La communauté juive américaine est confrontée à un test crucial qui va déterminer son avenir.

 

La communauté juive américaine est éprouvée aujourd’hui comme jamais auparavant. L’avenir de la communauté est lié aux résultats de cette épreuve.

Si les juifs d’Amérique sont capables de mettre en place une opposition forte, soutenue et couronnée de succès à l’accord nucléaire du président Barack Obama avec l’Iran, qui permet au plus grand Etat parrain du terrorisme de devenir un Etat disposant de l’arme nucléaire avec 150 milliards de $ d’avance, alors la communauté survivra politiquement pour combattre le lendemain.

Si la direction communautaire et ses membres échouent dans ce combat, les Juifs américains se retrouveront ensemble privés de droits civils.

D’un côté, il n’y a aucune raison pour que ce combat ait été rien d’autre qu’une épreuve désespérée mais relativement insignifiante. Etant donné que tout ce qu’Obama doit faire pour réaliser l’exécution de son pacte nucléaire avec les mollahs est de s’assurer le soutien d’une minorité d’un tiers dans l’une des Chambres du congrès, on aurait pu s’attendre à  ce qu’il prenne les choses de façon décontractée avec ses opposants puisqu’ils ont si peu de chances de le vaincre.

A la place, Obama a décidé de les démolir. Il leur a présenté deux options – capituler ou être détruits.

Observez le comportement d’Hillary Clinton.

Mardi, la candidate présidentielle Démocrate favorite et ancienne secrétaire d’Etat a fait monter ses déclarations de soutien au pacte nucléaire d’Obama avec les ayatollahs. S’adressant aux partisans du New Hampshire, Clinton déclara : « J’espère que l’accord sera finalement approuvé et je vous dis que s’il ne l’est pas, toutes les enchères sont perdues ».

D’un côté, le soutien accru de Clinton à l’accord a peu de signification. Il est vrai, son principal rival à la nomination Démocrate, le Sénateur socialiste Bernie Sanders a annoncé son soutien. Mais cet accord ne sera probablement pas un problème au moment où les Démocrates commenceront à voter pour leurs primaires.

D’un autre côté, l’accord n’est pas populaire aussi bien dans la population générale et chez les donateurs Démocrates. Selon un sondage réalisé cette semaine par l’Université Monmouth, seulement 27% de la population générale et 43% des Démocrates veulent que le Congrès soutienne l’accord. Et puis il y a la question du financement.

Clinton espère lever 2,5 milliards de $ pour financer sa campagne. Sa chance d’assurer ce soutien – en particulier par les Juifs Démocrates – est amoindrie, et non encouragée en soutenant ouvertement cet l’accord. Alors pourquoi s’exprime-t-elle en sa faveur ? Le jour même où Clinton a augmenté son soutien à l’accord, le FBI a saisi le serveur des « courriels » privés de Clinton et sa clé USB parmi les rapports ; l’inspection générale de la communauté du renseignement des USA a conclu qu’il y avait des communications top secrètes sur le serveur de son e-mail.

Le simple fait de stocker des communications top-secrètes – sans parler de les disséminer – est un crime de haute trahison. Clinton a soumis plus de 32.000 mails de son serveur au département d’Etat. Un échantillonnage de 40 mails a révélé l’existence de 4 documents classifiés, dont 2 top secrets.

Si les mêmes proportions s’appliquent pour le reste des e-mails qu’elle a soumis, elle aura alors illégalement détenu quelques 3200 documents classifies, dont 1600 top secrets. Alors que Clinton a présenté l’enquête comme une simple question de sécurité, elle pourrait fort bien se retrouver rapidement sous investigation criminelle. A ce stade, ses perspectives en chute libre pour la Maison Blanche seront le cadet de ses soucis. Mais il y a une personne qui peut la protéger.

Si Obama souhaite fermer ou étendre une enquête criminelle sur les activités criminelles suspectées de Clinton, il le peut. Comme Roger Simon de « Pjmedia l’a écrit cette semaine : « Hillary Clinton est dans un tel embarras légal au sujet de ses e-mails qu’elle a besoin du soutien d’Obama pour survivre. Il contrôle le bureau du ministre de la justice et par conséquent il contrôle Hillary (et sa liberté) aussi longtemps qu’il est président ».

