La querelle qui oppose les orthodoxes aux ‘Femmes du mur’ prend fin grâce à un compromis historique, voté dimanche à la Knesset.

Selon l’accord, la section de prières nonorthodoxes sur le mur va devenir beaucoup plus grand et plus accessible. Mais le contrôle haredi de la section orthodoxe sera également solidifié, au grand dam des dirigeants non-orthodoxes qui ont longtemps protesté contre ce monopole.
Pour autant, l’accord voté par le Cabinet, contient encore quelques inconnues. On ne sait pas combien de temps prendra la construction. Il ne précise pas si une signalisation claire dirigera les visiteurs vers la section nonorthodoxe. Il ne stipule pas exactement quand les femmes du mur, déplaceront leur office mensuel de la section orthodoxe à celle non-orthodoxe.

« La nouvelle section du Kotel sera un espace physique et conceptuel ouvert à toutes les formes de prière juive,«  ont dit  les femmes du mur dans une déclaration.

La taille de la section nonorthodoxe du Mur occidental va doubler pour atteindre près de 10.000 mètres carrés la moitié de la taille de la section principale orthodoxe juste à son nord. Un comité de dirigeants non-orthodoxes et des fonctionnaires du gouvernement géreront la section nonorthodoxe. Et une seule entrée mènera aux deux sections.

Ce vent d’ouverture pour les femmes souffle sur de plus en plus de communautés orthodoxes du courant sioniste religieux qui emboitent le pas aux modern orthodoxes américains

Dans ce type de communauté, les femmes sont autorisées à tenir le rouleau de la Torah et de le placer dans l’Arche sainte, de lire la section hebdomadaire de la Torah et de donner un sermon (DvarTorah), et les filles chantent Anim Zemirot à la fin du service.

Vous pourriez penser que ce sont « les femmes du mur » ou qu’il s’agit d’une congrégation de réformistes américains, mais le fait est qu’il s’agit d’une congrégation tout ce qu’il y a de plus orthodoxe comme celle qui se trouve dans la commune Dati Leumi (national-religieux) d’Efrat, dans le Goush Etzion.

Au cours des dernières années, les congrégations égalitaires sont devenues plus courantes en Israël. Dans ces congrégations, les femmes assument des rôles plus importants pendant les prières et détiennent des fonctions officielles.

La congrégation Zemer Hazayit a franchi une étape supplémentaire, certains diront qu’ils sont allés un peu trop loin.

Bien que la synagogue dispose d’une séparation spaciale traditionnelle (Me’hitza) entre la section des femmes et celle des hommes, les deux sections se trouve placées côte à côte, plutôt que celle des femmes située derrière celle des hommes voire au deuxième étage, comme c’est courant dans les synagogues orthodoxes.

La séparation traverse l’espace créant deux sections de taille égale jusqu’à l’Arche sainte, permettant aux femmes de placer le rouleau de la Torah à sa place à la fin du service.

«Tout a commencé il ya 10 ans», dit le chef de la congrégation, le rabbin Dr David Bollag. « Un groupe de femmes a voulu laisser les femmes dire un DvarTorah (sermon]) mais la principale synagogue de la communauté ayant refusé, ils ont créé une nouvelle congrégation. »

Bollag est convaincu qu’il n’y a aucune contradiction entre les pratiques modernes et Halakha (loi juive): «Il y a un espace séparé; l’Arche sainte est au centre, c’est toujours un homme qui sort le rouleau de la Torah, puis quand il est temps de le replacer à l’intérieur de l’Arche, un homme se dirige au bout de la mechitzah [séparation] et tend les rouleaux à une femme qui les fait circuler du côté des femmes et les ramènent à l’Arche sainte « .

Bollag dit que la Torah n’interdit pas aux femmes de tenir le rouleau de la Torah, même en période de leurs menstruations. 

