La présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, qui est membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, n’a pas encore adopté une décision sur la demande palestinienne d’adhésion à l’ONU, a déclaré samedi à l’AFP le membre musulman de la présidence, Bakir Izetbegovic.
« La présidence n’a pas encore adopté une opinion définitive sur la demande palestinienne d’adhésion à l’ONU », a dit M. Izetbegovic. « Nous discutons encore de cette question et il existe une divergence de réflexions » au sein de la présidence tripartite, a confirmé M. Izetbegovic, tout en exprimant « son plein soutien à la requête palestinienne ».
La prise de position de la présidence de Bosnie-Herzégovine sur des questions de politique étrangère nécessite un consensus des trois membres de la présidence (serbe, musulman et croate). Le membre serbe de la présidence collégiale bosnienne, Nebojsa Radmanovic, n’est pas favorable à la demande palestinienne. Quant au Croate Zeljko Komsic, il entretient l’ambiguïté sur le sujet.
Les ministres des affaires étrangères israéliens Avigdor Lieberman et palestinien Riyad al-Malki se sont rendus respectivement jeudi et vendredi en Bosnie pour plaider chacun la cause de leur gouvernement après des dirigeants de Bosnie. Selon une source diplomatique à Sarajevo, la Bosnie-Herzégovine s’abstiendra « très probablement » lors d’un éventuel vote. « Les Bosniens sont très ennuyés par ce problème, c’est très délicat pour eux », a déclaré à l’AFP cette source, ajoutant penser que M. Radmanovic « ne renoncera jamais à sa position ». Les dirigeants serbes de Bosnie-Herzégovine ont intensifié leurs relations avec Israël ces derniers temps. M. Liebermann s’est rendu vendredi à Banja Luka (nord), la capitale de la Republika Srpska, pour rencontrer des dirigeants de cette entité des Serbes de Bosnie.
Le Conseil de sécurité est seul habilité à statuer sur l’entrée à l’ONU d’un État, à condition que la candidature obtienne au moins neuf voix, sans veto d’un membre permanent (États-unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni). Il doit discuter le 11 novembre de la demande palestinienne, avec un éventuel vote à la clé. Le vote de la Bosnie-Herzégovine, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, sera crucial. Des communiqués diffusés par la présidence bosnienne à l’issue des réunions avec les chefs des diplomaties israélienne et palestinienne ont déjà laissé entendre que le pays pourrait s’abstenir lors d’un éventuel vote. Israël et les États-Unis s’opposent catégoriquement à l’initiative palestinienne, estimant qu’un État palestinien ne peut résulter que d’un accord de paix.
SARAJEVO, 29 oct 2011 (AFP)
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