Une photo de Cherif Chekatt, obtenue par l’AFP le 12 décembre 2018. afp.com/Handout
Une enquête du Monde révèle que Cherif Chekatt préparait son attaque depuis plusieurs semaines.
La virée meurtrière de Cherif Chekatt, le 11 décembre à Strasbourg, ne doit rien à la précipitation.
Tout était en réalité minutieusement préparé : les armes, l’envie de mourir, la vidéo de revendication… Une enquête du Monde publiée lundi révèle comment le djihadiste est passé à l’acte.
Des indices dès 2015
La vidéo où l’homme prête allégeance à Daech, retrouvée sur une clef USB, semble être datée du jour de l’attaque ou du mois de novembre.
Un ancien codétenu de Cherif Chekatt a aussi expliqué que, dès 2015, il aurait exprimé « sa haine des policiers, des magistrats, et des juifs » et son intention de « commettre un braquage avant de partir en Syrie ou de mourir en martyr ».
Un proche du terroriste, qui a témoigné juste avant qu’il soit abattu, a expliqué que son ancien ami l’a contacté à plusieurs reprises, y compris le matin de l’attaque, pour se procurer des armes.
« Tu seras le prochain sur ma liste, tu vas entendre parler de moi à BFMTV », lui aurait lancé Cherif Chekatt début décembre, après une dispute.
Il avait confié son « intention de mourir »
Les enquêteurs ont aussi écouté des messages audio envoyés entre membres de la fratrie Chekatt. « Cela devait arriver un jour », a déclaré un frère à l’une de ses sœurs.
La mère du terroriste a aussi avoué que son fils lui avait confié « environ cinq mois » avant l’attentat « son intention de mourir ».
Son père, le matin de l’attentat, l’avait prévenu par SMS qu’il était recherché.
« ‘Les chiens’ sont venus chez moi », lui avait-il écrit, tout en ajoutant qu’il ne l’avait pas dénoncé.