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La Grande décision de Trump en Syrie©

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La Grande décision de Trump en Syrie


On aperçoit les fumées, à la suite d’une frappe aérienne sur la ligne de front à l’ouest de Raqqa le 17 juillet, au cours d’une offensive lancée par les Forces Démocratiques Syriennes, une alliance à majorité Kurde et Arabe, pour reprendre la ville aux djihadfistes de l’Etat Islamique. (Bulent Kilic/AGENCE FRANCE-PRESSE via Getty Images)

 éditorialiste d’Opinion 31 août 2017 7:58 PM

Alors que la coalition dirigée par les Etats-Unis accélère sa campagne pour détruire les bastions subsistants de Daesh en Syrie, l’Administration Trump est confrontée à une grande décision quant à l’avenir : veut-elle maintenir une partie des troupes américaines à l’intérieur du pays afin d’aider à stabiliser la Syrie après la défaite des djihadistes, ou veut-elle faire ses bagages et ramener les soldats à la maison?

Ce dilemme pourrait rappeler celui auquel a pu être confronté le Président Barack Obama en Irak, en 2011, [ NDLR : bien que celui-ci ait précipité sa décision de battre en retraite, avec les conséquences dramatiques que l’on a connu depuis]. Le Président Trump, comme son prédécesseur, a exprimé son scepticisme quant à la présence permanente de l’Amérique dans les guerres du Moyen-Orient. Mais, il sait aussi que retirer les troupes américaines de leurs bases à l’Est de l’Euphrate risquera de créer un vide susceptible de déclencher un nettoyage ethnique, des guerre régionales par procuration et nouvelle vague de violence djihadiste.

Les responsables civils et militaires proches des dossiers de la politique américaine en Syrie semblent convaincus que l’Amérique devrait maintenir une présence résiduelle, probablement un contingent proche ou inférieur à 1.000 membres de forces des opérations spéciales qui puissent continuer à entraîner et à conseiller – et aussi à retenir – les milices kurdes syriennes qui ont été (et restent) les partenaires principaux de l’Amérique contre l’Etat Islamique. Mais cette alliance avec les Kurdes est sujette à controverses, en Syrie et hors de Syrie.

La carte politique de la Syrie, jusqu’à présent, ressemble à une mosaïque d’une grande diversité, avec différentes bandes de terre, contrôlées par des groupes rivaux et leurs patrons. Les Etats-Unis et leurs partenaires kurdes dominent l’Est du fleuve Euphrate. Le régime syrien, avec ses alliés russes et iraniens, contrôle le vaste centre du pays ; les forces appuyées par la Turquie contrôlent une bande terrestre le long de la frontière nord ; et l’accord de « déconfliction » jordano-russe a plus ou moins pacifié le Sud-ouest.

Ils sont rares les analystes qui s’attendent à une réunification de la Syrie sous l’égide du Président Assad. Aussi, dans un avenir prévisible, le pays restera divisé par ces zones d’influence – dans l’attente d’un processus politique transitionnel qui puisse rétablir la légitimité et l’autorité d’un nouveau gouvernement central à Damas.

 

La pièce américaine de ce puzzle se situe dans la zone à l’est de l’Euphrate. La milice kurde syrienne, connue sous le sigle d’YPG, conseillée par les forces d’élite américaines et appuyée par la puissance de feu aérien des Etats-Unis, s’est déployée dans tout ce secteur au cours des trois dernières années et, d’ici six semaines, on s’attend à ce qu’elle s’empare de la capitale de l’Etat Islamique : Raqqa. Au fur et à mesure de leur percée, les Kurdes recrutent des alliés arabes sunnites dans le cadre d’une coalition plus large connue sous l’acronyme de Forces Démocratiques Syriennes (ou FDS).

Cette alliance militaire ad’hoc que constituent les FDS fait l’objet de bien des critiques. L’opposition syrienne dominée par les Sunnites craint que les combattants kurdes cherchent à créer un Etat Indépendant et la Turquie voisine les perçoit comme des terroristes affiliés au PKK. Mais ses victoires sur le champ de bataille génère sa propre dynamique politique et, à mesure que les FDS et, à travers elles, les Etats-Unis progressent, quelque chose comme  un effet d’entraînement (de montée dans le train en marche) s’est développé. Les groupes d’opposition sunnite semblent à présent impatients de combattre aux côtés des forces menées par les Kurdes, sous le commandement global des Etats-Unis.

