Jean-Marc Falcone, Directeur général de la Police Nationale/AFP
Jean-Marc Falcone, dont certains des policiers en colère exigent le départ, doit remettre des propositions la semaine prochaine à son ministre de tutelle, Bernard Cazeneuve. « Je vais doter les policiers d’un armement plus sophistiqué avec le renouvellement du vieux pistolet-mitrailleur qui sera remplacé par une arme longue plus moderne », annonce Jean-Marc Falcone, parmi d’autres mesures de son « plan de sécurité publique ». « Les flash-ball vont être remplacés par un lanceur de balles de défense plus précis et adapté aux missions. Nous allons aussi moderniser le système radio et développer plus rapidement et plus massivement les tablettes connectées au réseau et disponibles sur le terrain », ajoute-t-il.

Le patron des policiers n’est « pas favorable à ce stade » à une révision des règles de la légitime défense, comme le réclament les policiers en colère, et aussi les syndicats.

Interrogé dans le Journal du Dimanche pour savoir si les quatre policiers blessés lors de l’attaque au cocktail Molotov, le 8 octobre à Viry-Châtillon (Essonne), aurait pu tirer sur leurs agresseurs, le directeur général de la police nationale (DGPN) répond: « oui, sans problème ».

« On les attaque, on les empêche de sortir de leur voiture, on menace de les brûler, à mon sens tous les éléments constitutifs de la légitime défense étaient engagés. Ils auraient tout à fait pu tirer », estime-t-il.

« Quant à changer les textes actuels (sur la légitime défense), on peut toujours y réfléchir mais je n’y suis pas favorable à ce stade, considérant que les règles d’emploi des armes ont été récemment élargies par la loi du 3 juin 2016 », renforçant la lutte contre le crime organisé et le terrorisme.

Concernant la question des charges dites « indues », comme les gardes statiques, de palais de justice ou de préfectures, et de détenus à l’hôpital, dont les policiers ne veulent plus, « ils ont raison ! Je leur dis qu’il faut revoir les missions », assure M. Falcone, précisant notamment que la garde de détenus hospitalisés « mobilise 300 policiers ».

Au sujet des critiques des policiers contre la justice, il estime que celle-ci « doit mieux expliquer ses décisions ou ses orientations de politique pénale aux policiers ». Ces derniers « ont le sentiment que la justice n’apporte pas de réponse à la hauteur de ce qu’ils vivent », selon lui.

Le patron des policiers ne croit « pas du tout » qu’il y ait « la patte » du FN derrière le mouvement de colère, comme l’a dit mercredi le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. « C’est au départ un mouvement spontané. Je ne crois pas que le FN soit derrière tout cela », juge-t-il, précisant toutefois que si le mouvement devait durer, il n’excluait pas qu’il soit victime d’une récupération politique ».

Falcone prévient les policiers qu’il est « hors de question de manifester devant le ministère de l’Intérieur et l’Élysée. Mercredi et jeudi soir, il y a eu des tentatives. Si cela devait aller plus loin, chacun prendra ses responsabilités ».

Le Figaro

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