golan, censées revenir à la Syrie) ou que soit Israël, soit les islamistes sunnites peuvent attaquer le Liban à l’avenir, Muhandis déclare que la présence continue des FMP sera toujours requise, parce qu’il faudra nettoyer « l’Irak de toute présence de Daesh ».

Il fait clairement allusion, au fait que les FMP demeureront vivaces même après tout cela, à cause de la crainte que Daesh puisse revenir sous une forme »tout comme le Parti Baath (irakien) s’est transformé en Al Qaïda, qui lui-même est devenu Etat Islamique, et qui sait ce qu’il adviendra à l’avenir? ».

Muhandis a aussi déclaré qu’après la bataille de Mossoul et d’Irak, ses groupes de combat se rendront « dans toute zone qui menace la sécurité de l’Irak. « Alors, avec les consentement des gouvernements irakien et Syrien, les FMP se destinent à « combattre Daesh » en Syrie, en soulignant la présence des milices chiites irakiennes combattant pour le compte de Bachar al Assad. Il aaussi insisté sur le « droit constitutionnel et légal » des individualités en vue des FMP de poursuivre une carrière politique et de chercher à prendre le pouvoir en Irak, satellisé par l’Iran.

David Daoud est un analyste arabophone au sein de la Fondation pour la Défense des Démocraties.

longwarjournal.org

Adaptation : Marc Brzustowski

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