Le piège de l’antisémitisme

Alors que chaque jour, un nouveau pays trouve une raison – génocide, transfert de l’aide humanitaire, colons – pour expliquer pourquoi il prend de la distance, voire des sanctions, avec le seul état juif, les engagements à combattre l’antisémitisme se multiplient.

Ainsi, avant chaque chaque nouvelle salve lancée contre Israël, comme une sale petite caresse apaisante, apparaissent les mots « combattre l’antisémitisme ».  

Des activistes anti Israël ont ainsi réalisé une affiche qui disait « Dénoncer le génocide à Gaza , Combattre l’antisémitisme ». De même, Rima Hassan, multiplie les diatribes anti Israël, comme tant de ses collègues LFI, et les accompagne de quelques mots sur son engagement à lutter contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme. Grâce à cette formule magique, il est loisible de se déchaîner contre Israël, presque sans risque.

Les  » féministes » qui rejettent les « sionistes » s’expliquent

Enfin, au milieu de ce nouveau «  narratif », un article des « féministes » qui n’ont pas accepté dans leurs rangs, lors de la manifestation du 8 mars, les femmes venues dénoncer les viols perpétrés par le Hamas contre les femmes israéliennes, juives. Parlant d’un « agenda politique instrumentalisant, une nouvelle fois, la lutte contre les violences faites aux femmes », les signataires n’hésitent pas à décrire ce qui devait être une marche collective et universaliste comme une  » sommation pour les forcer à se positionner du côté d’Israël à coup de chantage médiatique ». Et dans un paragraphe intitulé «  Les sionistes instrumentalisent le féminisme« , il est question de « réaffirmer haut et fort que les amalgames entre antisionisme et antisémitisme ne sont pas tolérables » . Plus loin il sera précisé que «  la lutte féministe ne peut être réduite à la lutte des femmes contre les hommes mais qu’elle est bien la lutte contre des systèmes de domination et de violence dont le sionisme fait partie, en tant que système colonisateur et d’apartheid ». S’en suivent d’autres considérations du même acabit «  Il est impossible d’être féministe et du côté de la colonisation et du génocide ». Mais est martelé avec force «  Pas de lutte féministe sans lutte contre le racisme, l’antisémitisme et le colonialisme ».  Et la conclusion  « La libération de la Palestine est une cause féministe » (sic)

Hommes et femmes ont disparu au profit des dominés, dominants, racisés, blancs, etc… Israël, après des décennies de propagande, est devenu l’archétype de celui qu’il faut combattre car il colonise, il opprime les povpalestiniens, etc… Qui se souvient qu’Israël est le pays refuge de tous les réfugiés juifs ?

Politiques, étudiants, féministes, etc…. même discours !

La thématique est bien rodée. Une première déclaration de foi attestant avec force la priorité de la lutte contre l’antisémitisme. D’ailleurs lors de récentes manifestations pro palestiniennes anti Israël, l’association Tsedek, mouvement juif décolonial » se trouvait dans les rangs, à crier Free Palestine tout en  arborant une pancarte en hébreu. Preuve s’il en était besoin de l’absence de toute trace antisémite !

Selon ces discours, on peut distinguer deux natures différentes de juifs

1. Les juifs, appelés juifs, qui dénoncent et accusent Israël de tous les maux ; colonialisme, apartheid, racisme et bien sûr , génocide. Ils sont la preuve que, en dépit  leur caractère juif, ils sont parfaitement appréciés et tolérés
2. Les juifs, appelés sionistes, qui, considérés comme soutenant l’état d’Israël colonialiste, raciste, génocidaire, etc… doivent être pourchassés « au nom de la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et le colonialisme ».

Pourquoi insister autant sur « la lutte contre l’antisémitisme ». On se souviendra que l’antisémitisme est un délit pénal, La « lutte contre l’antisémitisme » d’une part éloigne le risque judiciaire et, d’autre part, permet de faire entrer la pire diffamation d’Israël dans le champ de la liberté d’expression.

L’IHRA, mais qu’est-ce donc ?

La définition de travail de l’IHRA qui assimilait l’antisionisme à l’antisémitisme est bien loin, très loin. La déferlante anti-Israël a tout balayé sur son passage. Il n’y avait d’ailleurs pas grand-chose à balayer puisque la définition de l’Ihra était restée confinée dans la sphère de la rhétorique et du débat, sans avoir pénétré dans une salle d’audience. Vu le contexte, la question n’est plus à l’ordre du jour.

Le choix

Le choix qui nous est offert est clair. Soit nous soutenons Israël, en étant donc des sionistes, d’office colonialistes, racistes, génocidaires, coupables sans circonstances atténuantes. Soit nous gardons Israël à distance, continuons des activités comme si de rien n’était, prêts, si besoin, à accuser Israël, à demander un cessez-le-feu immédiat, bref à trahir non seulement Israël, mais nous-même, notre histoire.

Mais pourquoi Israël est un tel objet de détestation ?

