Le plan israélien pour éliminer les leaders du Hamas dans le monde.

Attaquer le Hamas partout où il est : un objectif ambitieux que s’est fixé Israël. Mais les assassinats à l’étranger risquent de créer des crises diplomatiques en cascade, alors que les actions de Tel-Aviv ont déjà été critiquées par de nombreux pays dans la région.

Alors que la guerre contre le Hamas continue de causer d’innombrables victimes à Gaza, Israël compte étendre le combat contre l’organisation palestinienne dans le reste du monde, selon des sources du gouvernement israélien interrogées par le Wall Street Journal. Une opération qui vise à détruire les chefs du Hamas bénéficiant du soutien de plusieurs États, en premier lieu l’Iran et le Qatar, mais qui pourrait aussi conduire à une brutale escalade avec plusieurs pays du Moyen-Orient.

Une longue histoire d’assassinats à l’étranger

Israël mène depuis sa fondation des opérations musclées à l’internationale pour éliminer les personnes travaillant selon l’État hébreu contre ses intérêts, des ex-membres du IIIe Reich aux combattants palestiniens. Selon le journaliste israélien Ronen Bergman cité par le Wall Street Journal, plus de 2 700 campagnes d’assassinat ont été lancées par Israël depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ce savoir-faire, reposant sur des méthodes brutales, devrait permettre de chasser les têtes du Hamas vivant loin de Gaza. Le leadership du Hamas se divise en effet entre ses membres implantés sur la bande de Gaza ou en Judée Samarie, en tête desquels se trouve Yahya Sinouar, et ses patrons résidant à l’étranger, notamment au Qatar, le repère du chef de file du groupe Ismaël Haniyeh.

Ce plan, censé rester secret, a cependant été dévoilé partiellement par le premier ministre Benjamin Netanyahou le 22 novembre, dans un discours mentionnant que le Mossad allait « agir contre les chefs du Hamas où qu’ils soient« . Mais de telles actions peuvent conduire à une escalade contre d’autres États, les pays hébergeant des membres du Hamas étant cependant déjà opposés à Israël.

Un jeu dangereux pour Israël

Ce serait ainsi le cas pour Saleh al-Arouri, un des patrons du groupe vivant actuellement au Liban, ou réside un autre adversaire d’Israël, le Hezbollah. Cette organisation fondée contre l’occupation du territoire libanais par l’État hébreu a uniquement conduit des opérations symboliques contre Israël depuis le 7 octobre. Cependant, des attaques contre des membres du Hamas hébergés au Liban peuvent envenimer les relations avec un groupe qui possède un fort pouvoir politique à Beyrouth et possède un stock d’armes considérable.

L’attaque s’est terminée en fiasco : après s’être fait passer pour des touristes canadiens, les deux agents du Mossad réussissent à pulvériser une toxine dans l’oreille de Mechaal avant d’être capturés. S’ensuit une crise diplomatique, la Jordanie menaçant de rompre le traité de paix avec Israël, avant qu’un accord ne soit finalement trouvé : les deux agents israéliens sont libérés, en échange de 70 prisonniers palestiniens, l’antidote pour Mechaal et la libération du fondateur du Hamas Ahmed Yassine.

L’assassinat d’un puissant chef du Hamas à Beyrouth a fait craindre une extension du conflit. 

Une frappe de drone attribuée à Israël a visé l’appartement où se trouvait Saleh Al-Arouri. En exil, le numéro deux du bureau politique du mouvement islamiste vivait dans la capitale libanaise dans un bastion du Hezbollah, visé pour la première fois depuis la guerre de 2006.

Un trou béant éventre la façade de l’immeuble d’un quartier résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth. Dans ce fief du Hezbollah, des membres de la sécurité du mouvement chiite ont érigé des cordons pour protéger les accès. Avec une grande précision, en fin d’après-midi, mardi 2 janvier, une frappe de drone attribuée à Israël a visé l’appartement au troisième étage où se trouvait Saleh Al-Arouri, le numéro deux du bureau politique du Hamas. Le Palestinien de 57 ans, l’un des successeurs les plus crédibles d’Ismaïl Haniyeh à la tête du mouvement, a été tué en compagnie de six autres personnes, dont deux commandants de l’aile militaire.

Cet assassinat ciblé est le plus gros coup porté par Israël contre le Hamas depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre. Proche de Yahya Sinouar, le chef du Hamas dans l’enclave palestinienne, et de sa branche militaire, qui ont planifié l’attaque sanglante responsable de la mort de 1 200personnes en Israël ce jour-là et de la capture de plus de 240 otages, Saleh Al-Arouri était une cible prioritaire pour l’Etat hébreu. L’armée israélienne avait jusqu’à présent revendiqué l’élimination de cadres intermédiaires à Gaza. Cette opération est donc la première à viser les dirigeants du mouvement en exil. Elle est un camouflet pour le Hezbollah, dont le bastion à Beyrouth est visé par Israël pour la première fois depuis la guerre de 2006.

L’assassinat des fils du chef du Hamas n’ont pas entraver les négociations sur les otages.

Israël a ciblé le véhicule qui transportait à Gaza plusieurs membres de la famille d’Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, exilé au Qatar.

“Il s’agit du plus grand coup porté par Israël aux dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza au cours des six mois de conflit armé”, annonce El País. Mercredi, un véhicule qui transportait trois des fils d’Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, a été ciblé par un drone dans le camp d’Al-Shati à Gaza, selon Al Mayadeen, chaîne libanaise liée au Hezbollah. Ils ont péri tous les trois, ainsi que quatre petits-enfants de Haniyeh qui les accompagnaient.

“Le chef politique exilé”, comme le décrit le Guardian, aurait appris la nouvelle alors qu’il rendait visite à des blessés palestiniens à Doha, où il vit depuis 2017. “Il ne fait aucun doute que cet ennemi criminel est animé par un esprit de vengeance, de meurtre et d’effusion de sang, et qu’il ne respecte aucune norme, ni aucune loi”, a-t-il réagi sur Al-Jazeera, par téléphone. Ses fils sont des martyrs “sur la route de la libération de Jérusalem et de la mosquée d’Al-Aqsa”, a-t-il ajouté.

Israël a justifié sa frappe en assurant que les trois hommes “allaient commettre un acte terroriste”. Benyamin Nétanyahou et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, n’étaient officiellement pas au courant de l’attaque. Mais le Jerusalem Post note qu’il n’est pas encore certain que les dirigeants l’ignoraient réellement ou qu’il “a été décidé que le coût de l’attaque sur les pourparlers autour des otages ou la réaction des États-Unis était trop élevé pour l’assumer.

Les derniers sur la liste se terrent 50 m sous terre mais seront éliminer à leurt tour, à la première occasion.

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Chesnel

« les actions de Tel-Aviv » ? C’est parce que la Kirya est à Tel-Aviv ?

Guidon

Il faut agir dans des « accidents » ou « maladies » sans rien dire et sans revendiquer. Ni vu ni connu !