« Je ne conduirai pas ce train ! » le cheminot résistant, Léon Brochart

 

Léon est né en 1896 à Bapaume. Il participe à la première guerre mondiale. Prisonnier de guerre et évadé, il fini la guerre avec 3 médailles:
– Médaille militaire
– Médaille des évadés
– Croix du combattant volontaire

En 1919, il intègre le PO (Compagnie du Paris Orléans, avant la création de la SNCF). Il devient Chauffeur de route en 1920 et conducteur en 1924. Il est très actif en tant qu’ancien combattant et militant CGT.

En 1923, il est volontaire pour l’occupation de la Rhénanie (en tant que conducteur de train).En août 1925, lorsque éclate la guerre du Rif au Maroc, il est à nouveau volontaire, toujours comme chauffeur.
En 1939, la seconde guerre mondiale lui fait traverser la France de la Picardie à Bordeaux.
A l’armistice, il se trouve à Brive La Gaillarde

Dès le début, il s’engage en résistance dans le réseau Combat. En 1942 il fournit des faux papiers à ses voisins juifs et facilite le passage en zone d’occupation italienne d’un de leurs amis en lui fournissant un uniforme de la SNCF.
Le 31 octobre 1942 est son plus beau fait d’arme. Il est à Montauban, en zone libre, avec sa locomotive. Il assiste à une curieuse manœuvre de wagons rajoutés à son train avec des policiers d’Etat aux marche pied.
Quand il apprend que c’est un convoi de déportés juif et politique pour les camps, il refuse de faire le train.
Le chef de gare, le sous-chef de dépôt, le chef de dépôt, et même un inspecteur viennent lui intimer l’ordre d’atteler sa locomotive. Bronchart refuse à chaque fois et il rentre la machine au dépôt, seul. Deux mois après, il refuse de conduire un train de matériel allemand.
Léon suscite l’admiration de ces collègues. Beaucoup moins de ces chefs, mais son passé d’ancien combattant le protège. Il reçoit un avertissement et perd sa prime de fin d’année.
Le réseau auquel participe Léon Bronchart mène de nombreuses opérations : sabotages, distributions clandestines de journaux et de tracts, attentats, etc.

Un mois plus tard, il cachait un Juif dans sa locomotive, le convoyant de sa ville de Brive à Limoges, puis à la plus grande sécurité de la zone d’occupation italienne. Un mois plus tard, dénoncé à la Gestapo, il était déporté en compagnie de son fils Louis à Sachsenhausen, puis au camp de travail forcé de Dora, en vérité camp d’esclavage. A Dora, précise l’historien Martin Gilbert, Léon Bronchart fût jusqu’à la Libération, une source de courage moral pour ces compagnons d’infortune.

Le 29 janvier 1943, il est arrêté à son domicile par les Allemands, ainsi que son fils aîné — 20 ans cette année-là —.

Tous deux sont interrogés et battus, puis internés au camp de Royallieu à Compiègne. Ils sont ensuite déportés, toujours ensemble, passant à Oranienburg. En mai 1943, ils sont transférés à Falkensee, son fils reste là. Quant à Léon Bronchart, il part à Buchenwald et sera envoyé à Dora où il sera affecté au kommando des électriciens. Par ce travail, il ira aussi au kommando d’Ellrich.

Ce n’est qu’après la guerre que Léon Bronchart apprendra que son fils a comme lui survécu. Début 1944, avec d’autres internés français, il parvient à effectuer des sabotages, après qu’ils aient compris que le camp fabrique des armes – il s’agissait des fusées V2.

En juillet 1944, les déportés sont évacués, d’étape en étape jusqu’à Bergen. Le 15 avril 1945, les troupes britanniques libèrent le camp. Le 30 avril, Léon Bronchart est de retour chez lui. Pendant son absence, son épouse Charlotte n’a cessé de participer à la Résistance.

Il reprend le travail en septembre 1945, comme employé de bureau de la SNCF, son état de santé de grand invalide à la suite des privations et sévices subis ne lui permettant plus de conduire une locomotive.

Après avoir passé avec succès le concours de chef de réserve, il demande deux ans plus tard sa mise à la retraite et achève son activité professionnelle en août 1947. Léon Bronchart meurt le 25 septembre 1986, à 90 ans, à Saint-Avertin (Indre-et-Loire).

Il est décoré de la Légion d’honneur en 1946 , de la médaille de la Résistance en 1947. En 1958, il est promu officier de la Légion d’honneur et en 1965, il est promu commandeur de la Légion d’honneur
Il était à l’origine de la création du NAP (noyautage des administration par l’intérieur) et de l’AS FER.

Allée Léon-Bronchart — Wikipédia

Le titre de Juste parmi les nations lui est décerné en 1994. Selon le mémorial de Yad Vashem, il est le seul cheminot qui ait refusé de conduire un train de prisonniers.

Shoah / Holocauste – Plus Jamais ça

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
marc

Respect et Reconnaissance Pour Mr Bronchart
Un Courage et une volonté hors du commun
Un Amour de La France qui mérite le respect

Que votre Ame repose en paix, aux coté de Achem

Amen