Moïse enseigne au peuple : « Quand tu entreras sur la terre que D.ieu te donne en héritage éternel, que tu t’y installeras et que tu la cultiveras, tu apporteras les premiers fruits (bikourim) de tes vergers au Saint Temple, et tu déclareras ta gratitude pour tout ce que D.ieu a fait pour toi. »

La paracha comprend aussi les lois relatives aux dîmes dues aux Lévites et aux pauvres. Elle détaille les instructions quant à la manière de prononcer les bénédictions et malédictions du haut du Mont Grizim et du Mont Ebal évoquées au début de la paracha de Reeh. Moïse rappelle aux Israélites qu’ils sont le peuple choisi par D.ieu et que, réciproquement, ils ont fait le choix de D.ieu.

La dernière partie de Ki Tavo contient des paroles d’avertissement. Après avoir énuméré les bénédictions par lesquelles D.ieu récompensera le peuple quand il accomplira les Commandements de la Torah, Moïse rapporte longuement les terribles conséquences de leur abandon : maladie, famine, pauvreté, exil.

Moïse conclut en déclarant qu’en ce jour, quarante ans après leur naissance en tant que peuple, les Israélites sont parvenus à avoir « un cœur pour savoir, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre ». Ki Tavo, en bref

 

Lorsque les Hébreux seront entrés en Canaan, précise Moise, ils devront se réunir sur le mont Guerizime et le mont Eval pour y entendre énoncées les bénédictions et les malédictions que, suivant le cas, l’Éternel leur enverra.

Les malédictions sont, en règle générale, prévues par Dieu pour les cas où la justice humaine, elle, ne peut intervenir, faute de preuves ou parce que le méfait est accompli en cachette. II est normal que, dans de tels cas, l’Éternel se charge directement d’infliger un châtiment à celui qui a mal agi.

Parmi les cas cités dans la Torah, relevons celui de l’aveugle auquel un clairvoyant a mal indiqué son chemin, auquel il a sciemment donné un faux renseignement et, de ce fait, il l’a égaré.

II est évident que dans un tel cas le pauvre aveugle n’a pas la possibilité de se plaindre et de faire poursuivre celui qui a si cruellement agi envers lui.

II ne l’a pas vu, il ne le connaît pas et même s’il arrive à le désigner, celui-ci peut facilement nier et, de la sorte, se disculper. Aussi, l’Éternel intervient-il lui-même et promet, dès l’abord, que sa malédiction atteindra un tel homme.

L’aveugle dont il est parlé dans le texte n’est pas seulement et nécessairement celui qui a perdu l’usage de la vue. II peut s’agir tout aussi bien d’un homme qui voit parfaitement, mais qui, dans un domaine donné, n’est pas au courant.

Si on lui donne de faux renseignements, si on lui fait faire des démarches inutiles et superflues, tout se passe comme si, réellement, on avait mis des embûches sur son chemin, comme si on l’avait égaré, car, sur ce terrain-là, on peut dire qu’il est véritablement aveugle.

II ne faut pourtant pas croire que, dans un tel cas, tout aussi bien que dans celui de l’aveugle véritable, on a fait son devoir uniquement en s’abstenant, de faire un geste pour égarer notre prochain.

II nous est, en réalité, prescrit de faire un acte positif à son égard, de l’aider, de le conseiller, de l’éclairer, de le guider et de le faire profiter de notre expérience.

Alors seulement nous pourrons prétendre avoir droit aux bénédictions que l’Éternel prévoit par ailleurs pour tous ceux qui auront fait leur devoir envers le déshérité qu’est  » l’aveugle « .

LE RABBIN JEAN SCHWARZ

www.lamed.fr

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