Le plan est simple : lancer un candidat indépendant du #NeverTrump pour empêcher Trump et Clinton de ramasser les 270 votes du collège électoral national lors de l’élection de novembre, laissant alors (selon la Constitution) la désignation du futur président des États-Unis au soin de la Chambre des représentants dont le Speaker est Paul Ryan. Vive la démocratie indirecte…

Il s’agit, pour Ryan, d’empêcher Trump de mettre le turbo (Clinton est encore empêtrée avec Sanders), et surtout de le couper des milieux républicains du financement, qu’il faut réserver à la « 3e force ».

L’attaque est donc lancée le 5 mai, après 48 h d’euphorie chez Trump, nourrie de ralliements croissants d’amis et anciens ennemis, tels Mitch O’Connell, le chef de la majorité du Sénat, l’ancien gouverneur du Texas Rick Perry ou encore l’ancien gouverneur de la Louisiane Bobby Jindal, ainsi que l’ancien Speaker John Boehner, sans oublier Dick Cheney, ex vice-président de Bush ! Contre toute attente, Paul Ryan refuse d’investir Donald Trump… à moins que ce dernier ne renonce de facto à son programme sur l’immigration, le commerce international et la politique étrangère ; autrement dit, il devra opter pour le programme Ryan, diamétralement opposé. Arrogant : « Je ne suis pas encore prêt à soutenir Donald Trump. Héritant maintenant de quelque chose de très spécial – le Parti républicain -, Donald Trump doit démontrer à ce parti qu’il en respecte les principes. » Puis, modeste : « Je suis prêt à l’aider. »

Fureur à huis clos du président du Parti républicain, Reince Priebus, qui avait fait un effort « patriotique » de rassemblement contre Clinton autour de Trump, et qui se sent désavoué… La réaction de Trump ne s’est pas fait attendre : « Je ne suis pas prêt à soutenir le plan du Speaker Ryan. Peut-être travaillerons-nous ensemble à l’avenir et parviendrons-nous à un accord sur ce qui est bon pour le peuple américain… [Les Américains] ont été très maltraités depuis trop longtemps. Il est temps que les politiciens les fassent passer au premier plan de leurs priorités. » Puis Trump de rajouter : « Je n’ai pas hérité du parti, je l’ai gagné… avec des millions de votes ! »

Le soir même, l’ancien Speaker Gingrich affirme que Ryan a fait une énorme erreur, et qu’il devrait se souvenir que c’est lui qui est redevable à ce parti « devenu parti de Donald Trump ». Et la commentatrice conservatrice Laura Ingraham de résumer sur Fox News : « Ils sont en guerre avec les électeurs républicains. Le peuple [élection après élection] a rejeté le projet mondialiste, comme celui des frontières ouvertes, et pense fermement que [Washington] est corrompu jusqu’à la corde. Ils veulent que ça change. Les [parlementaires] représentent les lobbies, pas la majorité du Parti républicain… il n’y a pas d’avenir pour un parti qui promeut des frontières ouvertes, des traités commerciaux qui ne marchent pas et une masse de guerres au Moyen-Orient qui ont échoué. » Cette même Ingraham qui disait mardi dernier : « Le bushisme, c’est fini ! »

En attendant, Trump poursuit rallyes et ralliements, recrute pour son financement un vétéran de Goldman Sachs imbibé de Wall Street et d’Hollywood, Steven Mnuchin, tout en recevant un accueil royal chez ces mineurs de charbon de la Virginie de l’Ouest, territoire démocrate, qui huent Hillary dans la même journée.

CNN conclut suavement : « Le bateau #NeverTrump croit chasser le requin Trump… c’est l’inverse ! ».

AConsultant stratégique

Bld Voltaire

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