Au cours de la partie du service dédiée à la lecture de la Torah, les femmes la lisent à haute voix selon les intonations traditionnelles, et les hommes récitent les bénédictions. Selon le site Internet de la congrégation, une «lecture de la Torah pour les femmes, par les femmes, pour les femmes, se tient tous les quelques mois. »

Bollag insiste sur le fait que cette approche prétendument peu orthodoxe est très en accord avec la tradition juive, et cite le Rabbi Ovadia Yosef, chef spirituel du Shas sur ce point.

« Il [Ovadia Yosef] a statué, en réponse à une question, que l’interdiction talmudique envers les femmes ne vaut pas pour les services de prière», dit Bollag. « Même les filles de 11 ans et moins chantent Anim Zemirot ».

En tant que le rabbin de la synagogue, je crois qu’il est extrêmement important d’avoir un ancrage halakhique solide « .

Selon Bollag, le chef rabbin Shlomo Riskin d’Efrat approuve la manière dont Zemer Hazayit dirige sa communauté.

« C’est une décision équilibrée entre innovation et notre affiliation évidente avec le judaïsme orthodoxe, » dit Bollag.

Dina Mann, un membre du comité de gestion de la synagogue, dit qu’il y a façon de combiner le monde moderne avec la tradition halakhique.

«Je suis chef de projet dans une société de logiciels et j’ai un poste important là-bas, » dit-elle. « Donc, la contradiction entre la vie de tous les jours pour une femme et celle qu’elle expérience à la synagogue était difficile à vivre pour moi. Je me sentais reléguée à l’arrière de la synagogue, ou à l’étage supérieur, avec les autres femmes de la synagogue, sans pouvoir participer pleinement à la prière et à la vie spirituelle d ela communauté. « 

La congrégation est sous le feu des critiques des conservateurs accusée de trahir la tradition.

« Nous avons été appelées« Femmes du mur »et« réformistes »et d’autres noms», dit Mann. « Ils disent cela derrière notre dos, mais les gens nous le répètent, ‘Nous avons entendu des gens vous appeler comme ceci et comme cela. »

Selon Mann, elle et d’autres femmes ont décidé de participer à la vie de la congrégation à elle, « non pas parce que nous voulons nous distinguer en tant que femmes, mais parce que nous avons voulu créer une atmosphère plus familiale. « 

Bollag dit l’évolution de la congrégation correspond à un développement naturel parce que les femmes jouent un rôle actif dans tous les autres domaine de la vie moderne.

«Les femmes sont intégrées politiquement, socialement et économiquement, mais quand elles viennent à leur synagogue, elles se voient refuser ce statut», dit Bollag. « Nous voulons changer cela. Cette révolution ne signifie pas que toutes les synagogues devrait faire la même chose que nous, mais nous voulons seulement pouvoir continuer à offrir cette option et ceux qui le souhaite et que ceux qui sont en désaccord avec nous l’acceptent. « 

Israël Hayom

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André

Où l’on sent bien tout le poids des juifs d’Europe de l’est dans la création d’Israël avec ces « orthodoxes » ashkénazes à qui les autorités, ashkénazes elles-aussi, accordent la seule légitimité en matière de religion.

Le judaïsme n’a jamais été fait d’un seul bois et il est temps qu’Israël face place aux judaïsmes divers et vivants de ses populations venues du monde entier, comme au temps d’avant le judaïsme talmudique et rabbinique de la diaspora lorsqu’on y trouvait les judaïsmes pharisiens, saducéens, samaritains etc.

Il n’est pas normal que ce soit le judaïsme lituano-polonais qui soit le juge de toutes les autres pratiques du judaïsme.

Marc

Vous parlez pour le Shas, sans doute? l’article réfère plus à l’avènement d’un Sionisme-religieux équitable entre les genres, qui est finalement le produit de toutes les traditions de diasporas. Sinon l’école d’Ovadia Yossef z »l a eu et aura son heure de gloire aussi.