La mise en accusation préjudicielle du Sénateur Robert Menendez – critique le plus affirmé à l’accord d’Obama avec les ayatollahs au sein du Parti Démocrate – sur des charges douteuses de corruption en avril, montre qu’Obama n’est pas au-dessus d’une utilisation abusive de son contrôle sur la justice pour persécuter ses opposants politiques.

Et puis il y a le traitement par Obama du Sénateur Charles Schumer. Mardi dernier dans la soirée, l’ancien Sénateur de New York et le prochain prévu pour conduire la minorité Démocrate au Sénat a informé Obama qu’il s’opposera à son accord nucléaire. Schumer a demandé à Obama de garder pour lui cette position de manière à permettre à Schumer de l’annoncer vendredi matin.

Plutôt que de respecter les voeux de Schumer, la Maison Blanche a lancé une attaque de chiens gauchistes contre Schumer. Au moment où Schumer a annoncé son projet de s’opposer à l’accord, il a été qualifié de traître, de belliciste et d’agent israélien par des groupes d’activistes gauchistes qui ont promis de refuser les contributions de campagne.

Schumer a été comparé à l’ancien Sénateur du Connecticut Joseph Lieberman. Lieberman a été obligé de faire face à un défi primaire lors de sa tentative de réélection en 2006. Son opposant, Ned Lamont, a été généreusement soutenu par les activistes gauchistes conduits par George Soros. La campagne de Lamont a été mêlée de relents antisémites, et Lieberman a perdu la primaire. Il a été obligé de concourir dans l’élection générale et l’a emportée grâce au soutien reçu des électeurs Républicains et de donateurs.

Le secrétaire de la Maison blanche pour la presse, Josh Earnest a menacé Schumer d’être mis en cause dans sa tentative de remplacer le chef sur le départ de la minorité Démocrate au Sénat  Harry Reid qui prend sa retraite l’an prochain.

Répondant à l’attaque contre lui, tout en maintenant son opposition à l’accord, Schumer aurait déclaré à ses collègues Démocrates de Sénat que tout en s’opposant à l’accord, il ne ferait pas campagne auprès d’eux pour le rejoindre dans l’opposition.

L’attaque conduite et inspirée par la Maison blanche contre Schumer est intéressante par ce qu’elle nous apprend sur la manière dont Obama utilise l’antisémitisme.

Selon toute probabilité, Schumer aurait hésité à faire campagne auprès de ses collègues au Sénat pour se joindre à son opposition à l’accord même si Obama n’avait pas fomenté une campagne intolérante pour le discréditer en tant que Juif. La simple menace de lui dénier son objectif de longue date de conduire la faction Démocrate du Sénat, sans mentionner la possibilité de mettre en place une menace de primaire contre lui, aurait probablement suffi à le convaincre de ne pas prendre de nouvelles mesures pour s’opposer à l’accord.

Alors quel objectif est recherché en qualifiant de traître, de belliciste et d’agent d’Israël, un Sénateur Démocrate expérimenté doté d’un parfait passé de Gauche sur les questions intérieures ? Selon toute probabilité, la décision d’attaquer Schumer en tant que Juif déloyal n’est pas due à quelque passion antisémite incontrôlable de la part d’Obama.

Même si de fait Obama est bien un antisémite intolérant, il est plus que capable de cacher ses préjugés. Après tout, comme nous l’avons appris en fin de semaine dans les rapports des media iraniens traduits par MEMRI, Obama a dit aux Iraniens il y a 4 ans qu’ils pourraient avoir la bombe.

Selon les données de MEMRI, les négociateurs iraniens ont révélé qu’Obama avait envoyé à Oman en 2011 John Kerry, président du comité des affaires étrangères du Sénat de l’époque alors que Mahmoud Ahmadinejad était encore président de l’Iran, pour entamer des négociations nucléaires. Au cours de ces contacts précoces, Obama donna son accord pour que l’Iran pousuive l’enrichissement,  transgressant le Traité de Non Prolifération Nucléaire et un ensemble de résolutions contraignantes du conseil de Sécurité de l’ONU. Il donna aussi son accord pour que l’Iran ne soit pas contrainte dans le cadre d’un accord nucléaire, de révéler toutes les dimensions militaires possibles de son travail nucléaire passé. En d’autres termes, il dit aux Iraniens qu’il ne s’opposerait pas à eux sur la bombe.

