Mais quand il s’agit de politique, l’émotion la plus forte, c’est la haine.

La haine peut amener un politicien à se comporter de manière irrationnelle. La haine peut amener un politicien à faire le contraire de ce que veulent ses électeurs. La haine peut provoquer la troisième élection en moins d’un an.

Le dirigeant de Yisrael Beytenu, Avigdor Lieberman, a démissionné de son poste de ministre de la Défense il y a un an. Il a mené à la première élection, citant des conflits d’ordre professionnel avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu concernant la manière de gérer le terrorisme (à Gaza).

Lorsque Lieberman a provoqué la deuxième élection en refusant d’entrer au gouvernement de Netanyahou à la dernière minute, il a cité des différends portant sur des questions de religion et d’État.

Mercredi, quand Lieberman aurait pu entamer une troisième élection en excluant de rejoindre les gouvernements de droite et de gauche, il n’a même pas pris la peine de prétendre que c’était en raison de la politique prospective de ce gouvernement.

Au lieu de cela, Lieberman a passé une grande partie de sa longue conférence de presse à la Knesset, à exprimer sa haine contre les haredim (ultra-orthodoxes) et les Arabes. Il a déclaré qu’il ne ferait pas partie d’une étroite coalition de droite à cause des premiers et qu’il n’avait jamais envisagé de permettre la formation d’un gouvernement minoritaire de gauche à cause des seconds.

En fait, Lieberman a déclaré que la seule raison pour laquelle il avait refusé de répondre à la question posée cent fois à propos de son adhésion à un gouvernement minoritaire était qu’il souhaitait utiliser cette option pour faire pression sur Netanyahu. Après tout, Lieberman déteste surtout Netanyahu.

Lors de la conférence de presse, le Jerusalem Post a demandé à Lieberman ce qui était le plus dangereux pour l’avenir d’Israël: les Arabes, les haredim, une troisième élection ou Netanyahu. Au début, il a dit qu’il ne savait pas, mais ensuite, il a semblé répondre à la question en lançant un long discours contre les haredim et les extrémistes comme le Rebbe de Satmar et la faction dissidente de Jérusalem.

Lieberman déteste donc plus les haredim que les Arabes, pour qui il a réussi à cacher sa haine pendant près de deux mois. Il les déteste aussi plus que les élections, car il préférerait initier un troisième tour que de s’asseoir avec eux. Et il les déteste plus que Netanyahu, car il soutient le compromis du président Reuven Rivlin qui donnerait à Netanyahu le poste de premier ministre par rotation.

Si Lieberman était fidèle à son idéologie de droite, il aurait rationnellement permis la formation d’une coalition de droite, malgré sa haine pour les haredim. S’il était simplement venu aider sa circonscription d’immigrés de l’ex-Union soviétique, il aurait mis fin à sa haine des Arabes et aurait permis la formation d’un gouvernement minoritaire, qui aurait pu mener de vastes réformes en matière de religion et d’État.

Mais la haine est une émotion puissante, alors la rationalité, comme aider les électeurs et éviter une nouvelle élection peut bien être damnée.