Des écrits antisémites de Michel Audiard exhumés 70 ans plus tard
Le dialoguiste des Tontons flingueurs a publié dans plusieurs revues collaborationnistes sous l’occupation. Certains de ses écrits sont clairement antisémites.
« Les cons, ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît. » On ne compte pas les répliques cultes écrites par le dialoguiste Michel Audiard. Les tontons flingueurs, Le cave se rebiffe, Un singe en hiver… L’homme a participé à l’écriture des plus grandes comédies du cinéma français. Mais il a également une face sombre.
Ce jeudi, des écrits antisémites publiées par Michel Audiard sous l’occupation dans des revues collaborationnistes refont surface. Ils ont été exhumés par la revue littéraire Temps noir, dont L’Obs dévoile certains extraits. « Il publiait dans les journaux les plus collabos de l’époque », explique dans son enquête Franck Lhomeau, rédacteur en chef de Temps noir.
Kessel qualifié de « petit youppin »
En juillet 1943, le jeune Michel Audiard publie dans la revue L’Appel une nouvelle intitulée Le Rescapé du Santa Maria, récit de l’attaque d’un bateau. Plusieurs personnages de l’intrigue sont juifs. Ils sont caractérisés selon les mots de l’auteur par « une veulerie suante », « une odeur de chacal » ou une « synthèse de fourberie ». Des termes conformes à la logorrhée antisémite, à l’époque très partagée dans la société française. « La conjuration des synagogues! », s’achèvera « à l’heure prochaine de votre pendaison […] manifestation de l’immanente justice », poursuit le texte.
Michel Audiard se mue ensuite en critique de théâtre. En juin 1944, il publie un article élogieux sur le livre Autopsie des spectacles. Son auteur? Jean-Pierre Liausu, un antisémite notoire. Audiart écrit : « Le monde qu’il est convenu d’appeler « artistique » et qui demeure dans sa majorité le plus coquet ramassis de faisans, juifs (pardonnez le pléonasme), métèques, margoulins… » Dans cette revue, il étrille également Joseph Kessel, qualifié de « petit youppin ».
Autre trace de ce passé trouble, une fiche d’adhésion au groupe Collaboration. Fondé avec l’aval des nazis, ce groupe rassemblait les élites intellectuelles collaborationnistes et prônait un soutien au troisième Reich. Michel Audiard a assuré devant la police que cette adhésion s’était faite à son insu, rappelle L’Obs. « J’étais un gosse sous l’occupation », assurait le cinéaste à Paris Match en 1978, sept ans avant sa disparition. Un gosse avec sa part d’ombre.
Par LEXPRESS.fr , publié le
Nombreux étaient les nazi-collabos, convertis aujourd’hui en islamo-collabos. Ce sont les mêmes, les mêmes traîtres. Beaucoup, ayant senti le vent tourner, comme Mitterrand, se sont « faits » Résistants. Un certain nombre de personnalités, comme Bourvil, Sacha Guitry ou Danielle Darrieux (qui a échappé à la tondeuse) ont réussi à se faire oublier de la vindicte populaire.