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Trois chasseurs F-16 de l’armée de l’air turque ont bombardé, vendredi 24 juillet au matin, plusieurs objectifs tenus par l’Etat islamique (EI) en territoire syrien, ont annoncé les services d’Ahmet Davutoglu, le premier ministre de la Turquie. Ces frappes ont été menées peu avant 4 heures (3 heures à Paris), au lendemain d’un accrochage entre l’armée et les djihadistes qui a coûté la vie à un sous-officier turc.

Les avions turcs ont frappé « deux quartiers généraux et un point de ralliement »des combattants de l’EI avec des missiles avant de regagner leur base de Diyarbakir (Sud-Est), précise le communiqué publié par les services de M. Davutoglu. Selon l’agence de presse Dogan, les cibles étaient localisées autour du village de Havar, face à la province turque de Kilis (Sud).

« La République de Turquie est déterminée à prendre toutes les précautions pour défendre la sécurité nationale », est-il assuré dans le communiqué, précisant que ces frappes avaient été décidées lors d’une réunion de sécurité qui s’est tenue jeudi soir autour du chef du gouvernement.

Grave combat armé

Quelques heures plus tôt avait eu lieu le plus grave combat armé entre les forces de sécurité turques et l’EI depuis que le mouvement radical a pris le contrôle de larges parties du territoire syrien, il y a un an : un poste avancé de l’armée turque a été la cible de tirs venus de côté syrien de la frontière, dans la région de Kilis. Un sous-officier turc a été tué, et deux autres militaires ont été blessés. Des chars turcs ont bombardé en retour des positions de l’EI.

Lundi, un attentat-suicide attribué par les autorités turques à l’EI a tué 32 personnes et en a blessé une centaine dans un centre culturel kurde de Suruç, près de la frontière. Il s’agirait de la première attaque terroriste de l’EI sur le territoire turc.

Lire : Turquie : pourquoi les violences reprennent à la frontière syrienne

Jeudi, Ankara avait déjà accepté de laisser des avions de l’armée américaine utiliser plusieurs de ses bases aériennes dont celle d’Incirlik, proche de la frontière syrienne, pour mener des bombardements contre l’EI, affirment plusieurs responsables américains sous couvert d’anonymat. « L’accès aux bases turques comme la base aérienne d’Incirlik augmentera l’efficacité opérationnelle de la coalition » militaire qui combat l’EI, a notamment déclaré un officiel à l’Agence France-Presse. Cette base est située à 200 kilomètres de la frontière syrienne, dans la région d’Adana.

Ce feu vert, demandé depuis plusieurs mois par Washington, a été donné après un entretien téléphonique entre le président des Etats-Unis, Barack Obama, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. L’utilisation d’Incirlik, promise pour des avions avec et sans pilote, fait partie d’un accord aux contours plus larges entre les deux pays qui vise à approfondir leurs relations dans la lutte contre l’EI.

La Turquie avait limité son engagement

Le bombardement effectué par les F-16 et l’accueil des avions américains marquent un tournant dans la politique d’Ankara vis-à-vis de l’EI. La Turquie, membre de l’OTAN, a jusqu’ici limité son engagement au minimum dans la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre le groupe djihadiste depuis le début des bombardements, en septembre, provoquant la colère de son allié américain. Elle s’opposait également depuis septembre à ce que les avions américains puissent utiliser sa base d’Incirlik.

Ankara a, à plusieurs reprises, critiqué la stratégie d’attaque du seul EI par la coalition, privilégiant de son côté la lutte contre le régime de Bachar Al-Assad. Elle est accusée d’avoir longtemps laissé les djihadistes de l’EI traverser son territoire en toute liberté et d’avoir cherché à les armer au début de 2014.

Source : lemonde.fr

 

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