Des politiques allemandes laxistes en matière de financement du terrorisme ont permis au Hezbollah de gérer une vaste entreprise de collecte de fonds par le biais d’une opération de blanchiment d’argent menée en Europe et en Amérique du Sud.

Les procureurs français ont jugé 15 membres de l’organisation criminelle, la semaine dernière à Paris. Selon trois médias allemands – NDR, WDR et Süddeutsche Zeitung – deux des accusés vivaient dans l’État allemand de Rhénanie du Nord-Westphalie et deux autres accusés vivaient près de la ville de Brême, dans le nord de l’Allemagne.

Les membres du groupe criminel sont accusés de blanchiment de l’argent de la drogue colombienne via un stratagème complexe d’évasion financière, avec l’aide de la diaspora libanaise.

« L’Allemagne est un lieu idéal pour le blanchiment d’argent organisé« , a déclaré Sven Giegold, membre du parti vert au Parlement européen, selon un article du journal Westfälischen Nachrichten.

« Il est tout à fait acceptable que l’on puisse payer en espèces pour des biens de luxe ou de l’immobilier », a déclaré Giegold. «Il n’existe pas, non plus, de limite légale à l’utilisation de l’argent liquide … L’argent provenant de sources malpropres trouve un refuge sûr en Allemagne.»

Un commerçant d’exportation, nommé Ali Z., basé à Münster, en Rhénanie du Nord-Westphalie, serait l’un des principaux agents présumés du Hezbollah qui aurait supervisé l’opération de stupéfiants illégale consistant à trafiquer de la cocaïne pour un cartel de la drogue colombien et d’acheter des armes pour que le Hezbollah mène la guerre en Syrie.

Les médias allemands ont refusé de révéler le nom de famille d’Ali Z. pour des raisons de confidentialité. Ali a déclaré qu’il était innocent et que son commerce d’exportation florissant avait été manipulé par les autres accusés en procès. Le réseau criminel du Hezbollah a été nommé «l’affaire du cèdre» par les autorités en reprenant le nom de l’arbre national prisé au Liban.

Selon les médias allemands, le procureur de Paris soupçonne le réseau libanais d’avoir acheté des bijoux et des montres d’une valeur d’environ 10 millions d’euros en espèces dans des bijouteries de Rhénanie du Nord-Westphalie et d’autres États allemands en moins d’un an.

Dans le cadre du procès à Paris, 250 millions d’euros en espèces, ainsi qu’une arme et un véhicule de luxe, ont été saisis, selon un rapport paru dans Westfälischen Nachrichten, cité par un porte-parole du bureau du procureur d’Aachen (Aix La Chapelle), en Rhénanie du Nord-Westphalie. Deux passeurs présumés d’argent du réseau criminel Hezbollah ont également été arrêtés dans la région d’Aachen (Aix La Chapelle), avec un demi-million d’euros en espèces. L’entreprise criminelle aurait blanchi jusqu’à un million d’euros par semaine à son apogée.

Armin Laschet, ministre du Parti de l’Union chrétienne démocrate, président de la Rhénanie du Nord-Westphalie, a refusé d’appeler à l’interdiction du réseau entier du Hezbollah (« politique et militaire ») dans son État.

L’opération du Hezbollah visait à acheminer le produit des stupéfiants vers l’Europe, où l’argent avait été blanchi et collecté, puis acheminé au Liban et enà la Colombie. Selon le journal américain The National, basé aux Émirats arabes unis, un «ancien système bancaire appelé hawala » était utilisé pour transférer de l’argent de la drogue en contournant les contrôles réglementaires. Le National a écrit : « Le bras financier du Hezbollah utilise des partisans de la diaspora au Liban à travers le monde pour lever des fonds. »

L’US Drug Enforcement Agency a intercepté des appels en 2015 parmi les agents de cartels colombiens qui permettent d’ exposer les réseaux criminels et terroristes transatlantiques et du Moyen – Orient.

Les deux accusés de la ville de Brême en procès à Paris et le rôle joué par le Hezbollah à Brême pourraient alimenter l’incendie au sujet des dangers des activités du Hezbollah en Allemagne.

Le Jerusalem Post rapportait exclusivement en juin que le centre communautaire Al-Mustafa de Brême constituait une plaque tournante majeure pour la collecte de fonds pour le Hezbollah. Le rapport de l’agence de renseignement de Brême publié en juin a confirmé que le centre « soutient le Hezbollah au Liban, notamment en recueillant des dons ».

L’Allemagne autorise 950 membres du Hezbollah à lever des fonds et à recruter de nouveaux membres en République fédérale, selon de nombreux rapports de renseignements dans le pays qui ont été examinés par la Poste. Les États-Unis, le Canada, la Ligue arabe, les Pays-Bas et Israël considèrent le Hezbollah comme une organisation terroriste. L’Allemagne et l’Union européenne désignent simplement l’aile militaire du Hezbollah comme une entité terroriste.