Cette volonté toute neuve de travailler en tandem avec les Kurdes a été exprimée par Riyad Hijab, le chef de la coalition d’opposition syrienne, qui porte le nom de Haut Comité pour les Négociations. Il a déclaré lors d’une interview récente que ses partisans veulent « combattre Daesh et d’autres groupes terroristes, aux côtés des FDS, aussi longtemps que nous combattrons de façon indépendante sur des fronts distincts ».

Hijab a proclamé que plus de 5.000 membres des forces de l’opposition sunnite seraient prêts à rejoindre les Etats-Unis et les FDS dans la libération de Deir Ez Zor,la prochaine grande ville de la vallée de l’Euphrate,u sud-est de Raqqa. Les groupes d’opposition syrienne préfèrent, selon toute vraisemblance, s’allier avec les Kurdes qu’avec le régime Assad (dont certaines unités se trouvent actuellement à entre 40 et 30 kms de Deir Ez Zor).

Les responsables américains se réjouissent qu’Hijab et d’autres dirigeants de l’opposition montrent leur volonté de rejoindre le combat dans la vallée de l’Euphrate. Mais ils soulignent que les nouvelles recrues ne sont pas prêtes pour les combats intensifs et que Deir Ez Zor sera, presque certainement, prise par les 10.000 hommes de troupes de l’armée syrienne qui se trouvent déjà dans la ville, rejoints par les forces du régime qui se déplacent à présent vers l’est, avec l’appui russo-iranien. La présence iranienne inquiète les responsables américains,mais ils pensent que le contrôle de Deir Ez Zor par le régime est probablement inévitable.

Les commandants américains disent que le véritable gros lot stratégique se trouve plus au sud. Ils prétendent que dès que Raqqa sera sécurisé, les troupes des Forces Démocratiques Syriennes (rejointes par n’importe quelles autres forces arabes qui seraient prêtes au combat) espèrent avancer vers la basse vallée de l’Euphrate, au sud de Deir Ez Zor. Les Etats-Unis espèrent que les forces irakiennes le long de la frontière, contribueront à compenser et contrôler l’influence iranienne dans cette zone.

Que se passera t-il après cela? Cela dépend en partie du maintien des  conseillers américains dans l’est de la Syrie. S’ils restent, disant les experts américains, ils peuvent tenter de faire fléchir les ambitions kurdes d’indépendance, dissuader les Turcs d’intervenir et encourager l’opposition Sunnite à travailler avec différents autres camps. Une future présence américaine « sera essentielle », d’après Hijab.

 

Et s’ils s’en vont rapidement? On a déjà vu ce scénario de film auparavant [la fuite d’Obama d’Irak, qui génère un conflit sunno-chiite propice à l’éclosion de Daesh]

Les archives de David IgnatiusFacebook.

washingtonpost.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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christopher.dee

Les kurdes méritent leur pays et même jusqu’à la mer…
Punaise, tous des malades ces stratèges !
Et n’oublions pas de leur accorder ce gros morceau de Turquie,
volé lors du génocide des chrétiens commis par ces ottomans de mairde…
Perso herdogâân ne m’inspire pas confiance ?
Pour l’Histoire ne m’en veuillez pas, , chat échaudé…
Le Kurdistan mérite certainement un peu d’autonomie,
mais ce n’est pas l’avis du grand Turc…

Ratfucker

Déjà en 1926, le reportage de Joseph Kessel en Syrie montrait que rien n’a changé depuis 90 ans
http://galacteros.over-blog.com/2016/03/joseph-kessel-en-syrie-des-mots-toujours-aussi-justes.html

דוב קרבי dov kravi

 » tenter de faire fléchir les ambitions kurdes d’indépendance  » ? Après que les Kurdes aient fait quasiment tout le sale boulot que les Occidentaux n’ont pas voulu faire ? Vous êtes notre chair à canon, vous avez combattu efficacement les raclures de l’EI, à présent rentrez chez vous manger des galettes…

Quel cynisme ! Non, les Kurdes méritent cent fois leur état.

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