Obama fit en sorte de cacher ses concessions au Peuple américain. Il orchestra un spectacle de négociations « sérieuses » avec le groupe P5 + 1 et l’Iran, en prétendant que les négociations qu’il avait faites 4 ans auparavant l’étaient au tout dernier moment des pourparlers nucléaires à Vienne.

Suivant son évidente habilité, il est clair qu’Obama ne jouerait la carte de l’antisémitisme que s’il pensait qu’il avait quelque chose à y gagner.

Alors que prévoit-il de faire que l’antisémitisme puisse l’aider à accomplir ? Au cours du mois dernier, Obama a diabolisé et criminalisé des opposants à son accord sur le nucléaire.

La semaine dernière, à l’Université américaine, Obama a déclaré que ses opposants Républicains sont l’équivalent moral des jihadistes scandant « Mort à l’Amérique ». Obama a présenté les opposants en général comme des bellicistes qui forceraient les USA à une guerre inutile, alors que son accord permettrait autrement de prévenir. Et puisque parmi toutes les nations du monde, seul Israël s’oppose à l’accord, il s’ensuit aisément que les Juifs qui s’opposent à l’accord sont des traîtres qui se soucient plus d’Israël que de l’Amérique.

Puis cette semaine ses troupes ont fait savoir que Schumer est un belliciste et un traître. Et un Juif. Lors de sa réunion avec les dirigeants juifs américains mardi dernier, Obama a déclaré que si la communauté ose le critiquer personnellement, cela affaiblira la communauté juive américaine et par conséquent, la force de la relation USA – Israël.

Si les Juifs, comme les Républicains, sont des traîtres bellicistes, ils devront évidemment en payer le prix. En isolant et en diabolisant les opposants juifs américains à l’accord comme des bellicistes corrompus et déloyaux, Obama pose les conditions pour les traiter comme des citoyens déloyaux peuvent s’y attendre.

En d’autres termes, au mieux les opposants juifs peuvent s’attendre à se trouver eux-mêmes traités comme d’autres opposants à Obama – comme les groupes du « Tea Party » pourchassés et harcelés par l’IRS (Institut de Sécurité) et d’autres organes gouvernementaux.

L’AIPAC peut s’attendre à être soumise à des enquêtes humiliantes, publiques et préjudicielles. Les groupes et institutions juifs doivent s’attendre à être mis au piquet, vandalisés et poursuivis. Un activiste juif peut s’attendre à être entendu par l’IRS.

Lors de cette rencontre avec les dirigeants juifs américains, Obama a semblé leur proposer un choix. Il aurait déclaré aux dirigeants de l’AIPAC : « Si vous cédiez (sur l’opposition à l’accord) je cèderais sur certaines des choses que je fais ».

Véritablement, il ne leur laissa pas le choix. Obama a vraiment dit aux dirigeants de la communauté juive américaine qu’en ce qui le concerne, les Juifs n’ont aucun droit à mettre en avant leurs préoccupations collectives en tant que Juifs. S’ils le font, il les attaquera. S’ils abandonnent ce droit sous la contrainte, alors il les laissera tranquilles. Alors soit vous gardez votre liberté et vous êtes pourchassés, ou bien vous abandonnez vos droits et restez en paix.

Certains commentateurs ont caractérisé le combat sur l’accord comme un combat pour l’âme du Parti Démocrate. C’est peut être vrai. Mais d’abord et avant tout, c’est un combat pour savoir si les Juifs en Amérique ont les mêmes droits que tous les autres Américains.

Il est certain qu’Israël serait gravement atteint si le congrès échoue à refuser l’accord.

Mais Israël possède d’autres moyens de se défendre. Si cet accord passe, le plus grand perdant sera la communauté juive américaine.

Caroline Glick

17 août 2015

D’abord publié dans “the Jerusalem Post ».

http://www.frontpagemag.com/fpm/259817/american-jewrys-fateful-hour-caroline-glick

 

Adaptation française de Sentinelle 5775 ©

 

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