« La Tesla de la mer » : une révolution dans le transport de l’électricité ?

La start-up japonaise PowerX veut repenser radicalement l’avenir de l’énergie éolienne. L’entreprise souhaite remplacer les pétroliers et les gaziers par des navires transportant de l’électricité. Ils devraient compléter et, à long terme, remplacer les câbles électriques reliant les parcs éoliens en mer au continent.

Le PDG de PowerX, Masahiro Ito, a annoncé ces projets lors d’une conférence de presse. « Nous aidons le monde à passer d’une ère du transport de carburant à une ère où nous transportons l’électricité. »

Le projet ne tombe pas du ciel. Le gouvernement japonais souhaite disposer de 10.000 mégawatts d’énergie éolienne en mer, soit l’équivalent de dix réacteurs nucléaires, d’ici à 2030. D’ici 2040, l’État insulaire asiatique veut atteindre les 30.000 à 45.000 MW. Toutefois, ce plan ambitieux se heurte à des coûts d’infrastructure élevés. La pose d’un kilomètre de câble électrique sur le fond marin coûte entre 875.000 et 1,75 million de dollars.

Opération révolutionnaire

C’est pourquoi PowerX travaille actuellement sur une autre solution. La start-up veut lancer le premier navire de transfert d’énergie d’ici 2025, en coopération avec un grand constructeur naval, dont l’identité sera révélée début novembre, normalement. Le navire sera utilisé pour « faire le plein » d’énergie depuis les parcs éoliens en mer, naviguer jusqu’à un port et la transférer au réseau. Les navires pourront stocker 2.000 kWh d’électricité. Par la suite, la flotte sera étendue à quatre navires.

Outre l’utilisation des navires, le système qui les sous-tend sera également révolutionnaire. Les programmes de navigation doivent être établis sur la base des prévisions météorologiques : il est inutile d’envoyer un navire géant vers un parc éolien où il n’y a pas de vent depuis des jours. Les navires fonctionneront également à l’électricité ou au GNL, le gaz naturel liquéfié.

Coûts remis en question

Pourtant, les défis semblent toujours aussi grands pour PowerX. Les exploitants de parcs éoliens doivent être convaincus de faire affaire avec PowerX, au lieu d’investir simplement dans des câbles. Le coût du transport de l’électricité par bateau est également remis en question. Le coût de la construction du premier navire est déjà estimé entre 17,5 et 26,2 millions de dollars et pourrait être beaucoup plus élevé. « Utiliser des câbles est beaucoup plus facile. Je ne sais pas si cela permettra à une entreprise de rester rentable », déclare un exploitant de parc éolien à propos des projets de PowerX.

L’idée de PowerX est une réponse au plan énergétique du gouvernement japonais. Ce plan prévoit que l’énergie éolienne devienne la principale source d’énergie du pays ; d’ici 2030, 36 à 38 % de la consommation japonaise devrait provenir d’énergies vertes. Ito et son équipe veulent y contribuer. La rhétorique et la vision de l’entreprise rappellent la façon dont Elon Musk a fait de Tesla une entreprise qui a radicalement changé l’industrie automobile. Avec l’ancien dirigeant de Tesla, Paolo Cerruti, en tant que directeur, et l’ancien dirigeant de Google, Caesar Sengupta, entre autres, Masahiro Ito possède déjà l’expérience nécessaire.

« La Tesla de la mer : une révolution dans le transport de l’électricité ?Credit: Youtube
ÉNERGIE

Par Kasper Goossens Publié le Mardi 19 octobre 2021 à 09:28

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