N’est-ce pas principalement à cause du fait qu’Israël revendique sa souveraineté pleine et entière, ce qui implique le droit, et le devoir, de se défendre, comme n’importe quel pays. Une situation insupportable pour ceux qui méprisaient les juifs.

Mais précisément Israël n’est pas n’importe quel pays. Israël est le seul pays au monde à être déclaré illégitime suite à une guerre, de surcroît subie, justifiée et juste. Qui a demandé l’éradication, le boycott ou l’exclusion de la Turquie, de la Syrie, de l’Algérie, du Yémen, etc…. ?  

Seul Israël avec ses innombrables condamnations à l’ONU, est traqué par des centaines d’ONG disposant de budgets considérables, pour dénoncer, à l’échelle mondiale, tout faux mouvement enregistré dans l’état juif

Seul l’état juif fait face au déploiement des instances judiciaires internationales pour l’entraver et tenter de lui enlever sa capacité à se défendre.

Seul l’état juif voit que les terroristes qui ont envahi le sud d’Israël le 7 octobre pour y faire régner l’horreur et la désolation sont largement soutenus 

Désormais Israël est traité comme le juif des nations, avec des appels au boycott, à l’exclusion, bref, à tout ce qui peut renforcer la haine des juifs.

La BatSheva Dance Company, de notoriété mondiale, vient d’annuler sa venue en France pour « raisons de sécurité ».L’équipe israélienne de football des moins de 19 ans a échappé de justesse à un lynchage en Norvège.  

Deux officiers de renseignements de Tsahal, devant participer à une conférence, ont pu voir l’agitation d’un député LFI les qualifiant de « criminels génocidaires » et demandant l’interdiction de la conférence au Procureur de la République. Finalement, la conférence sera transférée de Levallois à la rue Broca. Ce même député a demandé que les franco-israéliens enrôlés dans Tsahal, soient poursuivis pour crimes de guerre à leur retour en France.

Quelles réactions ?

La question de l’antisémitisme en France, la haine des juifs, n’est plus à poser. Cette étape est dépassée, des points récents le soulignent

– L’activisme de tant de députés uniquement et constamment occupés par » l’état colonialiste, impérialiste, raciste et génocidaire’ renforce le poids des propos et mensonges tenus par des anonymes;

– Un récent jugement dépénalise le boycott ; 

– Les manifestations quasi quotidiennes anti Israël avec autorisation préfectorale et sous protection policière,

L’ensemble de ces éléments ne laisse guère de doute. Quant aux atrocités du Hamas considérées comme « explicables «  comme « des actes de résistance », elles sont le dernier avatar du deux poids, deux mesures . Qui oserait dire que l’attentat du Bataclan était « de la résistance » ?

Bonne nouvelle: un jugement pénalise la qualification de « résistance » attribuée aux atrocités du 7 octobre

Désormais, suite à un jugement du tribunal de Grenoble, qualifier le massacre du 7 octobre sous une appellation aussi positive que « résistance » sera considéré comme de une « apologie du terrorisme » et condamné en tant que tel. La vigilance de chacun dans la presse régionale, notamment, devrait permettre, si des plaintes sont déposées, d’amplifier ce mouvement de répression.

L’organisation de réunions d’information dans des cercles élargis pour faire entendre le point de vue israélien est, non pas un plus, mais un indispensable. L’Ayatollah Khamenei rappelait aujourd’hui dans un tweet que ceux qui auront la plus forte puissance médiatique gagneront le conflit. A voir l’impact des campagnes de diffamation de l’état juif, ce n’est pas faux.

Il revient à chacun de se positionner vis-à-vis d’Israël. La version Tsedek, on crache sur Israël et on a la paix.

La version BHL ou Laurence Ferrari  qui se sont véritablement engagés aux côtés d’Israël, dans cette guerre existentielle.

A quelques jours après Purim et son enseignement sur la puissance du peuple juif lorsqu’il est uni et « ne dort pas »

A quelques jours avant Pessa’h où nous redirons notre attachement de génération en  génération à Jérusalem,

Si nous n’avons pas le courage de nous tenir aux côtés d’Israël sans restriction, car nous sommes en Diaspora, nous risquons d’oublier notre responsabilité de juifs, notre responsabilité à l’égard non seulement de nos Anciens, mais aussi des générations à venir.

En Grande-Bretagne, des responsables Communautaires appellent à prévoir une place pour un otage à la table du Seder. Comment célébrer la fin de l’esclavage alors que des otages sont toujours en captivité, que la liberté de mouvement des israéliens se rétrécit en Israël, avec le Nord et le Sud sous des bombardements quotidiens, mais aussi à l’étranger où le « pour raisons de sécurité » devient une machine à exclure.

Israël qui devait être le refuge ultime des juifs, subit une guerre terrible. Notre soutien, y compris financier, est crucial. L’oublier c’est vouloir croire que notre vie ne dépend pas des événements en Israël. «  Si je t’oublie Jérusalem ».

Suis Israël ‘Hayi

Que D. protège Tsahal et Israël

Que D. prenne en miséricorde les otages et leurs familles

Evelyne Gougenheim.